Imaginez un monde où nous, les femmes, premières concernées et actrices de la santé des familles, sont enfin entendues et représentées dans les plus hautes sphères de décision. C’est le combat que je mène depuis mon élection comme membre suppléante du groupe constitutif « Femmes, jeunes filles et enfants » de l’Instance de Coordination Nationale (CCM) du Fonds mondial au Burkina Faso.

Le CCM, un rôle crucial mais peu de femmes à la table

Le CCM est un comité national qui présente les demandes de financement de notre pays au Fonds mondial et assure le suivi stratégique des subventions pour lutter contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme. Un rôle crucial dans lequel nous, les femmes, restons pourtant sous-représentées.

Mon implication active au sein du CCM

C’est pour changer cette situation que je me suis engagée, avec le soutien du programme Voix Essentielles qui promeut le leadership féminin. Au sein du CCM, je ne me contente pas d’être présent. Je m’implique activement dans les processus clés, comme les négociations avec les instances décisionnelles du Fonds mondial.

En tant que membre de l’équipe focale, je travaille avec mes pairs à l’acquisition d’une nouvelle subvention qui sera déterminante pour renforcer le système de santé de notre pays et surtout garantir l’accès des malades aux soins et médicaments essentiels. C’est une immense responsabilité que je suis fière d’assumer en tant que jeune femme leader issue d’une organisation à base communautaire. Mon engagement dans ce comité témoigne de ma volonté de porter la voix des femmes afin d’influencer les décisions stratégiques qui impactent nos vies.

L’atelier Voix Essentielles à Abidjan, une expérience inspirante

En février dernier, j’ai eu la chance de participer à un atelier de renforcement des capacités et de partage d’expériences organisé par l’initiative Voix Essentielles à Abidjan. Pendant quatre jours, j’ai été nourrie humainement et intellectuellement grâce aux belles rencontres avec d’autres jeunes femmes leaders du Sénégal et de la Côte d’Ivoire.

Un des temps forts a été l’événement de haut niveau sur « l’importance des plateformes, des espaces de dialogues et de la représentation dans le cadre de la lutte contre les violences basées sur le genre et pour l’atteinte de l’égalité Femme-Homme ». J’ai eu l’honneur d’y intervenir en tant que panéliste pour partager mon expérience au sein du CCM et ma vision pour renforcer le leadership des femmes dans ces instances.

Porter les préoccupations spécifiques des femmes à tous les niveaux

Car au-delà de ma présence au sein du CCM que j’espère inspirante, je veille surtout à ce que nos préoccupations et besoins spécifiques soient pris en compte à tous les niveaux. Nous, les femmes, sommes aux deux bouts de la chaîne sanitaire. La prise en compte de notre voix est indispensable pour accélérer le contrôle et l’élimination des pandémies combattues par le Fonds mondial.

Mon expertise de terrain, ma mission et ma vision

Nous, les jeunes filles issues de la communauté, avons notre place dans ces instances car nous connaissons les réalités du terrain. Nous saurons porter les vrais problèmes là où il faudra et même proposer des solutions adéquates.

Représenter dignement ma communauté, faire entendre la voix des femmes au plus haut niveau, inspirer d’autres jeunes filles à prendre des responsabilités est la mission que je me suis donnée. Elle est immense mais ô combien essentielle pour une couverture sanitaire universelle.

Construisons ensemble l’avenir de la lutte contre les pandémies

Des rencontres comme celle d’Abidjan renforcent ma détermination. Ensemble, nous, jeunes femmes leaders, ouvrons la voie à une nouvelle génération d’activistes engagés pour faire de l’égalité femmes-hommes et de la santé pour toutes une réalité. Et si c’était ça, l’avenir de la lutte contre les grandes pandémies ? Je veux le croire. Avec votre soutien, tout est possible. Ensemble, faisons entendre la voix des femmes !

Amanda Sawadogo

Secrétaire Générale de l’Association Soutien aux enfants et femmes vulnérables

Membre de l’Instance de Coordination Nationale du Fonds mondial

Today, as we mark the 20th anniversary of the International Day of Zero Tolerance for Female Genital Mutilation (FGM), we shine a spotlight on the unwavering efforts of individuals and organizations dedicated to ending this practice. Among these champions is Fatimata Mamadou Lamine Sy, a beacon of hope and a leader in the fight against gender-based violence, including FGM.

 Meet Fatimata Mamadou Lamine Sy

As the Executive Secretary of the Senegalese Association for the Future of Women and Children (ASAFE), Fatimata has dedicated over a decade to public health and humanitarian efforts, with a strong focus on empowering women and youth. Her journey began with the Association of Youth for Development (AJD/Pasteef), where she led programs to combat violence against women and girls. Her commitment extends beyond program leadership to active participation in raising awareness and advocating for change in a society where women have been historically marginalized.

Fatimata’s Message

Fatimata believes in the power of involving future parents – our youth – in the fight against FGM. She stands firm in her conviction that empowering women and girls is not just a noble cause but a duty of every citizen. With a rich background in social work, public finance and management, human rights, and humanitarian action, she is a force for positive change, recently elected as the deputy mayor of the city of Guédiawaye.

As we reflect on the alarming statistics shared by UNFPA – with nearly 4.4 million girls at risk of FGM in 2024 alone – let’s remember the importance of leadership like Fatimata’s in our collective efforts. It will take an estimated $2.75 billion to eliminate FGM by 2030 in key countries, but with leaders like Fatimata and the support of our global network, we can accelerate progress and ensure no woman or girl is left behind.

