A l’occasion de la deuxième édition du Forum des LeadHERs d’Afrique, Speak Up Africa a organisé une série de webinaires dénommée « Les webinaires de l’égalité ». Organisées en marge de la journée internationale de la femme sur le thème « Le digital au services de l’égalité des droits », ces webinaires de l’égalité visent amplifier les voix des femmes de divers secteurs et souligner l’urgence de réduire les inégalités de genre partout dans le monde.
114 participantes et participants issus notamment du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la France et du Sénégal, ont pris part à ces rencontres virtuelles qui ont eu lieu les 14 et 28 mars. Elles ont réuni une dizaine d’intervenantes et intervenants issus de divers secteurs notamment la santé, la société civile et le sport. La première rencontre organisée avec les organisations Voix EssentiELLES s‘est tenue sur le thème « Les Voix EssentiELLES, toutes engagées pour un monde plus inclusif » tandis que la seconde a eu pour thème « Leadership, Mentorship et Diasporas : le pouvoir du sport pour atteindre l’égalité des genres ».
Lors de la première rencontre virtuelle les différentes intervenantes Voix EssentiELLES ont insisté sur l’urgence d’éliminer les barrières structurelles et sociales qui empêchent les femmes d’accéder aux services numériques.
Les inégalités des genres en matière d’accès au numérique restent, en effet, persistantes partout dans le monde. En Afrique par exemple, on estime que près de 80% des femmes n’ont pas accès au numérique. Dans le cas de l’utilisation de l’internet mobile, l’écart entre les hommes et les femmes sur le continent est de 37% en 2022.
Les intervenantes des organisations Voix EssentiELLES ont rappelé que ces difficultés d’accès au numérique accentuent les inégalités de genres puisqu’elles empêchent les femmes d’accéder à certains services numériques spécifiques liés à la santé, à l’éducation ou encore à la finance. Pire, l’exclusion des femmes du numérique amenuise les efforts pour un monde plus juste et équitable et met en danger les progrès réalisés en ce qui concerne les droits des femmes.
« La covid-19 a démontré que le numérique a toute sa place dans la lutte pour l’égalité des genres. Aujourd’hui grâce au pouvoir des réseaux sociaux, les actions des défenseur(e)s des droits des femmes peuvent avoir un impact sur les conditions de vie des femmes, même celles vivant en zones rurales. »
Gbazalé Irad, Présidente de Femmes en action et récipiendaire du Fonds Voix EssentiELLES en Côte d’Ivoire
« Le numérique est un des facteurs principaux de la libération de la femme. Il est un instrument de lutte qui permet de porter la voix de toutes les femmes sur les questions qui les concernent, dans l’espace publique. »
Aissatou Lopy Mbaye Ndiaye, Vice-Présidente de l’Instance de Coordination Nationale du Fonds Mondial au Sénégal.
A ces difficultés d’accès au numérique s’ajoutent les violences en lignes dont les femmes sont les premières victimes. En 2021 par exemple, une étude a révélé que 85% des femmes dans le monde sont exposées à de la violence sur Internet, notamment le harcèlement.
« Il est important de renforcer la sensibilisation sur l’existence de la violence en ligne au Sénégal, car il existe une réelle méconnaissance de ce fléau dans les communautés. »
Oussama Sagna Monique, Responsable de projets à JGEN et récipiendaire du Fonds Voix EssentiELLES au Sénégal
Le second webinaire a été animé par plusieurs personnalités sportives parmi lesquelles l’ancienne basketteuse internationale Diandra Tchatchouang, le basketteur international Axel Toupane, la présidente de l’association Ladies and Basketball Syra Sylla et la Responsable RSE à la Ligue Africaine de Basket-ball Marie-Laurence Archambault. Ces différents intervenants ont mis en évidence la nécessité de combattre les stéréotypes de genres qui persistent dans le milieu sportif ainsi que l’importance de miser sur le numérique pour renforcer la représentation des femmes dans le sport.
« La représentation dans le sport est extrêmement importante, car les jeunes filles ne s’imaginent pas dans des carrières sportives qu’elles ne voient pas ou qui ne sont pas mises en avant. En ce sens, le digital permet de faciliter la connexion entre les modèles de femmes sportives et les jeunes filles mais aussi de créer nos propres médias et plateformes afin de changer le narratif sur les femmes dans le sport. »
Syra Sylla, Présidente de l’Association Ladies and BasketBall et Responsable de la communication chez Sport Impact
Des bénéficiaires du Fonds Voix EssentiELLES du Burkina Faso, du Sénégal et de la Côte d’Ivoire participent à la rencontre qui a pour thème « Les Voix EssentiELLES s’élèvent contre les violences basée sur le genre ». Au programme : une table ronde sur les défis régionaux de la lutte contre les violences basées sur le genre ainsi que des rencontres institutionnelles afin de sensibiliser les communautés et les décideurs politiques sur leur rôle dans l’élimination des violences à l’égard des femmes et des filles.
