12 08 2022
Communiqué de presse
12 août 2022, Dakar, Sénégal – À l’occasion de la Journée internationale de la jeunesse, les jeunes à travers le continent exhortent leurs dirigeants à agir davantage, apporter des innovations et financer la lutte contre le paludisme. Dans une lettre ouverte, également soutenue par le Partenariat RBM pour en finir avec le Paludisme et Speak Up Africa, ces jeunes se sont engagés à éradiquer le paludisme et à poursuivre leur lutte afin de mettre fin à l’épidémie d’ici 2030.
L’objectif de l’Union africaine qui visait une diminution du taux d’incidence et de mortalité du paludisme de 40 % d’ici 2020, une étape capitale dans l’élimination du paludisme en Afrique d’ici 2030, n’a pas été atteint. En effet, les estimations de l’OMS indiquent que 96 % des cas et 98 % des décès dus au paludisme dans le monde surviennent en Afrique. En 2020, 611 802 Africains sont morts de cette maladie, dont 80 % étaient des enfants de moins de 5 ans. En outre, les estimations révisées de l’OMS dans le Rapport mondial sur le paludisme 2021 indiquent que le nombre de décès dus au paludisme était précédemment sous-estimé et que le fardeau est pire que ce que l’on croyait. Le paludisme, bien qu’il soit possible de le prévenir et de le traiter, est à l’origine d’une perte de productivité pouvant atteindre 12 milliards de dollars par an en Afrique, ce qui entrave considérablement la croissance économique et le progrès social.
En tant que jeunes, la malaria continue de sévir sur notre continent, faisant des millions de victimes. Malgré les progrès récents, un enfant meurt encore du paludisme chaque minute. La lettre ouverte est un appel à l’action adressé aux décideurs car nous, les jeunes, sommes convaincus que l’éradication du paludisme est un objectif réalisable si nous maintenons une action décisive.
Moses Kodah, Directeur Exécutif de Naye-Salone.
En réaction, les jeunes ont décidé d’agir. Dans cette lettre ouverte, les jeunes demandent aux dirigeants africains de contribuer à l’éradication du paludisme dans le cadre de l’Agenda 2063 pour la transformation socio-économique. Il est ainsi demandé aux dirigeants de renouveler leur engagement à maintenir le paludisme au premier rang des priorités nationales de développement, de mobiliser des ressources supplémentaires (notamment auprès des secteurs public et privé nationaux), de donner aux communautés les moyens d’agir, de renforcer la gouvernance fondée sur des données et des preuves, d’accélérer le déploiement de nouveaux produits et interventions contre le paludisme, d’impliquer activement les jeunes leaders et de déployer rapidement les nouveaux outils permettant de faire face aux menaces croissantes de résistance aux insecticides et aux médicaments.
Les jeunes ont le potentiel de mettre définitivement fin au paludisme. Nous avons vu comment les jeunes peuvent plaider, mobiliser des ressources, participer et diriger la riposte contre le paludisme alors que la maladie menace leur brillant avenir et freine leur développement. C’est pourquoi, pour faire les bons investissements dans les programmes de lutte contre le paludisme, la recherche et l’innovation et adapter les interventions antipaludiques pour sauver des millions de vies, nous devons intégrer l’appropriation par les jeunes dans la lutte contre cette maladie.
Dr Corine Karema, PDG par intérim du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme.
Une diminution du financement serait désastreuse pour la riposte mondiale, ouvrant la voie à une forte augmentation des cas de paludisme, et pour réaliser des progrès significatifs contre la maladie, une augmentation du financement est essentielle. C’est pourquoi la lettre ouverte exhorte les chefs d’État et de gouvernement africains à se battre pour ce qui compte et souligne l’importance d’une reconstitution réussie du Fonds mondial en 2022, qui vise à obtenir au moins 18 milliards de dollars US des dirigeants mondiaux pour sauver 20 millions de vies et remettre le monde sur la voie de l’éradication du VIH, de la tuberculose et du paludisme. Le Fonds mondial est essentiel au maintien des services de santé et de lutte contre le paludisme qui permettent de sauver des vies.
En raison du fardeau que les femmes et les filles continuent de supporter à cause de maladies telles que le paludisme, il est crucial qu’elles soient représentées dans les espaces de prise de décision. « Il est crucial d’amplifier la voix des jeunes femmes et des filles dans les principaux espaces de décision, en particulier lorsqu’il s’agit de notre santé et de notre bien-être. Avec une participation politique active des femmes et des filles ainsi qu’un soutien financier aux associations dirigées par des femmes, nous serons la génération qui pourra atteindre l’objectif de mettre fin au paludisme d’ici 2030. Je lutte pour ce qui compte et je continuerai de le faire jusqu’à l’élimination de cette épidémie. » Farida Tiemtore, Présidente, les Héroïnes du Faso et récipiendaire du Fonds Voix EssentiELLES mise en œuvre par Speak Up Africa au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Sénégal, avec le soutien du Fonds mondial et de la Fondation CHANEL.
Le paludisme empêche les jeunes, leurs futurs enfants et les économies africaines d’atteindre leur plein potentiel, nous devons donc toutes et tous lutter pour ce qui compte, et lutter maintenant.