Join us in celebrating Fatimata Mamadou Lamine Sy and the countless others working tirelessly to end FGM. Their leadership and dedication inspire us all to contribute to a more equitable and just world.

Dans une résistance retentissante contre les violences basées sur le genre (VBG), les joueuses de basketball s’unissent pour affronter ce problème omniprésent de front. L’activité, dirigée en collaboration entre la Basketball African League (BAL) et Speak Up Africa et son initiative Voix EssentiELLES, met en lumière la nécessité impérieuse de s’attaquer aux VBG en Afrique. 

L’Afrique affiche l’un des taux les plus élevés de violences basées sur le genre au niveau mondial, avec 31% des femmes déclarant avoir été victimes de violences de la part de partenaires intimes à un moment de leur vie. Selon le Fonds Monétaire International, pour chaque augmentation de 1% du nombre de femmes victimes de violences basées sur le genre, les activités économiques nationales diminuent jusqu’à 8%. La corrélation entre les violences basées sur le genre et le développement économique souligne l’urgence de combattre ce problème pour que l’Afrique prospère.

Le 10 décembre marque non seulement la Journée des droits de l’homme, mais symbolise également la fin de la campagne annuelle internationale « 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre envers les femmes et les filles ». Initiée en 1991 lors de l’inauguration de l’Institut international pour le leadership des femmes, cette campagne vise une mobilisation mondiale pour la prévention et l’élimination des violences envers les femmes et les filles. Le thème de la campagne des 16 jours pour cette année est « Investir pour prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles », soulignant l’importance d’investir dans différentes stratégies de prévention pour mettre fin à la violence dès le début.

En solidarité avec l’initiative mondiale, la Basketball African League et Speak Up Africa, à travers l’initiative Voix EssentiELLES, ont pris des mesures proactives pour lutter contre les violences basées sur le genre. Les deux organisations, qui collaborent depuis le début de l’année 2023, ont organisé une session de formation sur le genre pour les jeunes joueuses de basket et lancé une campagne de sensibilisation numérique disant « Non aux VBG ». Les objectifs étaient de renforcer le partage d’expériences entre les bénéficiaires de Voix EssentiELLES au Sénégal et les jeunes athlètes de la BAL, le renforcement des connaissances des participants sur les VBG et la « masculinité positive », et l’augmentation de la visibilité des 16 jours d’activisme grâce à des campagnes sur les réseaux sociaux.

L’experte en genre, Marietou DIA, mobilisée pour la formation, a souligné que peu d’athlètes sont sensibilisés de manière adéquate à la violence basée sur le genre lors des sessions de formation. Malgré les différentes formes de violence répandues dans la communauté sportive, les victimes restent souvent silencieuses par peur de représailles, de honte ou de tabous. Il est crucial que l’ensemble de la communauté sportive se mobilise efficacement et lutte contre toutes les formes de violences sexuelles et basées sur le genre.

Les points forts de l’activité

Les activités comprenaient un camp de basket à l’Académie NBA, offrant l’occasion à la BAL d’identifier de jeunes filles talentueuses pour le camp U23 au Rwanda. Un atelier de formation sur le genre a réuni 20 jeunes joueuses de basket, cinq entraîneurs femmes de la BAL et deux représentantes de Voix EssentiELLES du Sénégal – Sylvie Diack, coordonnatrice du Club des jeunes filles de Kolda et Fatimata SY, activiste et Secrétaire Générale de l’Association Sénégalaise pour l’Avenir de la Femme et de l’Enfant (ASAFE) – en tant que co-animatrices. Les discussions ont porté sur des concepts liés au genre, les stéréotypes de genre, la dynamique du pouvoir, les normes sociales, les types de violences, les structures de référencement des victimes et survivantes de VBG, etc. Des groupes de discussion dirigés par les Voix EssentiELLES ont été formés, et des études de cas ont été réalisées sur un thème spécifique pour encourager l’échange et le partage d’expériences, motivant ainsi les joueuses à s’impliquer dans la lutte contre les VBG. Un des succès majeurs de cette activité a été de favoriser la création d’un espace de dialogue et de partage d’expériences entre les participantes. Les jeunes filles ont bénéficié d’outils pratiques de plaidoyer et de gestion des cas de VBG. À la fin, elles ont élaboré des slogans pour dire « Non aux VBG ».

En conclusion, il est primordial de créer des  espaces propices au dialogue et au partage d’expériences entre les femmes provenant d’horizons différents. Les jeunes athlètes ont reçu des outils pratiques de plaidoyer et ont appris à gérer les cas de VBG. Il est impératif de mettre en place des mesures préventives, de former les encadrants sportifs et de promouvoir des valeurs d’égalité, de respect et de non-violence au sein de la communauté sportive. 

Comme le déclare avec justesse la formatrice, « en travaillant ensemble, nous pouvons contribuer à mettre fin à ces violences et créer un environnement inclusif et sécuritaire pour tous. » Voix EssentiELLES ouvre la voie, signe d’espoir pour un avenir débarrassé des violences basées sur le genre.

Ce blog est signé par :
Papa Djibril Faye, Chargé de Programme
Kadidiatou Madina Bah, Chargée de Communication Stratégique

Du 01 au 05 décembre, à Harare au Zimbabwe, s’est tenue la Conférence internationale sur le sida et les infections sexuellement transmissibles. Une expérience extrêmement enrichissante.