Selon un rapport de ONU Femmes publié en septembre 2022, près de 65% des femmes dans le monde ont déclaré avoir déjà subi des violences verbales, physiques ou sexuelles au moins une fois au cours de leur vie. Au moins 6 femmes sur 10 estiment que le harcèlement sexuel en public s’est empiré depuis la Covid-19. En dehors d’être des obstacles majeurs à l’élimination des épidémies du VIH/sida, du paludisme ou de la tuberculose, ces violences pèsent lourdement sur l’économie mondiale. Sans actions urgentes, alerte le rapport d’ONU Femmes, il faudrait 300 ans pour combler les inégalités en matière de protection juridique ou de représentativité des femmes dans les sphères de pouvoir et de leadership.
« Des actions urgentes doivent être prises si nous voulons atteindre l’ODD 5 – réaliser l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles- qui est indispensable pour un développement durable. Car, il est impossible de créer une société juste et prospère lorsque les femmes et jeunes filles, maillons indispensables de nos communautés, continuent d’être victimes de violences et d’inégalités de tout genre. »
Abouma Sévérine Nebie, présidente de l’association pour l’Intégration Économique et Sociale des Femmes dans le développement (IES-Femmes) engagée dans l’initiative Voix EssentiELLES au Burkina Faso
« Aujourd’hui, il est crucial de renforcer la sensibilisation et l’engagement de toutes les parties prenantes pour l’élimination des inégalités et violences basées sur le genre. En cela, la rencontre des organisations de l’initiative Voix EssentiELLES à Abidjan est un véritable tremplin. »
Khady Cissé fondatrice de l’Organisation pour la Santé de l’Enfant de la Femme et de la Famille OSEFF engagée dans l’initiative Voix EssentiELLES en Côte d’Ivoire
Lancée par Speak Up Africa en 2021 en partenariat avec la fondation CHANEL et le Fonds mondial, l’initiative Voix EssentiELLES favorise la participation des organisations communautaires de femmes et de filles aux prises de décision et renforce leur capacité à influencer les politiques et programmes qui affectent leur santé. Grâce au fonds Voix EssentiELLES mis à leur disposition, les organisations engagées dans l’initiative sont en première ligne contre les violences et inégalités faites aux femmes et aux filles dans leurs pays.
« Que ce soit sur le plan sanitaire, économique ou social, des avancées énormes ont été réalisées chaque fois que les femmes et les jeunes filles ont la capacité d’exprimer leurs pleins potentiels. Il est donc primordial d’accompagner financièrement et techniquement les organisations de femmes qui œuvrent à renforcer le leadership féminin et à inverser la tendance actuelle des inégalités entre les genres. »
Fatimata Mamadou Lamine SY, Secrétaire exécutive de l’Association sénégalaise pour l’avenir de la femme et de l’enfant (ASAFE) engaggée dans l’initiative Voix EssentiELLES au Sénégal
12 août 2022, Dakar, Sénégal – À l’occasion de la Journée internationale de la jeunesse, les jeunes à travers le continent exhortent leurs dirigeants à agir davantage, apporter des innovations et financer la lutte contre le paludisme. Dans une lettre ouverte, également soutenue par le Partenariat RBM pour en finir avec le Paludisme et Speak Up Africa, ces jeunes se sont engagés à éradiquer le paludisme et à poursuivre leur lutte afin de mettre fin à l’épidémie d’ici 2030.
L’objectif de l’Union africaine qui visait une diminution du taux d’incidence et de mortalité du paludisme de 40 % d’ici 2020, une étape capitale dans l’élimination du paludisme en Afrique d’ici 2030, n’a pas été atteint. En effet, les estimations de l’OMS indiquent que 96 % des cas et 98 % des décès dus au paludisme dans le monde surviennent en Afrique. En 2020, 611 802 Africains sont morts de cette maladie, dont 80 % étaient des enfants de moins de 5 ans. En outre, les estimations révisées de l’OMS dans le Rapport mondial sur le paludisme 2021 indiquent que le nombre de décès dus au paludisme était précédemment sous-estimé et que le fardeau est pire que ce que l’on croyait. Le paludisme, bien qu’il soit possible de le prévenir et de le traiter, est à l’origine d’une perte de productivité pouvant atteindre 12 milliards de dollars par an en Afrique, ce qui entrave considérablement la croissance économique et le progrès social.
En tant que jeunes, la malaria continue de sévir sur notre continent, faisant des millions de victimes. Malgré les progrès récents, un enfant meurt encore du paludisme chaque minute. La lettre ouverte est un appel à l’action adressé aux décideurs car nous, les jeunes, sommes convaincus que l’éradication du paludisme est un objectif réalisable si nous maintenons une action décisive.
Moses Kodah, Directeur Exécutif de Naye-Salone.
En réaction, les jeunes ont décidé d’agir. Dans cette lettre ouverte, les jeunes demandent aux dirigeants africains de contribuer à l’éradication du paludisme dans le cadre de l’Agenda 2063 pour la transformation socio-économique. Il est ainsi demandé aux dirigeants de renouveler leur engagement à maintenir le paludisme au premier rang des priorités nationales de développement, de mobiliser des ressources supplémentaires (notamment auprès des secteurs public et privé nationaux), de donner aux communautés les moyens d’agir, de renforcer la gouvernance fondée sur des données et des preuves, d’accélérer le déploiement de nouveaux produits et interventions contre le paludisme, d’impliquer activement les jeunes leaders et de déployer rapidement les nouveaux outils permettant de faire face aux menaces croissantes de résistance aux insecticides et aux médicaments.
