Basée sur interview avec Hawa Ba, Coordinatrice de l’antenne AMFE SENEGAL-Association pour le Maintien des Filles à l’École à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.

A l’occasion de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, Voix EssentiELLES donne la parole à Hawa Ba, jeune leader engagée dans la lutte contre les violences basées sur le genre au Sénégal et pour un accès équitable à  l’éducation des filles. Hawa a d’abord été présidente de la cellule locale de l’Association pour le Maintien des Filles à l’École à Ansde Balla (Matam) et occupe aujourd’hui le poste de Coordinatrice de l’antenne AMFE SENEGAL à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Elle nous raconte son parcours.

En grandissant à Asnde Balla, j’ai été témoin d’une réalité troublante : les jeunes filles avaient rarement la chance d’aller à l’école secondaire, du fait qu’ elles étaient mariées dès l’âge de 13 ans, souvent à des hommes beaucoup plus âgés. Pour beaucoup de mes amies, tel était leur destin. Elles ont été obligées d’abandonner leurs études, d’abandonner leurs rêves et de se concentrer sur la fondation d’une famille avant d’avoir eu la possibilité de comprendre qui elles étaient ou même ce qu’elles voulaient devenir.

Cette injustice a été le feu qui a alimenté ma passion pour lutter en faveur de  l’égalité des sexes et contre les violences basées sur le genre (VBG) au sein de l’association sénégalaise AMFE (Association pour le Maintien des Filles à l’École) engagée sous l’initiative Voix EssentiELLES. J’ai pu constater de mes propres yeux à quel point ces pratiques néfastes, le mariage précoce comme  les mutilations génitales féminines (MGF), sont profondément ancrées dans la tradition, rendant presque impossible tout changement des normes socio-culturelles. Même avec  le soutien de ma famille, il a été difficile de surmonter les stéréotypes. La violence sexiste est un sujet tabou dans de nombreuses communautés et il n’a pas été facile d’engager le dialogue.

Mais à force de persévérance, le dialogue a commencé et les barrières ont commencé à tomber. Il est essentiel d’impliquer les jeunes filles dans toutes les instances de décisions en matière de santé , car elles sont les premières à être touchées par la violence sexiste, et il est tout aussi important d’impliquer les jeunes hommes pour promouvoir la masculinité positive. Si les jeunes hommes comprennent l’ impact des VBG et le principe universel des droits humains, ils peuvent être d’excellents alliés pour nous aider à changer le discours dans nos communautés. La voix des jeunes, filles et garçons,  est  puissante et leur participation aux campagnes de sensibilisation et aux séances d’apprentissage entre pairs est essentielle pour créer un changement durable.

Mentorat et développement du leadership

Le mentorat a été une influence majeure dans mon parcours de leadership. Depuis 2020, j’ai eu le privilège d’être guidée par Woppa Diallo, la présidente fondatrice de l’AMFE. Sa confiance en moi m’a montré que je pouvais transformer mes rêves en réalité et, plus important encore, que j’avais la responsabilité d’agir et j’ai pu gravir les échelons au sein de l’association. En 2023, j’ai participé au programme « She for Her – Ambassadrice pour un jour », où j’ai rencontré l’ambassadrice finlandaise. La voir dans une telle position de leadership a été une révélation. Cela a réaffirmé ma conviction que les femmes sont tout aussi  capables que les hommes d’occuper des rôles importants et de prendre des décisions impactantes.

Apporter un réel changement dans la communauté

Depuis que j’ai rejoint l’AMFE, j’ai vu nos efforts de plaidoyer commencer à porter leurs fruits. L’un des plus grands défis pour les filles de ma communauté était le manque d’accès aux écoles secondaires. Les parents n’étaient pas à l’aise d’envoyer leurs filles dans d’autres villes pour poursuivre leurs études, donc seuls les garçons étaient autorisés à poursuivre leurs études. Pour résoudre ce problème, AMFE a mis en place un système dans lequel les mères dans les écoles agissent comme tutrices de ces filles. Elles fournissent un logement sûr pendant la semaine et les filles rentrent chez elles le week-end. Ce système a rassuré les parents et, aujourd’hui, davantage de filles sont autorisées à poursuivre des études supérieures.

Une autre avancée majeure a été l’amélioration de la communication entre parents et enfants. Nos discussions sur les dangers du mariage précoce et des MGF ont ouvert un espace aux familles pour discuter de ces sujets en toute transparence. Les parents commencent à davantage comprendre les graves conséquences de ces pratiques sur la santé sexuelle et la psychologie des filles concernées, et nous les voyons reconsidérer des traditions ancrées depuis longtemps qui nuisent à leurs enfants.

Notre  travail ne s’arrête pas là. Nous plaidons auprès des dirigeants politiques, des chefs de village et des autorités locales pour que des pratiques néfastes comme le mariage des enfants et les MGF soient définitivement abolies. Nous avons même fait appel aux Badienou Gokh, des marraines communautaires qui ont la confiance des habitants et qui peuvent intervenir lorsqu’elles constatent quelque chose d’anormal. Grâce à leur implication, nous avons pu mettre en place un système d’alerte et de prise en charge. Ainsi, nous restons  vigilants et réactifs face aux cas de violences sexistes dans nos communautés.

Regard vers l’avenir : un avenir sans violence sexiste

Aujourd’hui, davantage de personnes participent à nos discussions, partagent leurs idées et contribuent à la cause. L’AMFE s’est développée et de nouvelles cellules se sont formées dans lesquelles les jeunes prennent la relève. Chacune de ces cellules dispose d’un mentor, une personne en qui les parents ont confiance, qui guide les membres et veille à ce qu’ils restent concentrés sur leurs objectifs. Ce système nous permet d’offrir des opportunités de leadership aux jeunes filles et aux jeunes garçons, et il fait une réelle différence dans la façon dont la communauté perçoit leur rôle. L’engagement civique, que l’on soit une jeune fille ou un jeune homme, est la clé de la justice sociale.