Les jeunes et adolescentes sont les plus exposés aux infections sexuellement transmissibles. Grâce aux initiatives de Voix EssentiELLES et Her Voice à l’ICASA 2023, nous aurons une jeunesse éduquée pour porter la voix de la prévention du sida. Suite à la présentation des stratégies des deux organisations, on note beaucoup de points communs, notamment l’accompagnement des organisations dites petites, l’appui technique offert aux organisations, et évidemment, l’importance du plaidoyer pour atteindre le changement durable.

ICASA 2023, L’éducation sexuelle est taboue dans nos communautés africaines. Les solutions qui reviennent souvent dans les différents panels sont d’abord de miser sur le plaidoyer pour faire entendre les voix des jeunes et sur l’éducation pour une sexualité responsable. Accompagner, soutenir, appuyer, former et renforcer pour s’attaquer aux inégalités et mettre fin au VIH/SIDA.

Grâce au soutien des différentes organisations telles que Speak Up Africa dans le cadre du projet Voix EssentiELLES, des initiatives ont pu être développées, mais l’absence d’informations et d’accès à des outils de santé sexuelle et reproductive laisse la porte ouverte aux maladies sexuellement transmissibles comme le VIH et les hépatites.

Ce qui m’a frappé à l’ICASA, c’était l’implication de la jeunesse. Elle n’est pas là seulement pour combler la diversité de la représentation. Elle était présente et impliquée. Elle animait les panels, dirigeait les expositions, gérait les stands et maîtrisait le concept.

ICASA est une plateforme unique en son genre dans le sens où elle permet une expression libre et sans jugements a priori. L’indisponibilité d’espace d’expression limite les progrès autant dans la santé que dans les VBGs. Voix EssentiELLES, comme Her Voice, permettent une compréhension humaine des problèmes.

Mon coup de cœur a été le panel sur : Maintenir les filles à l’école est un droit de l’homme et un moyen de les protéger contre le VIH. Je travaille sur le maintien des filles à l’école et sur leur santé et leur bien-être au sein de l’école. Donc, une occasion pour moi d’envisager un projet de sensibilisation et de prévention par les pairs.

J’ai été très impressionnée par les stands des pairs éducateurs. Une sensibilisation par les pairs, c’est une initiative qui s’apparente à celles que j’ai au sein de mon organisation avec la santé sexuelle et reproductive et l’hygiène menstruelle. Mais cette fois, c’était exclusivement sur le VIH/Sida, la sensibilisation était faite par des jeunes qui ont vécu l’expérience pour des jeunes. Je vais tirer le meilleur parti des connexions établies pour étendre la plate-forme de la société civile ouest-africaine et former des solutions et approches à Matam basées sur les expériences de mes pairs. ICASA 2023, Éduquer la jeunesse sur une sexualité responsable est nécessaire, car sa voix est essentielle dans la prévention du SIDA

Ecrit par WOPPA DIALLO | Directrice Exective AMFE SENEGAL

Lors de la 22e édition de la Conférence Internationale sur le SIDA et les IST en Afrique (ICASA) qui s’est tenue début décembre 2023 au Zimbabwe, l’ONG Speak Up Africa était particulièrement active. Outre une session de partage dédiée à son programme phare Voix Essentielles, l’équipe a également pris part au Ready Summit et à la Conférence des jeunes.

Session de partage entre Voix Essentielles et Her Voice Fund : convergence des visions

Lors de cette rencontre, les responsables des deux programmes ont pu confronter leurs approches respectives. L’initiative Voix Essentielles, lancée en 2021 avec le soutien du Fonds mondial et de la Fondation CHANEL, vise à renforcer la participation des femmes et des filles d’Afrique de l’Ouest aux politiques de santé. Elle repose sur l’octroi de financements à des associations féminines locales et la formation au leadership de femmes influentes.

De son côté, Her Voice Fund est un mécanisme financé par le Fonds mondial et ViiV Healthcare pour amplifier la voix des adolescentes et des jeunes femmes d’Afrique australe dans les instances décisionnelles nationales sur la santé et le VIH.

Cette session a été l’occasion pour les bénéficiaires de Voix Essentielles d’échanger avec leurs homologues d’Afrique australe engagées sur l’agenda commun de lutte contre les violences basées sur le genre tout en tirant profit de leurs expériences mutuelles

Dr Astou Fall, directrice des programmes de Speak Up Africa.

Les participants ont souligné l’intérêt de considérer ces deux initiatives de façon holistique, en combinant le renforcement des capacités, l’accès aux services de santé et le plaidoyer pour l’équité et la qualité des soins. Plusieurs pistes de collaboration ont été proposées, comme l’organisation d’événements communs ou des plaidoyers conjoints auprès des bailleurs de fonds.

Avec une vision commune, axée sur l’émancipation des femmes et des filles à travers le continent, la synergie d’action pourrait être exploitée pour maximiser la portée et la durabilité des deux programmes.

Ready Summit : Speak Up Africa réaffirme son soutien à la jeunesse

Lors de la session plénière du Ready Summit, consacré au leadership des jeunes sur le VIH/SIDA, la délégation de Speak Up Africa était également représentée. Cet évènement fait écho à l’engagement de l’ONG pour le renforcement des capacités des jeunes filles.

Lors des débats, Speak Up Africa a pu réaffirmer ses positions pour l’accès universel aux traitements préventifs et pour le respect des droits en matière de santé sexuelle et reproductive. L’organisation a également promu l’application du protocole de Maputo sur les droits des femmes, face à la montée des conservatismes.