Les jeunes ont le potentiel de mettre définitivement fin au paludisme. Nous avons vu comment les jeunes peuvent plaider, mobiliser des ressources, participer et diriger la riposte contre le paludisme alors que la maladie menace leur brillant avenir et freine leur développement. C’est pourquoi, pour faire les bons investissements dans les programmes de lutte contre le paludisme, la recherche et l’innovation et adapter les interventions antipaludiques pour sauver des millions de vies, nous devons intégrer l’appropriation par les jeunes dans la lutte contre cette maladie.
Dr Corine Karema, PDG par intérim du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme.
Une diminution du financement serait désastreuse pour la riposte mondiale, ouvrant la voie à une forte augmentation des cas de paludisme, et pour réaliser des progrès significatifs contre la maladie, une augmentation du financement est essentielle. C’est pourquoi la lettre ouverte exhorte les chefs d’État et de gouvernement africains à se battre pour ce qui compte et souligne l’importance d’une reconstitution réussie du Fonds mondial en 2022, qui vise à obtenir au moins 18 milliards de dollars US des dirigeants mondiaux pour sauver 20 millions de vies et remettre le monde sur la voie de l’éradication du VIH, de la tuberculose et du paludisme. Le Fonds mondial est essentiel au maintien des services de santé et de lutte contre le paludisme qui permettent de sauver des vies.
En raison du fardeau que les femmes et les filles continuent de supporter à cause de maladies telles que le paludisme, il est crucial qu’elles soient représentées dans les espaces de prise de décision. « Il est crucial d’amplifier la voix des jeunes femmes et des filles dans les principaux espaces de décision, en particulier lorsqu’il s’agit de notre santé et de notre bien-être. Avec une participation politique active des femmes et des filles ainsi qu’un soutien financier aux associations dirigées par des femmes, nous serons la génération qui pourra atteindre l’objectif de mettre fin au paludisme d’ici 2030. Je lutte pour ce qui compte et je continuerai de le faire jusqu’à l’élimination de cette épidémie. » Farida Tiemtore, Présidente, les Héroïnes du Faso et récipiendaire du Fonds Voix EssentiELLES mise en œuvre par Speak Up Africa au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Sénégal, avec le soutien du Fonds mondial et de la Fondation CHANEL.
Le paludisme empêche les jeunes, leurs futurs enfants et les économies africaines d’atteindre leur plein potentiel, nous devons donc toutes et tous lutter pour ce qui compte, et lutter maintenant.
On the occasion of International Youth Day, young people across the continent are calling upon their leaders for more sustained action, innovation, and funding to fight back against malaria. In an open letter, also supported by The RBM Partnership to End Malaria and Speak Up Africa, young people vow to be the generation to end malaria, and to not stop fighting until they end this disease as an epidemic by 2030.
The African Union goal of reducing malaria incidence and mortality by 40% by 2020, a key milestone to eliminating malaria in Africa by 2030, was missed. According to the World Health Organization (WHO) estimates, 96% of global malaria cases and 98% of malaria deaths occur on the continent. In 2020, 611,802 Africans died from this disease of which 80% were children under the age of 5. Furthermore, revised estimates by the WHO in the 2021 World Malaria Report indicate that the number of malaria deaths was previously underestimated, and the burden is worse than previously understood. Malaria is a driver for up to $12 billion in lost productivity in Africa annually, drastically impeding economic growth and societal progress despite it being preventable and treatable.
As young people we are concerned that Malaria continues to plague our continent taking millions of lives and despite recent progress, a child still dies from malaria every minute. The open letter is a call-to-action to decision makers because we, young people, believe that ending malaria is an attainable goal if we sustain decisive
Moses Kodah, Executive Director, Naye-Salone.
In response, young people have decided to take action. The open letter turns up the pressure on African leaders to achieve a malaria-free world in line with Agenda 2063 for socio-economic transformation. Calling on leaders to recommit to keeping malaria high on national development agendas, mobilize additional resources (especially from the domestic public and private sector), empower communities to act, strengthen data and evidence-based governance, accelerate the deployment of new malaria commodities and interventions, actively engage youth leaders and rapidly deploy the new tools to address the growing threats of insecticide and drug resistance.
Young people have the potential to end malaria for good. We have seen how young people can advocate, mobilize resources, participate in, and lead the malaria response as the disease threatens their bright future and holds back their development. That is why, to make the right investments in malaria programs, research, and innovation and tailor malaria interventions to save millions of lives, we must integrate youth ownership into the fight against malaria.
Dr. Corine Karema, Interim CEO of the RBM Partnership to End Malaria.
A decrease in financing would be dire for the global response, paving the way for a steep rise in malaria cases, and in order to make significant progress against the disease, an increase in financing is critical. This is why the open letter urges African Heads of States and Governments to fight for what counts and reinforces the importance of a successful replenishment of the Global Fund in 2022, which seeks to secure at least US$18 billion from global leaders to save 20 million lives and get the world back on track toward ending HIV, TB and malaria. The Global Fund is critical to sustaining life-saving malaria and health services.