Ma vision du futur

En regardant vers l’avenir, je vois un avenir où les femmes et les filles du Sénégal – et du monde entier – seront autonomisées, où les pratiques néfastes comme le mariage précoce et les MGF seront éliminées et où tous les jeunes, quel que soit leur sexe, auront accès équitablement à l’éducation et à toutes  opportunités. Mais pour que cette vision devienne réalité, les jeunes doivent s’impliquer.

À ceux qui veulent faire une différence dans leur communauté, je dis ceci : « Commencez par avoir confiance en vous-même. Croyez en votre capacité à créer le changement. Prenez le temps de comprendre votre communauté et soyez patient. Le changement prend du temps. Écoutez les expériences des gens, créez un dialogue et impliquez les autres dans la conversation. Enfin, n’hésitez pas à vous impliquer. Joignez-vous à des activités, participez à des discussions et devenez un acteur du mouvement pour la justice sociale. Ensemble, nous pouvons changer le monde. »

« Laissez les jeunes filles choisir ; chers parents, je vous en prie, Entendez [notre] volonté ! »

Par Farida Tiemtore, Fondatrice des Héroines du Faso, Voix EssentiELLES du Burkina Faso et Membre du conseil des Jeunes du Fonds mondial

Le mois d’octobre 2024 a été un concentré d’événements dynamiques et inspirants pour la santé mondiale, avec la jeunesse en première ligne. En tant que Voix Essentielles du Burkina et membre du Conseil des Jeunes du Fonds mondial, j’ai eu l’opportunité de participer au Sommet mondial de la Santé (World Health Summit) 2024 à Berlin et de prendre part au Sommet des jeunes pour la Santé (Youth Health Summit), une initiative qui rassemble des jeunes leaders d’horizons et de réseaux variés pour un objectif commun : soutenir la prochaine Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial prévue en 2025.

Youth Health Summit : Une co-création pour soutenir la lutte contre le paludisme et la 8ème Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial

Le Youth Health Summit a été organisé par le groupe de travail de la jeunesse du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme (RBM Youth Workstream) et le Fonds mondial. Cet événement a rassemblé des jeunes leaders de différents réseaux internationaux tels que The International Federation of Medical Students’Associations (IFMSA), The International Pharmaceutical Students Federation (IPSF), The Global Fund Advocates Network (GFAN) Afrique et Asie, ainsi que l’organisation ONE, afin de réfléchir ensemble à des stratégies pour unir la voix des jeunes en faveur de la lutte contre le paludisme et soutenir la prochaine reconstitution des ressources du Fonds Mondial.

Pour moi, cette expérience a révélé la force de la mobilisation de la jeunesse car il est évident que notre détermination et notre engagement constituent des éléments moteurs pour soutenir les ressources du Fonds, essentiels pour lutter contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. En tant que Voix EssentiELLES au Burkina Faso et Membre du Conseil des Jeunes du Fonds Mondial, ce sommet m’a offert une opportunité précieuse de partager la réalité de nombreux jeunes et femmes Burkinabè, touchés par le paludisme et confrontés aux défis de soins. J’ai pu mettre en avant l’importance de la participation des jeunes dans les processus décisionnels et l’accès aux plateformes internationales. J’ai également pu échanger avec les autres jeunes engagés de la manière dont nous pourrions nous impliquer et penser de nouvelles perspectives pour influencer positivement le financement mondial de la santé. Ensemble, nous avons identifié nos forces en tant que jeunes leaders et discuté de l’importance d’une part de mobiliser nos communautés à travers des campagnes de sensibilisation, d’autre part de défendre activement des causes au niveau national et international et enfin de participer à la recherche pour soutenir l’innovation en matière de santé.

Le World Health Summit : Favoriser la confiance et l’innovation pour un monde en meilleure santé

Le World Health Summit, a mis en lumière des discussions importantes sur la santé mondiale. J’ai eu l’occasion d’assister à des sessions stratégiques comme l’impact de Gavi et du Fonds mondial, la santé dans le contexte du changement climatique, et l’importance d’investir dans la santé des femmes. Une session dédiée aux innovations dans la lutte contre le paludisme, menée en partenariat avec le secteur privé, a également révélé des solutions prometteuses pour éliminer cette maladie. J’ai également pris part à une rencontre avec Peter Sands, le Directeur Executif du Fonds Mondial. À l’occasion de cette session, organisée par les Amis du Fonds Allemagne, le Directeur Exécutif a tout d’abord présenté les priorités du Fonds mondial, dans le contexte de multiples crises actuelles, en amont de la prochaine Conférence de reconstitution des ressources mais aussi mis en avant le rôle clé de la société civile et des réseaux de jeunes pour mobiliser les pays endémiques au paludisme.