Conférence des jeunes : un constat des défis

Lors de la Conférence des jeunes de l’ICASA, Speak Up Africa a pu mesurer les attentes de la nouvelle génération pour la lutte contre le VIH/SIDA en Afrique subsaharienne. Plusieurs pistes d’amélioration ont été identifiées, comme la mise en place de mentorats ou d’espaces de parole sur des sujets sensibles comme la santé mentale ou la sexualité. 

Le renforcement du leadership et des capacités des jeunes constituent un axe prioritaire pour Speak Up Africa. L’organisation continuera d’accompagner les associations de jeunes pour assurer leur implication dans l’élaboration des politiques de santé publique.

Cet article a été réalisé grâce à l’initiative “Des Lignes pour un impact” de Speak Up Africa

Originellement publié sur Mosso news

L’initiative Voix EssentiELLES est un projet pilote financé par la Fondation CHANEL et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Elle est mise en œuvre par Speak Up Africa (SUA), une organisation à but non lucratif spécialisée en plaidoyer et en communication stratégique, basée à Dakar. Cette initiative repose sur trois grands piliers : Un Fonds d’engagement, un programme de renforcement de capacités, un programme de leadership. En effet, Voix EssentiELLES accorde des subventions de 15 000 dollars par OSC, grâce à un fonds dédié afin d’investir dans le renforcement des capacités des organisations, des groupes et des réseaux communautaires de femmes et de filles, ainsi que de leurs dirigeants.

Pour sa phase 1, en septembre et octobre 2023, l’initiative Voix EssentiELLES a démarré avec l’organisation de 03 séries d’ateliers dans ses pays d’intervention : le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Ces ateliers avaient pour objectif de capitaliser sur les acquis de la phase pilote et de définir avec les organisations bénéficiaires les objectifs des feuilles de route à mettre en œuvre de septembre 2023 à mai 2024, dont le renforcement de la représentation accrue des organisations de femmes et de filles dans les instances de gouvernance sanitaire, l’amélioration des conditions de vie des femmes et des filles affectées par la tuberculose, le paludisme, le VIH, les VBG, et la facilitation d’accès à des services de santé sexuelle de qualité pour les femmes et les filles.

De manière spécifique, il s’agissait de : i. Présenter les résultats et les recommandations de l’évaluation de la phase pilote. ii. Discuter des orientations stratégiques et des interventions pour la phase à venir sur la base des recommandations. iii. Faciliter les interactions entre les organisations de la phase pilote et les nouvelles recrues. iv. Encourager le partage d’expériences entre les organisations bénéficiaires dans chaque pays et v. Élaborer des projets de plans d’action pour les organisations de septembre 2023 à mai 2024.

Acte 1 : L’atelier au Sénégal (18-20 Septembre 2023)

L’atelier au Sénégal s’est déroulé du 18 au 20 septembre 2023 au siège du CNLS à Dakar. L’atelier a réuni 33 participants, dont les représentants de Speak Up Africa, de l’Instance de Coordination Nationale des subventions du FM, de la société civile (ICN), et 26 représentants des organisations bénéficiaires de l’initiative. L’événement visait à atteindre des livrables clés, tels que la détermination des interventions stratégiques des organisations participantes et l’élaboration de plans d’action pour ces organisations.

Le premier jour a été marqué par l’accueil des participants, une cérémonie d’ouverture avec des discours de bienvenue et des présentations, l’introduction de nouvelles organisations, ainsi que des présentations sur Speak Up Africa, l’initiative Voix EssentiELLES, les résultats de la phase pilote et les indicateurs du projet. Les discussions et les sessions de questions-réponses ont suivi, avec la présentation des feuilles de route 2022 et des orientations pour les plans d’action 2023. Des groupes de travail thématiques ont été formés pour élaborer ces plans d’action. Le deuxième jour a vu la poursuite de l’élaboration des plans d’action en groupes de travail, avec des discussions de groupe et des mises à jour des progrès, aboutissant à la finalisation et à la présentation des plans d’action de groupe. Enfin, le troisième jour a comporté une récapitulation des jours précédents, la présentation et la discussion des plans d’action finalisés, des orientations sur les procédures administratives et financières de l’initiative, et une cérémonie de clôture avec des recommandations générales et les prochaines étapes.

Les ateliers en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso ont suivi un format similaire et se sont concentrés sur le partage des connaissances, la promotion de la collaboration, et l’autonomisation des femmes et des filles pour plaider en faveur de leur santé et de leur bien-être.

Acte 2 : L’atelier en Côte d’Ivoire (28-29 septembre 2023)

La Côte d’Ivoire a embrassé les bases posées par le Sénégal en mettant l’accent sur l’apprentissage des résultats du premier jour et en les renforçant. La deuxième phase de l’atelier s’est déroulée à Abidjan, où 20 représentants d’ONG sélectionnées se sont réunis pour la deuxième journée. Cette session a commencé par un rappel des discussions de la veille et la revue du rapport du premier jour. La ministre de la femme, de la famille et de l’enfant a été représentée par Docteur AMETHIER Solange, présidente sortante du ICN Côte d’Ivoire. Des recommandations sur l’implication des structures publiques et des collectivités territoriales ont été laissées aux organisations. La Plateforme des réseaux de la société civile fut représentée et participa activement à l’orientation des OSC travaillant dans les thématiques VIH/SIDA, Paludisme et Tuberculose.

La deuxième journée, les participants ont continué à travailler dans leurs groupes thématiques, finalisant leurs plans d’action en prenant en compte les recommandations laissées par les instances invitées lors du lancement. Une caractéristique distinctive de la journée était une session financière dirigée par M. Siaka Traoré, chef comptable de Speak Up Africa, offrant des informations précieuses sur les procédures administratives, les dépenses éligibles et les rapports financiers. La journée s’est achevée par la présentation des résultats des groupes thématiques, posant ainsi les bases de plans d’action concrets.