Due to the burden that women and girls continue to bear as a result of diseases such as malaria, it is crucial that they are represented in decision making spaces. “It is crucial to amplify the voices of young women and girls in key decision-making spaces, especially when it comes to our health and well-being. With active political participation of women and girls and financial support for women-led organizations, we will be the generation that can achieve the goal of ending malaria by 2030. I am fighting for what matters and will continue to do so until this epidemic is eliminated.” Farida Tiemtore, President, Les Héroïnes du Faso and recipient of the Voix EssentiELLES Fund implemented by Speak Up Africa in Burkina Faso, Côte d’Ivoire and Senegal, with the support of the Global Fund and the Fondation CHANEL.
The disease is stopping young people, their future children, and African economies from reaching their full potential, we therefore all must fight for what counts, and fight now.
Le temps est à l’action, aux engagements financiers et à une réponse concertée. À quelques semaines de sa 7ème Conférence de reconstitution des ressources, le Fonds mondial tire la sonnette d’alarme en matière de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme.
Montréal – Ouagadougou – Dakar – Plus de 9 500 personnes se sont donné rendez-vous à Montréal au Canada, du 29 juillet au 2 aout 2022 pour participer et assister à la 24ème Conférence internationale sur le VIH/Sida, première plateforme globale en matière de réponse contre la maladie. Communautés, personnes vivant avec le VIH/Sida, décideurs politiques, médias, activistes et organisations de la société civile, sont unanimes, les progrès réalisés en matière de lutte contre le VIH/Sida sont au point mort. À l’échelle mondiale, le nombre d’infections s’est stabilisé à 1,5 million en 2021, soit le même chiffre qu’en 2020. À qui la faute ? La pandémie de COVID-19 ? Certainement, mais avant même que celle-ci ne frappe, le monde s’était déjà écarté de la trajectoire des objectifs de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme.
Les progrès dans la réduction du nombre de personnes nouvellement infectées par le VIH ralentissent. Entre 2020 et 2021, le monde a connu la plus faible baisse annuelle des nouvelles infections à VIH depuis 2016. En 2021, les femmes et les filles représentaient la majorité des nouvelles infections en Afrique subsaharienne et plus de 3 nouvelles infections sur 4 chez les jeunes concernent des adolescentes et des jeunes femmes.
Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA
Il est urgent d’agir. À cet effet, et peu après la cérémonie d’ouverture de la Conférence VIH, le Fonds mondial a organisé un session satellite, le 29 juillet 2022 intitulée « Lutter pour ce qui compte : maximiser l’équité pour la santé, l’égalité des genres et les droits humains dans la lutte contre le VIH ». Ouvert par Peter Sands, Directeur exécutif du Fonds mondial, ce symposium est revenu sur les résultats obtenus, après 20 ans de mises à l’échelle des programmes et interventions du Fonds, mais également sur les défis restants et émergents. Deux panels, modérés par Maelle Ba, Responsable de la communication stratégique chez Speak Up Africa, ont mis en évidence les partenariats probants mais aussi l’importance du leadership communautaire. Farida Tiemtore, jeune activiste de 23 ans, Présidente des Héroïnes du Faso et récipiendaire du Fonds Voix EssentiELLEs, s’est également joint aux discussions sur le premier panel « 20 ans d’impact, qu’est-ce qui a marché et pourquoi ? », en ligne depuis son Burkina natal : « Face à l’urgence d’éradiquer le VIH/Sida, les Voix EssentiELLES du Burkina luttent pour ce qui comptent en sensibilisant, en informant, en renforçant le plaidoyer pour une meilleure prévention et riposte des jeunes filles et femmes face à la maladie et je suis convaincue que nous parviendrons à l’éliminer d’ici 2030. » Lancée en 2021 et forte de 35 organisations à bases communautaires dirigées par des femmes au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Sénégal, l’initiative Voix EssentiELLEs, mise en œuvre par Speak Up Africa en partenariat avec le Fonds mondial et la Fondation CHANEL, vise à soutenir et stimuler l’impact des politiques et programmes de santé en assurant l’engagement des femmes et des filles, dans toute leur diversité, dans les espaces de prise de décision.
Cette initiative rentre en droite ligne avec la nouvelle stratégie du Fonds mondial « Combattre les pandémies et bâtir un monde plus sain et plus équitable », qui place les personnes et les communautés au cœur de la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. Lors du second panel « Quelles sont nos prochaines étapes et comment pouvons-nous nous assurer d’atteindre les Objectifs de développement durable ? », Grace Ngulube, Fondatrice de Youth Health Connect 360 et Ambassadrice du Fonds HERVOICE pour le Malawi a réaffirmé l’importance d’un Fonds mondial entièrement financé :
Le Fonds mondial nous invite toutes et tous à lutter pour ce qui compte. Je compte, vous comptez, les jeunes femmes comptent. Il est maintenant temps de le prouver. Financer le Fonds mondial, c’est montrer que nos vies ont de la valeur. J’espère qu’avec un financement significatif, nous pourrons faire plus pour lutter contre les inégalités de genres, défendre les droits des adolescentes et des jeunes femmes et veiller à ce que les filles soient exemptes du VIH.