Dialogue intergénérationnel : Quand les jeunes et les dirigeants unissent leurs forces

Un des moments marquants du Sommet mondial de la santé a été le Dialogue intergénérationnel. Aux côtés de personnalités telles que le Dr Michael Adekunle Charles, CEO du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme, et Peter Sands, Directeur exécutif du Fonds mondial, nous avons discuté de comment renforcer la participation des jeunes dans la lutte contre le paludisme. Lors de mon intervention, j’ai souligné l’importance de considérer la jeunesse non pas comme une simple ressource mais comme un acteur stratégique, capable d’apporter des solutions innovantes et durables. En tant que Voix EssentiELLES, je me sens investie d’une responsabilité particulière : celle de faire résonner la voix des jeunes femmes Burkinabè et d’autres pays africains dans les hautes sphères de la santé mondiale. J’ai donc plaidé pour un soutien renforcé aux jeunes, notamment dans les domaines du numérique et du plaidoyer communautaire, afin que nous puissions impacter nos communautés de manière significative. Les réactions des dirigeants ont été encourageantes et ont montré que le potentiel des jeunes est reconnu, même si un soutien plus structuré et des financements restent nécessaires pour réaliser nos objectifs communs.

Forum Galien Afrique : Les femmes, les jeunes et la résilience climatique

Au Forum des Jeunes du Galien Afrique, qui s’est tenu à Dakar, j’ai eu l’honneur de participer à un panel sur le thème « Résilience climatique et sanitaire en Afrique : Les femmes et les jeunes ouvrent la voie » le 23 octobre 2024. Les discussions ont mis en lumière l’impact du changement climatique sur les maladies comme le paludisme, et comment les jeunes, en particulier les femmes, peuvent être au cœur de la résilience climatique de leurs communautés. Mon intervention a porté sur l’importance de mobiliser la jeunesse pour intégrer les défis climatiques dans la santé publique, avec un focus sur le paludisme. Cette discussion a renforcé mon engagement à poursuivre mes initiatives numériques, à travers mon blog notamment, pour amplifier la voix des femmes et promouvoir leur rôle dans la prévention des maladies. La participation à ce panel m’a permis de tisser des liens précieux avec d’autres jeunes engagés, partageant des perspectives et des solutions pour renforcer notre impact au niveau régional.

Ces événements ont souligné un point très important : les jeunes ne sont pas simplement l’avenir, ils sont le présent de la santé mondiale. Grâce à notre passion et à notre énergie, nous avons le potentiel de faire bouger les lignes et de contribuer activement à un monde plus sain. Cependant, pour que cet impact soit durable, des partenariats solides et un soutien structuré sont essentiels. En tant que membre du Conseil de la Jeunesse du Fonds mondial et Voix EssentiELLES du Burkina, je suis convaincue que nous avons non seulement la volonté, mais aussi le pouvoir d’impulser le changement dans la santé et plus largement l’écosystème du développement mondial.

Speak Up Africa a placé le leadership des femmes au centre de sa programmation stratégique et, à l’occasion de la Journée Internationale de la Femme Africaine (JIFA), s’associe aux communautés du réseau Voix EssentiELLEs pour réaffirmer l’engagement envers le développement et l’émancipation des femmes leaders à travers l’Afrique. Le thème de cette année, « Investir dans les femmes : Accélérer le progrès », appelle à une collaboration étendue entre gouvernements, entreprises, société civile et individus pour promouvoir l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes.

Illustrant ce progrès transformateur, nous célébrons, Anne-Cécile Konan, Présidente de l’Union Nationale des Femmes Handicapées de Côte d’Ivoire (UNAFEHCI) qui est engagée depuis près de 20 ans dans le combat pour l’insertion et l’inclusion des femmes vivant avec un handicap dans la société. Partant d’un constat d’une marginalisation accrue, du manque de représentation et d’accès aux ressources, Anne-Cécile a mené depuis 2006 un plaidoyer convaincant pour amplifier les préoccupations de ces populations et impliquer les communautés  de sa région du centre en Côte D’Ivoire dans la prévention en matière de santé. Ses efforts lui ont valu la reconnaissance des autorités locales pour ses activités de sensibilisation s’agissant de la santé sexuelle et reproductive et de la lutte contre le paludisme. Avec le soutien et l’appui des chefs religieux,communautaires et autorités sanitaires de sa région, son association a pu déployer plus de visites sur le terrain dans les zones rurales afin de les sensibiliser aux besoins des personnes vivant avec un handicap et leur prise en compte dans l’accès aux services de santé. De plus, l’UNAFEHCI adresse aussi les questions de subsistance de ces populations avec des programmes de formation et des activités de génération de revenu. L’ association est aussi membre de la section féminine de la fédération ouest-africaine des personnes handicapées et est membre du réseau panafricain des femmes handicapées

Son activisme communautaire a été reconnu au niveau international par sa participation au Hive Africa Global Leaders Program – un atelier de 3 jours en immersion axé sur le leadership des communautés, et sa nomination au Hall of Fame de HIVE Africa lors de la cérémonie de récompenses le 11 juillet à Abidjan. HIVE Africa est une communauté mondiale qui soutient les leaders et entrepreneurs sociaux engagés à créer un monde meilleur par des programmes de leadership transformationnels. Cette distinction souligne son rôle influent dans l’amélioration des politiques de santé et l’émancipation des femmes en Afrique.

Participer au Hall of Fame de HIVE Africa a renforcé ma conviction que l’émancipation des femmes, en particulier des femmes handicapées, est essentielle pour le progrès de notre continent. En investissant dans leur potentiel, nous bâtissons des communautés plus fortes et résilientes.

Anne Cécile Konan

L’action d’Anne-Cécile et de son organisation au sein de Voix EssentiELLES illustre l’effet catalytique de l’investissement dans les femmes leaders sur les changements socio-politiques et le développement durable. Leur engagement a permis d’offrir une voix aux groupes souvent marginalisés et de façonner des politiques ayant un impact direct sur leur vie.

En cette journée positionnant la femme africaine comme agent de changement et de développement, nous célébrons le leadership d’Anne-Cécile Konan et la force collective des femmes à travers notre réseau. Joignez-vous à la célébration de ces succès remarquables et continuez à encourager les femmes africaines dans leur parcours vers le leadership et l’autonomisation. Ensemble, œuvrons pour un changement significatif et l’unité à travers notre continent!

