10 03 2022
Communiqué de presse
Pour commémorer la Journée internationale de la femme, Speak Up Africa a organisé son tout premier forum African LeadHERs. L’événement a eu lieu les 7 et 8 mars et a rassemblé plus de 260 participants en ligne et en personne au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Sénégal, dont 26 experts et champions, dans le cadre de six activations. Au cours de la première journée, le forum s’est concentré sur Voix EssentiELLES, une initiative lancée par Speak Up Africa en 2021 et cofinancée par le Fonds mondial et la Fondation CHANEL. Par le biais de cette initiative, des organisations à base communautaire dirigées par des femmes peuvent obtenir une subvention d’un montant maximum de 10 000 USD ou d’un maximum de 5 millions XOF pour les entités ou les leaders de l’organisation.
« Nous remercions sincèrement les organisations comme Speak Up Africa, qui nous soutiennent en nous apportant des financements, un soutien technique et des moyens de renforcer nos capacités comme par le biais de l’atelier de récits ».
Fatimata Sy, présidente de l’Association sénégalaise pour l’avenir des femmes et des enfants (ASAFE) et bénéficiaire du fonds Voix Essentielles au Sénégal.
Le coût de la discrimination et de l’inégalité entre les sexes a de multiples ramifications. Les taux élevés de discrimination fondée sur le genre s’accompagnent souvent de pourcentages plus élevés de violations des droits humains, telles que les mutilations génitales féminines (MGF) et les violences basées sur le genre. L’UNICEF estime que les mutilations génitales féminines, qui constituent une violation systématique des droits à l’intégrité physique d’une personne, ont touché 200 millions de femmes dans trente pays.
L’alphabétisme financier est un autre défi auquel de nombreuses sociétés sont confrontées. Encourager l’alphabétisme financier permet de réduire le nombre de personnes non bancarisées, ce qui contribue à l’autonomisation des femmes en les mettant sur la voie de l’indépendance financière. De plus, l’alphabétisme financier peut contribuer à renforcer l’autonomie des femmes et des mères, en retardant l’âge auquel on marie les filles. Souvent, les filles sont poussées à abandonner l’école et à se marier très jeunes, et sont dissuadées de poursuivre leurs études. En Côte d’Ivoire, l’atelier Voix Essentielles s’est concentré sur le pouvoir de l’inclusion financière des femmes pour briser les préjugés. Cet atelier était facilité par Mariam Djibo, directrice générale d’Advans Côte d’Ivoire, une institution de microfinance, tandis qu’au Burkina Faso, Harouna Drabo, journaliste et vérificateur de faits, a appris aux bénéficiaires du projet le pouvoir de la communication et du récit. La première journée du Forum s’est terminée par une intervention de Nadia Mensah Acogny sur l’art de parler en public, tout en soulignant l’importance de la confiance en soi : « Personne ne sait mieux que vous, parler de vos problèmes et de vos solutions », a-t-elle conclu.
« Autonomiser les femmes est une question de bon sens économique, juridique et moral »
a déclaré Jean-Philbert Nsengimana, directeur général pour l’Afrique du Commons Project, lors de notre conversation en ligne de haut niveau sur l’innovation dirigée par les femmes en Afrique
« Parvenir à une santé durable et à l’égalité entre les sexes sur le continent »
qui a eu lieu le deuxième jour du Forum African LeadHERs. Elle était organisée en partenariat avec la Fédération internationale des fabricants et associations pharmaceutiques (IFPMA), avec laquelle nous avons lancé le Prix des jeunes innovateurs africains en 2020 et le Women Innovators Incubator en septembre 2021. L’incubateur a pour but de combler les lacunes flagrantes en matière d’innovation dirigée par les femmes et de s’attaquer aux obstacles supplémentaires qu’elles doivent surmonter pour faire passer leurs idées commerciales du concept à la mise en œuvre.
Un message récurrent au cours du forum était l’importance de s’approprier ses propres récits, un thème qui revient souvent dans le cadre du travail de Speak Up Africa. Au cours de la deuxième journée du Forum, les discussions ont également porté sur les façons de faire progresser l’intégration de la dimension de genre, tout en mettant en avant la diversité.
« Des initiatives telles que le Forum African LeadHERs contribuent à souligner l’importance des mouvements positifs »,
a fait remarquer Ysaora Thibus escrimeuse et médaillée d’argent olympique de l’équipe 2021, qui s’exprimait sur l’importance de la représentation et du sport pour réaliser l’égalité entre les hommes et les femmes.
« La plupart du temps, les femmes sont conditionnées à absorber des messages néfastes sur leur place dans la société, tant au travail qu’à la maison. Quels que soient les lieux où elles se présentent, les femmes doivent voir qu’elles sont représentées et qu’elles prennent en main leur destin. »
En 2020, Ysaora a créé Essentielle stories pour renforcer le discours sur les femmes dans le sport en leur offrant une tribune pour s’exprimer et raconter leurs propres histoires. Lors de l’événement final du Forum qui avait pour thème « Sport, leadHERship et influence : le pouvoir de la représentation pour briser les préjugés », Ysaora se trouvait aux côtés de Diandra Tchouatchang, basketteuse française et médaillée d’argent olympique de l’équipe 2021 et de Cassandra Ngbolonga, chorégraphe professionnelle, fondatrice de Beafrika et phénomène Instagram. Le panel et les activités de l’après-midi se sont achevés par la peinture d’une fresque African LeadHERs, sur laquelle les trois femmes ont gravé leur message. Rajah Sy, directrice de Special Olympics Sénégal et Astou Ndiaye, championne WNBA ont également participé aux discussions en présence de 30 jeunes filles et femmes. « Il est important que nous cherchions à célébrer nos différences et que nous les considérions pour ce qu’elles sont : des forces. » a ajouté Rajah Sy.
Au cours du Forum African LeadHERs, Speak Up Africa a lancé sa stratégie en matière de genre et d’inclusion sociale. Elle comprend quatre orientations stratégiques et huit normes opérationnelles définies pour intégrer la dimension de genre, et détaille une approche à plusieurs volets pour apporter des solutions aux problèmes les plus critiques auxquels les populations africaines sont confrontées afin de créer un monde plus équitable.
À l’échelle mondiale, les inégalités entre hommes et femmes et le manque de parité se sont avérés préjudiciables à l’avancement des droits des femmes et de l’égalité. On peut en mesurer le coût en tenant compte de différents paramètres, notamment l’emploi, les opportunités, les moyens de subsistance et les perceptions sociales.
« Il est nécessaire d’agir contre la discrimination, mais aussi d’en faire prendre conscience et de reconnaître qu’elle existe. Nous avons identifié six principes directeurs clés et quatre orientations stratégiques principales qui orientent notre travail de promotion de l’intégration de la dimension de genre »
« Nous avons également établi un cadre de mise en œuvre solide, comprenant huit normes directrices minimums. Établir des objectifs clairs et réalistes permettra de réaliser ce plan et explique l’importance de chaque action. »
Yacine Djibo, fondatrice et directrice exécutive de Speak Up Africa.