Grace Ngulube, Fondatrice de Youth Health Connect 360 et Ambassadrice du Fonds HERVOICE pour le Malawi
En 2021, l’augmentation du nombre de personnes sous traitement anti-VIH a été la plus faible depuis plus de dix ans. Bien que les trois quarts de toutes les personnes séropositives aient accès à un traitement antirétroviral, ce n’est pas le cas pour environ 10 millions d’autres, et seule la moitié des enfants séropositifs ont accès à des médicaments vitaux. La même année, l’épidémie de sida a été responsable en moyenne d’un décès par minute, soit 650 000 décès dus au sida malgré l’existence d’un traitement efficace du VIH et d’outils pour prévenir, détecter et soigner les infections opportunistes.
Autour de Peter Sands, Farida Tiemtore et Grace Ngulube, le Fonds mondial a également réuni les avis, expertises et commentaires de Son Excellence Stéphanie Seydoux, Ambassadrice pour la santé mondiale de la France, Dr. Joe Phaahla, Ministre de la Santé de l’Afrique du Sud, Winnie Byanyima, Directrice exécutive d’ONUSIDA, Joshua Tabah, Directeur Général de la Santé et de la nutrition aux Affaires Globales du Canada, Dr. Angeli Achrekar, Coordonnatrice Adjointe principale au Programme Global VIH des États-Unis, Javier Hourcade Bellocq de la Délégation des communautés au Conseil d’Administration du Fonds mondial et enfin Lindsay Glassco, Présidente et CEO de Plan International Canada.
2022 est une année cruciale et marque un tournant dans la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. Alors que les communautés ont fait preuve d’une résilience remarquable et ont modifié leurs programmes pour s’assurer que les personnes vivant avec le VIH et les populations clés ne soient pas laissées pour compte, leur engagement et détermination a clairement montré à quel point un soutien soutenu et accru de la part du Fonds mondial est nécessaire. Le Fonds mondial a également fait preuve d’une flexibilité remarquable, et a agi rapidement pour aider les pays à renforcer leurs systèmes de santé, à accéder aux intrants d’urgence, à répondre à la COVID-19 et à ajuster leurs programmes de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. L’avenir est incertain mais l’objectif est clair : le Fonds mondial doit être entièrement financé, avec au moins 18 milliards de dollars pour la période 2023-2025.
Soit nous augmentons le financement, soit nous abandonnons tout espoir de mettre fin à ces épidémies d’ici 2030
Peter Sands, Directeur exécutif du Fonds mondial
The time is for action, financial commitments and a concerted response. A few weeks before its 7th Replenishment Conference, the Global Fund is sounding the alarm in the fight against HIV, tuberculosis and malaria.
Montreal – Ouagadougou – Dakar – More than 9,500 people met in Montreal, Canada, from July 29 to August 2, to attend the 24th International Conference on HIV/AIDS, the first global platform in terms of disease response. Communities, people living with HIV/AIDS, policymakers, media, activists and civil society organizations are unanimous: the progress made in the fight against HIV/AIDS has stalled. Globally, the number of infections stabilized at 1.5 million in 2021, the same number as in 2020. But whose at fault? The COVID-19 pandemic? Certainly, but even before it hit, the world had already strayed from the trajectory of the HIV, TB and malaria targets.
Progress in reducing the number of people newly infected with HIV is slowing down. Between 2020 and 2021, the world has seen the smallest annual decline in new HIV infections since 2016. In 2021, women and girls accounted for the majority of new infections in sub-Saharan Africa and more than 3 in 4 new infections among young people concern adolescent girls and young women.
Winnie Byanyima, Executive Director of UNAIDS.
We need to act, now. To this end, and shortly after the opening ceremony of the HIV Conference, the Global Fund organized a satellite session on July 29, 2022 entitled « Fighting for what counts: maximizing health equity, gender equality and human rights in the fight against HIV”. Opened by Peter Sands, Executive Director of the Global Fund, this symposium looked back on the results obtained after 20 years of scaling up the Fund’s programs and interventions, but also on the remaining and emerging challenges. Two panels, moderated by Maelle Ba, Speak Up Africa’s Strategic Communications Manager, highlighted successful partnerships but also the importance of community leadership. Farida Tiemtore, a 23-year-old young activist, President of “Les Héroïnes Faso” and recipient of the Voix EssentiELLES’ Fund, remotely joined the first panel “20 years of impact, what worked and why? « : « Faced with the urgency of eradicating HIV/AIDS, the Voix EssentiELLEs of Burkina fight for what counts by raising awareness, informing, strengthening advocacy for better prevention and response of young girls and women facing the disease and I am convinced that we will end it by 2030.” Launched in 2021 and strong of 35 community-based women-led organizations in Burkina Faso, Côte d’Ivoire and in Senegal, the Voix EssentiELLEs initiative, implemented by Speak Up Africa in partnership with the Global Fund and the CHANEL Foundation, aims to support and stimulate the impact of health policies and programs by ensuring the commitment of women and girls, in all their diversity, in decision-making spaces.
This initiative is in line with the Global Fund’s new strategy « Fighting pandemics and building a healthier and more equitable world », which puts people and communities at the heart of the fight against HIV, tuberculosis and malaria. During the second panel “What are our next steps and how can we ensure we achieve the Sustainable Development Goals?” Grace Ngulube, Founder of Youth Health Connect 360 and HERVOICE Fund Ambassador for Malawi reaffirmed the importance of a fully funded Global Fund:
The Global Fund invites us all to fight for what counts. I count, you count, young women count. Now is the time to prove it. Financing the Global Fund is showing that our lives are valued. I hope that with significant funding, we can do more to address gender inequalities, uphold the rights of adolescent girls and young women, and ensure that girls are free from HIV.