Lancée en juillet 2021, le réseau Voix EssentiELLES est une initiative qui rassemble actuellement 39 organisations au Burkina Faso, Côte D’Ivoire et Sénégal, autour du développement des capacités des organisations communautaires de base en matière de sensibilisation et de plaidoyer pour l’inclusion des femmes et leurs perspectives dans les décisions de santé. Adoptant une vision panafricaine du plaidoyer axé sur le genre, cette initiative prévoit de s’étendre à d’autres pays de la région francophone d’Afrique de l’Ouest et Centrale au cours des trois prochaines années. L’objectif est de renforcer encore l’accès des femmes aux instances de prise de décision, où des résultats déjà prometteurs ont été enregistrés.

Speak Up Afric’Art est une initiative dynamique qui embrasse l’art comme moyen d’expression et de changement, en encourageant les artistes africains à utiliser leur créativité pour mettre en lumière des enjeux sociaux critiques. Cet espace unique permet non seulement d’exposer les talents artistiques divers de l’Afrique, mais aussi de catalyser les discussions sur des thèmes essentiels tels que la santé publique, l’égalité des genres et les droits de l’homme.

Cette année, cette première édition est fier de présenter Fatimata Mamadou Lamine Sy, une militante passionnée, Voix EssentiELLES et Secrétaire Exécutive de l’Association Sénégalaise pour l’Avenir de la Femme et de l’Enfant (ASAFE). Son histoire personnelle et professionnelle est un témoignage poignant de la résilience et du pouvoir de l’activisme féminin. Fatimata, victime elle-même de mutilation génitale féminine, a transformé son expérience en une force motrice pour le changement, devenant une voix influente dans la lutte pour les droits des femmes et des filles en Afrique.

À travers Voix EssentiELLES, un programme dédié à l’autonomisation des femmes et des filles dans les sphères décisionnelles, notamment dans la gouvernance de la santé, Fatimata incarne l’esprit de leadership et d’engagement que Speak Up Afric’Art souhaite mettre en avant.

Speak Up Afric’Art invite le public à découvrir l’histoire de Fatimata Sy, à travers ses quelques lignes.

Fatimata Sy : Voix EssentiELLES

Je suis Fatimata Mamadou Lamine Sy, Secrétaire Exécutive de l’ASAFE. Mon chemin dans le monde de la santé publique et de l’humanitaire n’est pas seulement professionnel, il est profondément personnel. Victime de mutilation génitale féminine, j’ai pris ma douleur et ma colère et les ai transformées en une force motrice pour le changement, défendant passionnément les droits des femmes et des filles face à des adversités souvent écrasantes. Je dis souvent que :  « Participer à l’émancipation des femmes et filles est un devoir de tout citoyen. »

Fatimata Sy : Voix EssentiELLES

Je suis Fatimata Mamadou Lamine Sy, Secrétaire Exécutive de l’ASAFE. Mon chemin dans le monde de la santé publique et de l’humanitaire n’est pas seulement professionnel, il est profondément personnel. Victime de mutilation génitale féminine, j’ai pris ma douleur et ma colère et les ai transformées en une force motrice pour le changement, défendant passionnément les droits des femmes et des filles face à des adversités souvent écrasantes. Je dis souvent que :  « Participer à l’émancipation des femmes et filles est un devoir de tout citoyen. »

Originaire de Guédiawaye, une banlieue de Dakar, je viens d’un endroit où certaines traditions nuisibles tel que l’excision perdurent malheureusement. Ces traditions ont façonné ma jeunesse et ont semé les graines de ma future résistance. Mon engagement a apporté des changements positifs mais à un coût personnel élevé, me faisant souvent sentir isolée au sein de ma propre communauté.

En 2011, je me suis jointe à l’Association des jeunes pour le Développement (AJD/Pasteef) en tant qu’assistante chargée de programme. Depuis lors, j’ai mené avec audace plusieurs initiatives pour combattre les violences faites aux femmes. Mon rôle actuel à l’ASAFE me permet de toucher encore plus de vies, éduquant et luttant contre les pratiques traditionnelles dangereuses.

N’oublions pas que : « Pour vraiment lutter contre les mutilations génitales féminines, il est crucial d’impliquer les jeunes, futurs parents, dans cette conversation. »

Mes études en travail social, finance, gestion publique et droits de l’homme ont enrichi ma compréhension et ma capacité à agir. Élue récemment adjointe au maire de Guédiawaye, je continue à utiliser ma position pour amplifier les voix des marginalisés.

Association Sénégalaise pour l’Avenir de la Femme et de l’Enfant (ASAFE)

Sous ma présidence, l’ASAFE s’attaque à des enjeux cruciaux comme les mariages d’enfants, les grossesses précoces et les mutilations génitales féminines. Nous offrons soutien et sensibilisation, combattant également des fléaux contemporains comme la Covid-19 et le paludisme. L’ASAFE, composée majoritairement de jeunes femmes, incarne notre engagement pour un avenir où les femmes sont leaders et libres.

Engagement public et impact

Au-delà de mon rôle à l’ASAFE, ma position politique me permet de plaider pour une meilleure représentation des jeunes et des femmes dans les décisions qui nous touchent tous. Je suis déterminée à continuer mon combat pour l’autonomie et la dignité de toutes les femmes.

Speak Up Afric’Art 

Speak Up Afric’Art représente une convergence de ma passion pour l’art et mon engagement envers le changement social. Cette plateforme permet aux artistes, experts et décideurs de collaborer et d’exprimer les problématiques africaines à travers des œuvres créatives. L’art challenge les stéréotypes et célèbre notre diversité et notre identité, fournissant un puissant moyen de narration et de transformation sociale.