Acte 3 :  L’atelier au Burkina Faso (4-6 octobre 2023)

Le dernier chapitre de l’atelier Voix EssentiELLES s’est déroulé au Burkina Faso, mettant l’accent sur l’échange de connaissances et la création de plans d’action innovants. Les acteurs du changement du Burkina Faso, informés par les idées et les actions entreprises par leurs pairs au Sénégal et en Côte d’Ivoire, se sont unis dans cette initiative régionale. Le premier jour au Burkina Faso a été une poursuite du processus d’apprentissage et de planification. En plus des OBCs bénéficiaires, elle a vu la participation de plusieurs partenaires, comme les représentants des bénéficiaires principaux des subventions du FM, du Ministère de la Santé, le Ministère en charge du genre, et le Vice-Président de l’Instance de coordination Nationale des subventions des Ressources du Fonds Mondial au Burkina Faso.

Tout comme dans les pays précédents, la journée a commencé par un examen des objectifs du projet et une présentation des résultats et recommandations de la phase pilote. Les participants ont discuté des orientations stratégiques pour la prochaine phase sur la base des recommandations et se sont davantage engagés avec les domaines thématiques centraux. Ils ont commencé collectivement à rédiger des plans d’action qui guideraient l’initiative de septembre 2023 à mai 2024.

En conclusion, ces ateliers ont marqué un moment décisif dans l’initiative Voix EssentiELLES, réunissant des individus et des organisations passionnés dédiés à faire progresser la cause des femmes et des filles en Afrique de l’Ouest et du Centre. Les résultats de ces rencontres contribueront sans aucun doute à un changement positif et à des politiques de santé plus équitables pour les femmes et les filles de la région. Ce fut le lieu pour les partenaires de réitérer leur engagement à accompagner le projet pour l’atteinte de ces objectifs.

La Journée internationale de la jeune fille, célébrée chaque 11 octobre, est une initiative mondialement reconnue visant à plaider en faveur des droits et de l’autonomisation des jeunes filles à travers le monde. Rappel nécessaire qui met en exergue le fait que de nombreuses filles dans le monde sont encore confrontées à des défis redoutables, notamment un accès limité à l’éducation, aux soins de santé et au fardeau disproportionné des conséquences du changement climatique. Ces défis soulignent l’urgence de promouvoir l’égalité des genres et le rôle essentiel des jeunes filles dans la promotion du développement durable.

Dans ce cadre, JGEN, une organisation dédiée à la défense des droits et à l’autonomisation des filles au Sénégal, a joué un rôle crucial en collaboration avec Speak Up Africa. Ensemble, ils ont mené une campagne retentissante, dont l’engagement et l’enthousiasme étaient évidents, alors qu’ils se lançaient dans un voyage pour faire la différence à l’occasion de la Journée internationale de la jeune fille. Cette initiative s’inscrit dans le cadre plus large des efforts de Voix EssentiELLES, soulignant l’importance de donner une voix aux filles et aux femmes dans la poursuite d’une société plus équitable.

Le contexte de cette journée inspirante est défini par la campagne régionale « POTENTI’ELLES » un effort collectif à travers l’Afrique de l’Ouest et du Centre, axé sur la défense de la promotion et de la protection des droits des filles. Malgré les progrès significatifs réalisés dans les droits des femmes et des filles et l’égalité des genres, de nombreuses filles continuent de faire face à une multitude de défis, de l’accès limité à l’éducation et aux soins de santé, aux conséquences du changement climatique sur leurs conditions. JGEN, en collaboration avec Speak Up Africa, a été en première ligne de cette campagne, travaillant sans relâche pour sensibiliser à ces défis et stimuler l’action collective, démontrant ainsi leur dévouement et leur passion dans leur quête pour faire la différence à l’occasion de la Journée internationale de la fille.

Une journée à Fatick

À Fatick, un rassemblement s’est tenu pour célébrer la journée avec un fort sentiment de détermination. L’ordre du jour était rempli d’événements qui reflétaient l’importance de cette journée et des défis urgents auxquels sont confrontées les jeunes filles. Le point culminant de la journée a été la lecture d’une note de plaidoyer par deux jeunes filles de Fatick, mettant en évidence les conséquences dévastatrices du changement climatique sur leur vie, notamment les perturbations scolaires liées au climat, les chocs économiques sur les ménages sensibles au climat, le risque accru de mariage précoce, de relations sexuelles transactionnelles, d’infection par le VIH et de grossesse précoce en raison du manque d’éducation, entre autres.

Parmi les 100 jeunes filles présentent, deux du Groupes d’enfants JAGAMMAR se sont tenues comme les voix de leur génération, mettant en lumière l’intersection de l’égalité des genres et de l’action climatique. Leurs paroles étaient un rappel du fait que le changement climatique affecte de manière disproportionnée les jeunes filles, qui portent souvent le poids de ses conséquences. Les autorités présentes, dont le Responsable SRAJ, et le coordinateur du CDPE, ont également été témoins de ce plaidoyer poignant, en mettant l’emphase sous la protection et la promotion des droits des enfants dans le département de Fatick.