Grace Ngulube, Founder of Youth Health Connect 360 and HERVOICE Fund Ambassador for Malawi
In 2021, the increase in the number of people on HIV treatment was the lowest in more than a decade. Although three-quarters of all HIV-positive people have access to antiretroviral treatment, about 10 million others do not, and only half of HIV-positive children have access to life-saving drugs. In the same year, the AIDS epidemic was responsible for an average of one death per minute, or 650,000 AIDS deaths despite the existence of effective treatment for HIV and tools to prevent, detect and treat HIV infections. opportunistic infections.
Around Peter Sands, Farida Tiemtore and Grace Ngulube, the Global Fund brought together the opinions, expertise and comments of Her Excellency Stéphanie Seydoux, Ambassador for Global Health of France, Dr. Joe Phaahla, Minister of Health of South Africa, Winnie Byanyima, Executive Director of UNAIDS, Joshua Tabah, Director General of Health and Nutrition at Global Affairs of Canada, Dr. Angeli Achrekar, Principal Deputy U.S. Global AIDS Coordinator, Javier Hourcade Bellocq from the Communities Delegation of the Global Fund’s Board and finally Lindsay Glassco, President and CEO of Plan International Canada.
2022 is a crucial year and marks a turning point in the fight against HIV, tuberculosis and malaria. While communities have shown remarkable resilience and changed their programs to ensure that people living with HIV and key populations are not left behind, their commitment and determination has clearly shown how sustained and increased support from the Global Fund is needed. The Global Fund has also shown remarkable flexibility and moved quickly to help countries strengthen their health systems, access emergency supplies, respond to COVID-19 and adjust their HIV, malaria, and tuberculosis programs. The future is uncertain but the goal is clear: the Global Fund must be fully funded, with at least $18 billion for the period 2023-2025.
Either we increase funding or we give up hope of ending these epidemics by 2030
Peter Sands, Executive Director of the Global Fund
À Dakar, au Sénégal, l’organisation à but non lucratif Speak Up Africa rassemble partenaires pour célébrer les multiples actrices et acteurs du développement et célébrer la journée mondiale de l’Afrique.
Presqu’un an après le lancement de la campagne des LeadHERs d’Afrique (African LeadHERs en anglais), qui vise à promouvoir et amplifier les voix et actions de femmes africaines, provenant de tous les secteurs de la société, qui œuvrent au quotidien pour l’égalité femme-homme, et l’organisation du tout premier Forum des LeadHERs d’Afrique, en mars 2022, Speak Up Africa lance son podcast des LeadHERs d’Afrique en collaboration avec Entre-Elles, une plateforme d’expression et de partage créée par Tombany Kouloufoua.
» C’est une immense fierté pour le podcast Entre-Elles de collaborer avec Speak Up Africa dans le cadre du lancement de la série de podcasts des LeadHers d’Afrique. L’amplification de la voix des femmes du monde est au coeur de la mission d’Entre-Elles et nous nous réjouissons de pouvoir célébrer Africa Day aux côtés des LeadHers africaines d’aujourd’hui et de demain. «
Tombany Kouloufoua, fondatrice d’Entre-Elles
Les six premiers épisodes du podcast mettront en avant les profils et actions des participantes de l’initiative Voix EssentiELLES et qui vise à soutenir les femmes et les jeunes filles, dans toute leur diversité, en favorisant un engagement significatif dans les espaces et les processus de prise de décision qui influe sur les politiques et les programmes de santé. À l’occasion du lancement du podcast, la slameuse Sénégalaise Samira Fall s’est emparée du sujet et a développé un récital audio sur l’importance des voix féminines dans l’espace public. Ce texte fait écho au manifesto du Forum des LeadHERs D’Afrique auquel Ysaora Thibus, escrimeuse et médaillée olympique française, Diandra Tchouatchang, basketteuse et médaillée olympique française et Badgyalcassie, chorégraphe et influenceuse ont contribuées.
» Le Forum des LeadHERs d’Afrique est une très belle plateforme qui nous permet, à nous athlètes de haut niveau, de partager nos expériences avec un accent sur la transmission et le tout dans un esprit de sororité. J’y ai fait de très belles rencontres, à l’image des récipiendaires de l’initiative Voix essentiELLES, qui m’ont énormément inspirée. Ces discussions m’ont changé et je suis persuadée qu’en nous réappropriant le narratif, nous pourrons briser les préjugés. «
Yasora Thibus dans son interview lors du Forum
Ce 25 mai, Speak Up Africa a également remis à l’Union sportive de Ouakam un chèque d’un million de FCFA, émanent des Fonds attribués à l’organisation lors de la cérémonie des Sport Impact Award, toute première organisée par Sport Impact. En mars 2022, Speak Up Africa a reçu le Prix du Jury pour l’impact de l’activité organisée en janvier 2021 lors de la célébration de la Journée mondiale des maladies tropicales négligées (MTN). Ce jour-là, Speak Up Africa, en collaboration avec l’agence Yard, le ministère de la Santé et de l’Action sociale et les principaux partenaires de la lutte contre MTN, a organisé la réalisation d’une fresque participative sur le terrain de l’US Ouakam, au pied du monument de la Renaissance, ainsi que la réalisation des portraits de Sadio Mané, Omar Sy, Issa Rae et Tacko Fall. L’activation a généré plus de 10 millions d’impressions sur les réseaux sociaux grâce à l’engagement des influenceurs Observateur et Fatou Guinée et à la viralité du contenu.