Voici une pensée que j’ai partagé pour l’initiative Lingueer :

« Dans une société qui confine souvent les femmes à des rôles restreints, il est crucial qu’elles se lèvent pour briser ces barrières. En tant que femme, je refuse de me plier aux diktats qui limitent mon épanouissement personnel et ma liberté d’expression. L’art nous permet de lever nos voix, transformons notre société et mettons fin aux injustices subies par les femmes et les filles en Afrique. »

Speak Up Afric’Art x Voix EssentiELLES

Avec les initiatives Speak Up Afric’Art et Voix EssentiELLES, j’ai découvert une synergie puissante entre l’art et l’activisme. Alors que Speak Up Afric’Art utilise le langage universel de l’art pour défier les stéréotypes et favoriser le dialogue, Voix EssentiELLES autonomise les femmes et les filles en leur donnant les moyens de participer activement à la formation des politiques et des décisions qui affectent leur vie. Ensemble, ces initiatives amplifient l’impact de chacune — Voix EssentiELLES fournit le programme substantiel du changement, et Speak Up Afric’Art offre une plateforme créative pour exprimer et promouvoir ce changement. En intégrant les objectifs des deux initiatives, nous ne nous contentons pas de relever les défis immédiats auxquels sont confrontées les femmes et les filles, mais nous créons également des changements culturels durables qui célèbrent et font progresser l’égalité des genres. Cette approche  illustre comment l’art et le plaidoyer peuvent se croiser pour créer des transformations significatives et durables dans la société.

Pour bâtir des communautés plus fortes, il faut créer des systèmes de soutien solides qui peuvent combler les lacunes lorsque les ressources publiques font défaut. En l’honneur de la Journée internationale de la femme et des un an d’anniversaire de l’ouverture de son centre d’accueil, nous mettons en lumière les efforts remarquables d’Irad Gbazalé, la dirigeante visionnaire et présidente de Femmes en Action. Sous sa direction inébranlable, son refuge d’Agboville, en Côte d’Ivoire, est devenu un sanctuaire d’espoir et de guérison pour les survivantes de violences sexuelles et sexistes.

Femme en Action a transcendé la notion traditionnelle d’ONG. Depuis sa création en 2023, son centre a fourni non seulement un refuge mais aussi un lieu de renaissance aux femmes et aux filles qui ont fait face à des difficultés inimaginables. Irad, autrefois une voix renommée sur les ondes locales, a consacré sa vie à la lutte contre la violence sexiste, menant cette charge avec une détermination et une compassion sans précédent.

Notre visite dans ce lieu d’exception, aux côtés des partenaires de la Fondation CHANEL et du Fonds Mondial, met en lumière l’importance de l’initiative Voix EssentiELLES. Ce projet souligne l’importance vitale de la voix des femmes dans les espaces de décision et vise à éradiquer les violences faites aux femmes et aux filles.

Chaque femme qui arrive au centre s’engage dans un parcours transformateur, qui commence par un geste simple mais profond : accueillir et écouter. Ici, elles trouvent plus qu’un abri ; elles découvrent un chemin vers la guérison et l’autonomie, structuré par un processus complet en cinq étapes :

  1. Accueil & Écoute : Chaque histoire personnelle est accueillie avec empathie, marquant le premier pas vers la guérison.
  2. Sécurité : Le centre offre un hébergement sécurisé, permettant aux femmes de reconstruire leur vie loin du danger.
  3. Orientations & Références : Les survivantes sont dirigées vers des ressources essentielles à leur rétablissement.
  4. Accompagnement : Un accompagnement complet couvre les besoins médicaux, psychologiques, juridiques et judiciaires.
  5. Suivi : L’assistance continue favorise un parcours de vie indépendant et résilient.

Au-delà de l’aide immédiate, le centre s’engage dans l’éducation et l’autonomisation. Par le biais de cours d’alphabétisation, de formations professionnelles, de causeries éducatives, d’ateliers de pâtisserie et d’activités commerciales et communautaires, les femmes reçoivent les outils dont elles ont besoin pour se forger un nouvel avenir et parvenir à une réinsertion sociale et économique.

En seulement un an, le centre a transformé la vie de 106 femmes et filles, offrant à beaucoup d’entre elles un foyer temporaire et un nouveau départ. L’impact de Femmes en Action s’étend au-delà de ses murs, soutenu par les autorités locales et servant de modèle à d’autres régions.

Cette visite à Agboville était plus qu’un constat ; c’était une immersion profonde dans une lutte qui exige notre engagement collectif. À travers l’expérience de Femmes en Action, nous nous rappelons l’importance de l’unité dans la lutte contre les violences basées sur le genre, une lutte partagée qui mène à la victoire collective.

Grâce à l’engagement indéfectible d’Irad et de son équipe dévouée, Le centre est devenu un pilier de force pour les femmes d’Agboville. Il symbolise le pouvoir de la solidarité et du soutien mutuel, nous incitant toutes à poursuivre la lutte pour un avenir où chaque femme puisse vivre sans violence.

En cette Journée internationale des femmes, célébrons la résilience et le leadership de femmes comme Irad Gbazalé, qui œuvrent sans relâche pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes partout dans le monde.

Imaginez un monde où nous, les femmes, premières concernées et actrices de la santé des familles, sont enfin entendues et représentées dans les plus hautes sphères de décision. C’est le combat que je mène depuis mon élection comme membre suppléante du groupe constitutif « Femmes, jeunes filles et enfants » de l’Instance de Coordination Nationale (CCM) du Fonds mondial au Burkina Faso.