L’engagement de JGEN

L’engagement de JGEN à autonomiser les jeunes filles est inébranlable. La journée était une démonstration de leur dévouement à s’assurer que chaque fille ait l’opportunité de devenir une leader. Leur focus va au-delà de la sensibilisation et de la prise de conscience – JGEN travaille activement à résoudre des problèmes critiques, tels que l’élévation de l’âge légal du mariage pour les filles à 18 ans, garantir l’accès aux services sociaux de base et atténuer l’impact du changement climatique sur les enfants.

Le soutien de Speak Up Africa

Speak Up Africa croit au potentiel et au pouvoir des jeunes filles pour devenir des agents de changement et des leaders au sein de leurs communautés et reste donc fière de soutenir JGEN dans sa mission. L’organisation reconnaît que l’égalité des genres est au cœur des Objectifs de développement durable (ODD5) des Nations Unies, et en investissant dans les jeunes filles, elles contribuent à la construction d’un avenir plus égal pour tous.

En conclusion, la Journée internationale de la fille a été une journée de célébration, d’autonomisation et de plaidoyer. C’était l’occasion d’écouter les voix des jeunes filles qui, non seulement rêvent grand, mais travaillent également activement à un avenir meilleur. L’engagement de JGEN en collaboration avec Speak Up Africa, a été à l’avant-garde de la campagne « POTENTI’ELLES », qui s’inscrit dans le cadre plus large des initiatives de Voix EssentiELLES. Ensemble, Speak Up Africa et JGEN travaillent pour faire la différence, et la Journée internationale de la fille rappelle que les rêves et les aspirations des jeunes filles méritent d’être célébrés et encouragés.

Dans plusieurs pays, les inégalités de genre font encore peser sur les femmes et les filles des discriminations et violences liées aux normes sociales, culturelles, juridiques et économiques. Ces inégalités persistantes empêchent les femmes de disposer de leurs droits et de participer activement aux prises de décisions sur des aspects qui touchent leur vie. L’ONU Femmes estime même qu’il faudrait 300 ans pour combler les inégalités en matière de protection juridique ou de représentativité des femmes dans les sphères de pouvoir et de leadership. 

Heureusement, des organisations communautaires de femmes œuvrent  à réduire cet écart en assurant que les femmes et les filles soient impliquées dans les processus de prise de décision qui les concernent. Grâce à l’initiative Voix Essentielles, ces organisations basées au Burkina Faso, au Sénégal et en Côte d’Ivoire contribuent à amplifier les Voix des femmes et à améliorer l’accès aux services de santé pour toutes. 

Quelques-unes de leurs mobilisations valorisées par  Moussonews


Sope Sa Njabot : des héroïnes de la riposte communautaire contre la tuberculose

Au Sénégal, depuis 2006, l’association Sope Sa Njabot informe, sensibilise et conseille les populations sur tous les aspects de la lutte contre la tuberculose. Une approche communautaire qui porte ses fruits à Mbour grâce à l’appui de Speak up Africa à travers le programme  Voix Essentielles.

Mbour, situé sur la Petite-Côte, à environ 80 km au sud de Dakar et limitrophe de la station balnéaire de Saly, Alimatou Sadiya Samb, relais communautaire de l’association Sope Sa Njabot, rend régulièrement visite aux habitants de son quartier afin de leur montrer comment se protéger contre la tuberculose. Cette volontaire communautaire intervient dans le cadre d’une campagne de prévention et de traitement de la tuberculose, même dans les zones les plus reculées de sa commune en cette période de pluie. (…) Alimatou Sadiya Samb prend à bras le corps sa mission.

« Il nous arrive de tomber sur des personnes affectées par un trouble mental ou sur des personnes vivant avec un handicap qui vivent avec la maladie sans assistance. C’est nous relais qui devenons leurs papas et leurs mamans. C’est nous qui assurons tout pour qu’ils guérissent puisqu’ils n’ont personne pour les aider. »

Alimatou Sadiya Samb, relais communautaire de l’association Sope Sa Njabot
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Les Bajenu Gox de Thiès ont réussi à améliorer la santé de la mère et de l’enfant

De bons résultats en termes de mortalité infantile, néonatale et maternelle sont enregistrés par le Sénégal au cours de ces dernières années. Derrière ce succès se cache de grands efforts fournis par les Bajenu Gox. Nous sommes allées voir la recette des performances enregistrées par ces « marraines de quartier » de Thiès, récipiendaire du fonds Voix Essentielles.

C’est une matinée avec un vent frisquet après une petite pluie qui s’est abattue la veille sur la ville Thiès que les Bajenu Gox de Thiès, toutes de blanches vêtue, ont organisé une séance de causerie, l’une de leurs activités phares. Pendant ces moments, elles partagent, entre elles, leur savoir. Adja Fatou Badiane, une Bajenu Gox qui veut dire une « marraine de quartier » en wolof dirige l’association des Bajenu Gox de Thiès qui regroupe plus de 250 membres actifs. (…)  Adja Fatou Badiane revient sur les principaux axes d’intervention :

« on fait des plaidoyers pour intervenir sur trois axes pour réduire la mortalité maternelle. Il s’agit de la prise de décision tardive pour aller à l’hôpital. On sensibilise les femmes pour qu’elles n’attendent pas au dernier moment avant de se rendre dans une structure sanitaire. Le fait de se rendre tard à l’hôpital présente d’énormes risques. Dans un deuxième temps, on intervient également dans la prise en charge tardive à l’hôpital. Enfin, l’accès difficile de certaines structures de santé est notre 3e axe de plaidoyer. »

Adja Fatou Badiane, Bajenu Gox
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Tuberculose : 200 lesbiennes sous les soins de ‘’ Cœur Valide’’ en Côte d’Ivoire

Des personnes souffrant de la tuberculose sont prises en charge et suivies gratuitement par l’association – Cœur Valide-  dans la ville de San Pedro en Côte d’Ivoire,. Parmi elles, plus de 200 lesbiennes. Leur accompagnement est davantage facilité grâce au programme Voix Essentielle.