» Nous avons été ravies de recevoir le Prix du Jury de la part de Sport en commun, qui magnifie le travail de Speak Up Africa dans le domaine du sport et de l’influence, et nous sommes aujourd’hui enchantées de continuer notre collaboration avec l’US Ouakam pour leur permettre de solidifier leurs activités et de créer un environnement attractif pour le sport féminin dans les communautés. Le Sommet de Kigali sur les MTN et le paludisme se déroulera le mois prochain au Rwanda et c’est important pour nous de continuer notre action de plaidoyer à travers cette fresque pour que toutes et tous, continuent de dire Non aux MTN ! «
Yacine Djibo, Directrice exécutive de Speak Up Africa
Cette journée a également permis à Speak Up Africa, en amont de la Journée mondiale de la santé et de l’hygiène menstruelle marquée chaque 28 mai, de remettre à son partenaire de longue date, Special Olympics Sénégal, un lot de 1200 serviettes hygiénique, destinées aux athlètes, vivant avec une déficience intellectuelle, de se protéger au mieux chaque mois, pendant leur cycle menstruel.
» Je tiens à remercier Speak Up Africa pour son soutien de nos athlètes féminines à travers cette remise de serviettes hygiéniques. Les menstruations sont une réalité naturelle toutefois les jeunes filles et femmes ayant une déficience intellectuelle ont souvent plus de mal à gérer leurs menstrues avec dignité, et le premier obstacle est l’accès aux outils de gestion. Ces serviettes hygiéniques permettront à nos athlètes de mieux gérer leur menstrues et seront ainsi à même de vivre leur vie plus décemment. «
Rajah Sy, Directrice de Special Olympics Sénégal
Depuis Ouagadougou et Abidjan, Farida Sonia Tiemtore et Pélagie Akoua Kouame ont rejoint la conférence pour mettre en avant l’initiative pilote Voix EssentiELLES, mise en œuvre par Speak Up Africa, une organisation à but non lucratif de communication stratégique et de plaidoyer basée à Dakar au Sénégal, et co-financée par le Fonds mondial et la Fondation CHANEL.
« Nous sommes ravies de rencontrer aujourd’hui les héroïnes qui œuvrent au quotidien et dans leurs communautés respectives pour l’égalité des genres et plus spécifiquement la lutte contre le VIH/Sida et les violences basées sur le genre. Leurs témoignages et leurs voix sont essentielles pour faire avancer nos objectifs communs et renforcer les capacités des organisations dirigées par des femmes et des filles. »
Françoise Vanni, Directrice des relations extérieures et de la communication du Fonds mondial
Voix EssentiELLES vise à soutenir les femmes et les jeunes filles, dans toute leur diversité, en favorisant un engagement significatif dans les espaces et les processus de prise de décision qui influe sur les politiques et les programmes de santé au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Sénégal. À travers ce pilote, Speak Up Africa et ses partenaires visent à répondre à quatre principaux défis que sont (1) la participation politique et représentation limitées des femmes et des filles dans les espaces décisionnels des politiques et programmes qui attraient à leur santé, (2), les pratiques socioculturelles néfastes profondément enracinées, y compris diverses formes de violence, (3) les ressources insuffisantes et indirectes dédiées aux organisations communautaires dirigées par des femmes et enfin (4) la capacité limitée des petites organisations de base à s’engager dans le plaidoyer.
« Voix EssentiELLES nous permet d’exercer un véritable plaidoyer, à notre échelle et dans nos communautés, surtout à l’endroit des femmes et des jeunes, qui sont pour moi les piliers de notre développement. Nous pouvons éliminer le VIH/Sida, la tuberculose et le paludisme, mais pour cela nous avons besoin d’une solidarité collective dont l’écho raisonnerai au-delà des frontières. Du Burkina à Abidjan en passant par Dakar, nous luttons pour ce qui compte, et nous souhaitons vivement une mise à l’échelle de ce projet dans toute la sous-région. »
Farida Sonia Tiemtore, Fondatrice et Présidente des Héroïnes du Faso
Parce que la voix, la prise de décision et le leadership sont considérés comme des facteurs importants de l’autonomisation des femmes, l’association des Héroïnes du Faso œuvre pour le bien être des femmes au pays des hommes (et femmes) intègres. Elle a pour but de faire la promotion du respect des droits de la santé sexuelle et reproductive des femmes, l’engagement social, l’éducation et l’autonomisation des femmes. À travers l’initiative pilote Voix EssentiELLES, à laquelle elle participe, un fonds catalytique de 170 millions CFA a ainsi été créé pour soutenir des organisations de femmes et de filles sélectionnées avec des objectifs réalisables et limités dans le temps.