Le CCM, un rôle crucial mais peu de femmes à la table

Le CCM est un comité national qui présente les demandes de financement de notre pays au Fonds mondial et assure le suivi stratégique des subventions pour lutter contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme. Un rôle crucial dans lequel nous, les femmes, restons pourtant sous-représentées.

Mon implication active au sein du CCM

C’est pour changer cette situation que je me suis engagée, avec le soutien du programme Voix Essentielles qui promeut le leadership féminin. Au sein du CCM, je ne me contente pas d’être présent. Je m’implique activement dans les processus clés, comme les négociations avec les instances décisionnelles du Fonds mondial.

En tant que membre de l’équipe focale, je travaille avec mes pairs à l’acquisition d’une nouvelle subvention qui sera déterminante pour renforcer le système de santé de notre pays et surtout garantir l’accès des malades aux soins et médicaments essentiels. C’est une immense responsabilité que je suis fière d’assumer en tant que jeune femme leader issue d’une organisation à base communautaire. Mon engagement dans ce comité témoigne de ma volonté de porter la voix des femmes afin d’influencer les décisions stratégiques qui impactent nos vies.

L’atelier Voix Essentielles à Abidjan, une expérience inspirante

En février dernier, j’ai eu la chance de participer à un atelier de renforcement des capacités et de partage d’expériences organisé par l’initiative Voix Essentielles à Abidjan. Pendant quatre jours, j’ai été nourrie humainement et intellectuellement grâce aux belles rencontres avec d’autres jeunes femmes leaders du Sénégal et de la Côte d’Ivoire.

Un des temps forts a été l’événement de haut niveau sur « l’importance des plateformes, des espaces de dialogues et de la représentation dans le cadre de la lutte contre les violences basées sur le genre et pour l’atteinte de l’égalité Femme-Homme ». J’ai eu l’honneur d’y intervenir en tant que panéliste pour partager mon expérience au sein du CCM et ma vision pour renforcer le leadership des femmes dans ces instances.

Porter les préoccupations spécifiques des femmes à tous les niveaux

Car au-delà de ma présence au sein du CCM que j’espère inspirante, je veille surtout à ce que nos préoccupations et besoins spécifiques soient pris en compte à tous les niveaux. Nous, les femmes, sommes aux deux bouts de la chaîne sanitaire. La prise en compte de notre voix est indispensable pour accélérer le contrôle et l’élimination des pandémies combattues par le Fonds mondial.

Mon expertise de terrain, ma mission et ma vision

Nous, les jeunes filles issues de la communauté, avons notre place dans ces instances car nous connaissons les réalités du terrain. Nous saurons porter les vrais problèmes là où il faudra et même proposer des solutions adéquates.

Représenter dignement ma communauté, faire entendre la voix des femmes au plus haut niveau, inspirer d’autres jeunes filles à prendre des responsabilités est la mission que je me suis donnée. Elle est immense mais ô combien essentielle pour une couverture sanitaire universelle.

Construisons ensemble l’avenir de la lutte contre les pandémies

Des rencontres comme celle d’Abidjan renforcent ma détermination. Ensemble, nous, jeunes femmes leaders, ouvrons la voie à une nouvelle génération d’activistes engagés pour faire de l’égalité femmes-hommes et de la santé pour toutes une réalité. Et si c’était ça, l’avenir de la lutte contre les grandes pandémies ? Je veux le croire. Avec votre soutien, tout est possible. Ensemble, faisons entendre la voix des femmes !

Amanda Sawadogo

Secrétaire Générale de l’Association Soutien aux enfants et femmes vulnérables

Membre de l’Instance de Coordination Nationale du Fonds mondial

Today, as we mark the 20th anniversary of the International Day of Zero Tolerance for Female Genital Mutilation (FGM), we shine a spotlight on the unwavering efforts of individuals and organizations dedicated to ending this practice. Among these champions is Fatimata Mamadou Lamine Sy, a beacon of hope and a leader in the fight against gender-based violence, including FGM.

 Meet Fatimata Mamadou Lamine Sy

As the Executive Secretary of the Senegalese Association for the Future of Women and Children (ASAFE), Fatimata has dedicated over a decade to public health and humanitarian efforts, with a strong focus on empowering women and youth. Her journey began with the Association of Youth for Development (AJD/Pasteef), where she led programs to combat violence against women and girls. Her commitment extends beyond program leadership to active participation in raising awareness and advocating for change in a society where women have been historically marginalized.

Fatimata’s Message

Fatimata believes in the power of involving future parents – our youth – in the fight against FGM. She stands firm in her conviction that empowering women and girls is not just a noble cause but a duty of every citizen. With a rich background in social work, public finance and management, human rights, and humanitarian action, she is a force for positive change, recently elected as the deputy mayor of the city of Guédiawaye.

As we reflect on the alarming statistics shared by UNFPA – with nearly 4.4 million girls at risk of FGM in 2024 alone – let’s remember the importance of leadership like Fatimata’s in our collective efforts. It will take an estimated $2.75 billion to eliminate FGM by 2030 in key countries, but with leaders like Fatimata and the support of our global network, we can accelerate progress and ensure no woman or girl is left behind.

Join us in celebrating Fatimata Mamadou Lamine Sy and the countless others working tirelessly to end FGM. Their leadership and dedication inspire us all to contribute to a more equitable and just world.

Dans une résistance retentissante contre les violences basées sur le genre (VBG), les joueuses de basketball s’unissent pour affronter ce problème omniprésent de front. L’activité, dirigée en collaboration entre la Basketball African League (BAL) et Speak Up Africa et son initiative Voix EssentiELLES, met en lumière la nécessité impérieuse de s’attaquer aux VBG en Afrique. 