Être lesbienne et porter une maladie comme la tuberculose relève d’un parcours de combattant en Côte d’Ivoire. A San Pedro, l’association Cœur Valide- ne cesse de voler à leur secours. Christiane, 30 ans, doit sa survie à cette association. Commerçante et appartenant à cette minorité sexuelle, la jeune dame a souffert de la tuberculose pendant longtemps. Elle est aujourd’hui guérie grâce au programme de suivi de l’association. La gorge nouée et les yeux remplis de larmes, la jeune dame témoigne survivre grâce aux soins offerts par Cœur Valide.

« La maladie me rongeait à petit feu. J’en souffrais au quotidien. Mais lorsque j’ai découvert le projet de Cœur Valide, j’ai pu bénéficier des soins et ce,gratuitement. Je me sens beaucoup mieux. »

Christiane, commerçante
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Côte d’Ivoire : Fenac plaide pour la distribution de serviettes hygiéniques en milieu scolaire

La problématique de la gestion hygiénique des menstrues est une préoccupation dans plusieurs pays de l’Afrique. Les menstrues sont parfois une cause d’abandon scolaire des filles. En Côte d’Ivoire, l’association Femme en Action (Fenac) plaide pour la distribution de kits hygiéniques dans les établissements scolaires. Elle a mené plusieurs activités et campagnes de sensibilisation dans le cadre du programme – Voix Essentielles.

L’adoption d’une politique de distribution de serviettes hygiéniques au profit des adolescentes dans les établissements scolaires en Côte d’Ivoire est désormais le combat de l’association – Femme en action-. Au quotidien et ce depuis l’accompagnement de Speak Up Africa avec le programme – Voix Essentielles – pour le projet – Top fille-, Nadège Epi Kouadou, coordinatrice dudit projet n’a pas de répit. Avec son équipe, elle sillonne des établissements de la ville d’Abgoville situé à 71 kilomètres d’Abidjan pour sensibiliser sur la gestion de l’hygiène  des menstrues.

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Bittou : l’association des veuves et des orphelins stoppe l’ampleur du paludisme et de la tuberculose

Le paludisme est la première cause de mortalité au Burkina Faso. Parmi ces milliers de morts évitables, plusieurs femmes et enfants. A Bittou, ville  frontalière avec le Ghana et le Togo, l’Association des veuves et orphelins,  est à l’avant-garde de la lutte contre cette endémie meurtrière  grâce à l’appui du fonds Voix Essentielles.

Bien que la mère soit le garant du bien-être de l’enfant, du ménage, de la communauté, la décision de recourir aux soins de santé ne revient pas au chef de ménage. Cette inégalité de genre ralentit les multiples efforts en cours pour le contrôle et l’élimination du paludisme dans la région du Centre-Est du Burkina Faso. L’Association des veuves et des orphelins résidents à Bittou (AVORB) à briser cette barrière sociale à travers son projet de plaidoyer sur la prévention du paludisme et de la tuberculose.

Durant six mois, la présidente de l’association Maïmouna Savadogo et ses animatrices ont conduit des sessions  d’information à l’endroit des femmes sur les modes de prévention du paludisme et sur l’importance de leur prise de décision à recourir aux soins de santé. Les chefs de ménages  sont également sensibilisés lors de ces causeries communautaires.

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Santé sexuelle et reproductive : des vies sauvées par Gnintawoma

Aborder les questions de santé sexuelle dans la commune de Garango, ville située dans la région du Centre-Est du Burkina Faso pouvait être considéré comme une atteinte aux mœurs. Stratégiquement et avec une approche communautaire, dans le cadre du programme Voix Essentielles, l’association Gnintowama a su instaurer des échanges autour de la problématique de la santé sexuelle et reproductive.  Des milliers de  femmes et de jeunes filles de la localité sont aujourd’hui éclairées sur le sujet  et prennent des décisions en toute indépendance.

Sabine (nom d’emprunt), 17 ans, doit sa vie à l’association Gnintawoma. La jeune fille a tenté d’avorter de façon clandestine. Les saignements n’avaient cessé au point que quelques unes de ses camarades s’inquiétaient de son état de santé. La causerie éducative initiée par l’association Gnintawoma dans leur établissement a sonné comme un ouf de soulagement. En effet, fin mai 2022, le lycée de Sabine dans la commune de Garango avait été choisi pour une sensibilisation sur les dangers de l’avortement, les drogues, mais aussi sur les méthodes  contraceptives pour éviter les grossesses non désirées.

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Chaque 28 mai est consacré à la célébration de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle. Cette journée nous concerne tous sans distinction de sexe, d’âge, de race, de situation géographique et de religion. Pourtant au Burkina Faso, parler des menstrues est toujours un sujet tabou. Cette difficulté à parler des menstrues en général et en particulier des comportements à adopter pour une bonne hygiène menstruelle freine l’avancée de nombreux efforts qui sont faits au quotidien pour l’égalité des genres.

La menstruation est un processus biologique naturel et normal qui témoigne d’une bonne santé reproductive de la femme. Elle ne doit pas être perçue comme un phénomène qui dégage une aura négative, de la peur, de la honte et de la gêne. C’est ainsi que cette journée mondiale de l’hygiène menstruelle se veut être une occasion de briser les tabous sur la menstruation, de sensibiliser et engager une conversation sur la thématique. Elle a pour but également d’interpeller les différents acteurs et décideurs clés sur la précarité menstruelle. 