L’Afrique affiche l’un des taux les plus élevés de violences basées sur le genre au niveau mondial, avec 31% des femmes déclarant avoir été victimes de violences de la part de partenaires intimes à un moment de leur vie. Selon le Fonds Monétaire International, pour chaque augmentation de 1% du nombre de femmes victimes de violences basées sur le genre, les activités économiques nationales diminuent jusqu’à 8%. La corrélation entre les violences basées sur le genre et le développement économique souligne l’urgence de combattre ce problème pour que l’Afrique prospère.

Le 10 décembre marque non seulement la Journée des droits de l’homme, mais symbolise également la fin de la campagne annuelle internationale « 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre envers les femmes et les filles ». Initiée en 1991 lors de l’inauguration de l’Institut international pour le leadership des femmes, cette campagne vise une mobilisation mondiale pour la prévention et l’élimination des violences envers les femmes et les filles. Le thème de la campagne des 16 jours pour cette année est « Investir pour prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles », soulignant l’importance d’investir dans différentes stratégies de prévention pour mettre fin à la violence dès le début.

En solidarité avec l’initiative mondiale, la Basketball African League et Speak Up Africa, à travers l’initiative Voix EssentiELLES, ont pris des mesures proactives pour lutter contre les violences basées sur le genre. Les deux organisations, qui collaborent depuis le début de l’année 2023, ont organisé une session de formation sur le genre pour les jeunes joueuses de basket et lancé une campagne de sensibilisation numérique disant « Non aux VBG ». Les objectifs étaient de renforcer le partage d’expériences entre les bénéficiaires de Voix EssentiELLES au Sénégal et les jeunes athlètes de la BAL, le renforcement des connaissances des participants sur les VBG et la « masculinité positive », et l’augmentation de la visibilité des 16 jours d’activisme grâce à des campagnes sur les réseaux sociaux.

L’experte en genre, Marietou DIA, mobilisée pour la formation, a souligné que peu d’athlètes sont sensibilisés de manière adéquate à la violence basée sur le genre lors des sessions de formation. Malgré les différentes formes de violence répandues dans la communauté sportive, les victimes restent souvent silencieuses par peur de représailles, de honte ou de tabous. Il est crucial que l’ensemble de la communauté sportive se mobilise efficacement et lutte contre toutes les formes de violences sexuelles et basées sur le genre.

Les points forts de l’activité

Les activités comprenaient un camp de basket à l’Académie NBA, offrant l’occasion à la BAL d’identifier de jeunes filles talentueuses pour le camp U23 au Rwanda. Un atelier de formation sur le genre a réuni 20 jeunes joueuses de basket, cinq entraîneurs femmes de la BAL et deux représentantes de Voix EssentiELLES du Sénégal – Sylvie Diack, coordonnatrice du Club des jeunes filles de Kolda et Fatimata SY, activiste et Secrétaire Générale de l’Association Sénégalaise pour l’Avenir de la Femme et de l’Enfant (ASAFE) – en tant que co-animatrices. Les discussions ont porté sur des concepts liés au genre, les stéréotypes de genre, la dynamique du pouvoir, les normes sociales, les types de violences, les structures de référencement des victimes et survivantes de VBG, etc. Des groupes de discussion dirigés par les Voix EssentiELLES ont été formés, et des études de cas ont été réalisées sur un thème spécifique pour encourager l’échange et le partage d’expériences, motivant ainsi les joueuses à s’impliquer dans la lutte contre les VBG. Un des succès majeurs de cette activité a été de favoriser la création d’un espace de dialogue et de partage d’expériences entre les participantes. Les jeunes filles ont bénéficié d’outils pratiques de plaidoyer et de gestion des cas de VBG. À la fin, elles ont élaboré des slogans pour dire « Non aux VBG ».

En conclusion, il est primordial de créer des  espaces propices au dialogue et au partage d’expériences entre les femmes provenant d’horizons différents. Les jeunes athlètes ont reçu des outils pratiques de plaidoyer et ont appris à gérer les cas de VBG. Il est impératif de mettre en place des mesures préventives, de former les encadrants sportifs et de promouvoir des valeurs d’égalité, de respect et de non-violence au sein de la communauté sportive. 

Comme le déclare avec justesse la formatrice, « en travaillant ensemble, nous pouvons contribuer à mettre fin à ces violences et créer un environnement inclusif et sécuritaire pour tous. » Voix EssentiELLES ouvre la voie, signe d’espoir pour un avenir débarrassé des violences basées sur le genre.

Ce blog est signé par :
Papa Djibril Faye, Chargé de Programme
Kadidiatou Madina Bah, Chargée de Communication Stratégique

Du 01 au 05 décembre, à Harare au Zimbabwe, s’est tenue la Conférence internationale sur le sida et les infections sexuellement transmissibles. Une expérience extrêmement enrichissante.

Les jeunes et adolescentes sont les plus exposés aux infections sexuellement transmissibles. Grâce aux initiatives de Voix EssentiELLES et Her Voice à l’ICASA 2023, nous aurons une jeunesse éduquée pour porter la voix de la prévention du sida. Suite à la présentation des stratégies des deux organisations, on note beaucoup de points communs, notamment l’accompagnement des organisations dites petites, l’appui technique offert aux organisations, et évidemment, l’importance du plaidoyer pour atteindre le changement durable.

ICASA 2023, L’éducation sexuelle est taboue dans nos communautés africaines. Les solutions qui reviennent souvent dans les différents panels sont d’abord de miser sur le plaidoyer pour faire entendre les voix des jeunes et sur l’éducation pour une sexualité responsable. Accompagner, soutenir, appuyer, former et renforcer pour s’attaquer aux inégalités et mettre fin au VIH/SIDA.

Grâce au soutien des différentes organisations telles que Speak Up Africa dans le cadre du projet Voix EssentiELLES, des initiatives ont pu être développées, mais l’absence d’informations et d’accès à des outils de santé sexuelle et reproductive laisse la porte ouverte aux maladies sexuellement transmissibles comme le VIH et les hépatites.

Ce qui m’a frappé à l’ICASA, c’était l’implication de la jeunesse. Elle n’est pas là seulement pour combler la diversité de la représentation. Elle était présente et impliquée. Elle animait les panels, dirigeait les expositions, gérait les stands et maîtrisait le concept.

ICASA est une plateforme unique en son genre dans le sens où elle permet une expression libre et sans jugements a priori. L’indisponibilité d’espace d’expression limite les progrès autant dans la santé que dans les VBGs. Voix EssentiELLES, comme Her Voice, permettent une compréhension humaine des problèmes.

Mon coup de cœur a été le panel sur : Maintenir les filles à l’école est un droit de l’homme et un moyen de les protéger contre le VIH. Je travaille sur le maintien des filles à l’école et sur leur santé et leur bien-être au sein de l’école. Donc, une occasion pour moi d’envisager un projet de sensibilisation et de prévention par les pairs.

J’ai été très impressionnée par les stands des pairs éducateurs. Une sensibilisation par les pairs, c’est une initiative qui s’apparente à celles que j’ai au sein de mon organisation avec la santé sexuelle et reproductive et l’hygiène menstruelle. Mais cette fois, c’était exclusivement sur le VIH/Sida, la sensibilisation était faite par des jeunes qui ont vécu l’expérience pour des jeunes. Je vais tirer le meilleur parti des connexions établies pour étendre la plate-forme de la société civile ouest-africaine et former des solutions et approches à Matam basées sur les expériences de mes pairs. ICASA 2023, Éduquer la jeunesse sur une sexualité responsable est nécessaire, car sa voix est essentielle dans la prévention du SIDA

Ecrit par WOPPA DIALLO | Directrice Exective AMFE SENEGAL

Lors de la 22e édition de la Conférence Internationale sur le SIDA et les IST en Afrique (ICASA) qui s’est tenue début décembre 2023 au Zimbabwe, l’ONG Speak Up Africa était particulièrement active. Outre une session de partage dédiée à son programme phare Voix Essentielles, l’équipe a également pris part au Ready Summit et à la Conférence des jeunes.

Session de partage entre Voix Essentielles et Her Voice Fund : convergence des visions

Lors de cette rencontre, les responsables des deux programmes ont pu confronter leurs approches respectives. L’initiative Voix Essentielles, lancée en 2021 avec le soutien du Fonds mondial et de la Fondation CHANEL, vise à renforcer la participation des femmes et des filles d’Afrique de l’Ouest aux politiques de santé. Elle repose sur l’octroi de financements à des associations féminines locales et la formation au leadership de femmes influentes.

De son côté, Her Voice Fund est un mécanisme financé par le Fonds mondial et ViiV Healthcare pour amplifier la voix des adolescentes et des jeunes femmes d’Afrique australe dans les instances décisionnelles nationales sur la santé et le VIH.

Cette session a été l’occasion pour les bénéficiaires de Voix Essentielles d’échanger avec leurs homologues d’Afrique australe engagées sur l’agenda commun de lutte contre les violences basées sur le genre tout en tirant profit de leurs expériences mutuelles

Dr Astou Fall, directrice des programmes de Speak Up Africa.

Les participants ont souligné l’intérêt de considérer ces deux initiatives de façon holistique, en combinant le renforcement des capacités, l’accès aux services de santé et le plaidoyer pour l’équité et la qualité des soins. Plusieurs pistes de collaboration ont été proposées, comme l’organisation d’événements communs ou des plaidoyers conjoints auprès des bailleurs de fonds.

Avec une vision commune, axée sur l’émancipation des femmes et des filles à travers le continent, la synergie d’action pourrait être exploitée pour maximiser la portée et la durabilité des deux programmes.

Ready Summit : Speak Up Africa réaffirme son soutien à la jeunesse

Lors de la session plénière du Ready Summit, consacré au leadership des jeunes sur le VIH/SIDA, la délégation de Speak Up Africa était également représentée. Cet évènement fait écho à l’engagement de l’ONG pour le renforcement des capacités des jeunes filles.

Lors des débats, Speak Up Africa a pu réaffirmer ses positions pour l’accès universel aux traitements préventifs et pour le respect des droits en matière de santé sexuelle et reproductive. L’organisation a également promu l’application du protocole de Maputo sur les droits des femmes, face à la montée des conservatismes.

Conférence des jeunes : un constat des défis

Lors de la Conférence des jeunes de l’ICASA, Speak Up Africa a pu mesurer les attentes de la nouvelle génération pour la lutte contre le VIH/SIDA en Afrique subsaharienne. Plusieurs pistes d’amélioration ont été identifiées, comme la mise en place de mentorats ou d’espaces de parole sur des sujets sensibles comme la santé mentale ou la sexualité. 

Le renforcement du leadership et des capacités des jeunes constituent un axe prioritaire pour Speak Up Africa. L’organisation continuera d’accompagner les associations de jeunes pour assurer leur implication dans l’élaboration des politiques de santé publique.

Cet article a été réalisé grâce à l’initiative “Des Lignes pour un impact” de Speak Up Africa

Originellement publié sur Mosso news