Parmi les Objectifs du Développement Durable (ODD), l’ODD 6 « Eau propre et assainissement » vise à assurer la disponibilité et la gestion durable de l’eau potable et de l’assainissement, et un des buts précis implique de donner accès aux femmes et aux filles à des installations sanitaires et à des mesures d’hygiène adéquates d’ici 2030. Il est donc indispensable d’aligner la thématique de l’hygiène menstruelle comme une priorité de santé publique. 

Pour dynamiser la célébration de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle et apporter notre contribution dans la lutte, nous organisons incessamment des évènements. En guise d’exemples, nous pouvons citer les campagnes digitales, les causeries éducatives, les formations sur la confection des serviettes hygiéniques réutilisables, des plaidoyers, des activités de mobilisation de ressource personnelles pour doter des serviettes hygiéniques réutilisables aux jeunes filles et femmes vulnérables. 

Toutes ces actions traduisent notre vision : « celle de créer un monde dans lequel toutes les jeunes filles et femmes sont épanouies ». Aussi ces actions ont pour but de :

Le 24 mai de cette année, nous avons lancé une campagne digitale sur nos réseaux de communication. Aussi, le samedi 28 mai, nous avons tenu une discussion sur les menstrues de façon générale et les mythes autours de la thématique. Cette discussion a réuni plus d’une vingtaine de nos membres et prendra fin par une séance aérobic pour dénoncer les nombreuses difficultés auxquelles les jeunes filles et femmes sont confrontées pendant leurs menstrues.

Ne restez pas en marge, nous devons toutes et tous briser les tabous autour de la santé et de la gestion de l’hygiène menstruelle, alors engagez-vous également à nos côtés !


Par Farida Tiemtore, Présidente des Héroïnes du Faso et récipiendaire du Fonds Voix EssentiELLES.

« La place des femmes est à la cuisine ». Ce préjugé à lui seul conteste à la femme la part contributive qu’elle peut apporter à la société en tant que membre à part entière de celle-ci. Et c’est ce contre quoi se bat Bénédicte Baillou, militante burkinabè des droits de la femme et coordinatrice du mouvement citoyen Femin-in, une association de promotion et de défense des droits des femmes créée en 2019 au Burkina Faso. Bénédicte et ses camarades agissent pour l’égalité genre et une présence renforcée des femmes dans les sphères décisionnelles. Elles font siennes le dicton : « les décisions qui sont prises sans nous pour nous, sont prises contre nous ».

Mousso News : Pourquoi avoir créé le mouvement citoyen Femin-in ? 

 Bénédicte Baillou : Nous avons créé ce mouvement parce que nous avons à cœur de contribuer à réduire les inégalités sociales avec une approche féministe. Nous croyons que pour changer la perception de la femme dans la société, il est primordial de mettre les mots sur les tares patriarcales dont sont victimes les femmes.

Au Burkina Faso, plusieurs préjugés sur les femmes émergent dans le débat public, quelles sont les actions spécifiques de votre organisation pour briser ces perceptions ? 

Déjà pour nous, il faut changer le narratif donc dans ce sens nous faisons de la sensibilisation grâce aux réseaux sociaux, ensuite nous faisons de la formation et de l’information parce que plus les filles et les femmes seront formées, mieux elles pourront participer à changer les choses.

02 ans de Femin-in, 02 ans d’actions dans le plaidoyer pour l’effectivité des droits des femmes, l’information et la communication sur les potentiels de la femme, quelles sont les réalisations de Femin-in qui constituent aujourd’hui une fierté pour vous ? 

La clinique juridique et psychologique qui accompagne de façon gratuite les filles et femmes victimes de VBG. Nous leur apportons un appui juridique et une assistance judiciaire pour qu’elles puissent obtenir réparation. La deuxième fierté pour nous est la mise en place de l’incubateur politique qui aujourd’hui est fonctionnel.

Qu’est ce qui suscite tant de fierté pour cet incubateur ? 

L’incubateur politique est une fierté pour nous parce que d’abord c’est la principale raison qui a conduit à la mise en place du mouvement. « Les décisions qui sont prises sans nous pour nous, sont prises contre nous ». Nous ne voulons plus être absentes des sphères décisionnelles, nous voulons avoir notre mot à dire dans l’élaboration des politiques publiques et dans leur mise en œuvre. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous mettons en œuvre une série d’activités de conduite de plaidoyer de prise en compte des besoins spécifiques dans la programmation des politiques sanitaires grâce à l’initiative Voix Essentielles de Speak Up Africa.

Quelles sont vos ambitions pour l’avenir ? 

La première ambition est de positionner le Mouvement Citoyen FEMIN-IN comme une organisation de la société civile qui travaille avec les communautés et pour elles. L’autre ambition c’est de participer à la mise en lumière d’une nouvelle génération de femmes et filles politiques. Enfin, nous voulons contribuer à l’émergence d’un mouvement féministe burkinabè.

Quel est votre message à l’endroit de la jeunesse qui comme vous a soif de changement social qualitatif ?

Pour un réel changement social, il est impératif de compter sur les femmes et avec elles. Parce qu’aucune nation ne se développera de façon durable sans une justice sociale équitable.

Entretien réalisé par Harouna Drabo,

Journaliste participant à l’initiative « Des lignes pour un impact » de Speak Up Africa.

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