« Nous avons des objectifs de développement durable communs, objectifs pour lesquels nous œuvrons tous sans relâche en matière de santé mondiale. Pour les atteindre, il nous faut également penser et soutenir les objectifs des femmes et des filles à l’échelle communautaire. Les écouter, les soutenir et les financer, car leurs solutions et leurs actions doivent constituer notre ligne directrice pour l’élaboration de nos stratégies et plans d’actions. »
Stéphanie Seydoux, Ambassadrice pour la Santé mondiale de la France
En septembre prochain, le Fonds mondial organisera la 7ème Conférence de reconstitution de ses ressources où au moins 18 milliards de dollars seront nécessaires pour lutter contre le VIH, la tuberculose et le paludisme et également renforcer les systèmes de santé. Depuis sa création, le Fonds mondial a investi plus de 53 milliards de dollars US, sauvé 44 millions de vies et abaissé le taux de mortalité combiné des trois maladies de plus de la moitié dans les pays où il investit. En 2022, nous avons besoin d’un nouvel élan de solidarité et de leadership à l’échelle mondiale.
« Les financements alloués par le Fonds mondial sont cruciaux pour le bien-être de nos communautés. Les intrants et les médicaments qui nous permettent de lutter contre le VIH/Sida au jour le jour, sauvent des vies. En plus de ces intrants, nous avons besoin de soutien pour mener nos activités au quotidien auprès des femmes et des travailleuses du sexe. Voix EssentiELLES est une initiative qui nous finance directement et nous aide à mener à bien nos activités, les financements de l’initiative sont donc plus qu’essentiels pour nous et nos bénéficiaires. »
Pélagie Akoua Kouame, Fondatrice et Directrice de COVIE en Côte d’Ivoire
En définitive, la santé communautaire est critique pour atteindre l’égalité des genres et mettre fin aux violences basées sur le genre. Pour se faire, des partenariats publics-privés innovants sont plus que nécessaires afin de donner la parole, la place et les outils nécessaires aux organisations qui œuvrent au quotidien auprès et en faveur des personnes les plus vulnérables dans nos sociétés, les femmes et les filles dans toute leur diversité. Nous devons changer le narratif, changer le paradigme et changer les comportements mais surtout, lutter pour ce qui compte.
Marseille, le 7 avril 2022
Pour commémorer la Journée internationale de la femme, Speak Up Africa a organisé son tout premier forum African LeadHERs. L’événement a eu lieu les 7 et 8 mars et a rassemblé plus de 260 participants en ligne et en personne au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Sénégal, dont 26 experts et champions, dans le cadre de six activations. Au cours de la première journée, le forum s’est concentré sur Voix EssentiELLES, une initiative lancée par Speak Up Africa en 2021 et cofinancée par le Fonds mondial et la Fondation CHANEL. Par le biais de cette initiative, des organisations à base communautaire dirigées par des femmes peuvent obtenir une subvention d’un montant maximum de 10 000 USD ou d’un maximum de 5 millions XOF pour les entités ou les leaders de l’organisation.
« Nous remercions sincèrement les organisations comme Speak Up Africa, qui nous soutiennent en nous apportant des financements, un soutien technique et des moyens de renforcer nos capacités comme par le biais de l’atelier de récits ».
Fatimata Sy, présidente de l’Association sénégalaise pour l’avenir des femmes et des enfants (ASAFE) et bénéficiaire du fonds Voix Essentielles au Sénégal.
Le coût de la discrimination et de l’inégalité entre les sexes a de multiples ramifications. Les taux élevés de discrimination fondée sur le genre s’accompagnent souvent de pourcentages plus élevés de violations des droits humains, telles que les mutilations génitales féminines (MGF) et les violences basées sur le genre. L’UNICEF estime que les mutilations génitales féminines, qui constituent une violation systématique des droits à l’intégrité physique d’une personne, ont touché 200 millions de femmes dans trente pays.
L’alphabétisme financier est un autre défi auquel de nombreuses sociétés sont confrontées. Encourager l’alphabétisme financier permet de réduire le nombre de personnes non bancarisées, ce qui contribue à l’autonomisation des femmes en les mettant sur la voie de l’indépendance financière. De plus, l’alphabétisme financier peut contribuer à renforcer l’autonomie des femmes et des mères, en retardant l’âge auquel on marie les filles. Souvent, les filles sont poussées à abandonner l’école et à se marier très jeunes, et sont dissuadées de poursuivre leurs études. En Côte d’Ivoire, l’atelier Voix Essentielles s’est concentré sur le pouvoir de l’inclusion financière des femmes pour briser les préjugés. Cet atelier était facilité par Mariam Djibo, directrice générale d’Advans Côte d’Ivoire, une institution de microfinance, tandis qu’au Burkina Faso, Harouna Drabo, journaliste et vérificateur de faits, a appris aux bénéficiaires du projet le pouvoir de la communication et du récit. La première journée du Forum s’est terminée par une intervention de Nadia Mensah Acogny sur l’art de parler en public, tout en soulignant l’importance de la confiance en soi : « Personne ne sait mieux que vous, parler de vos problèmes et de vos solutions », a-t-elle conclu.
« Autonomiser les femmes est une question de bon sens économique, juridique et moral »
a déclaré Jean-Philbert Nsengimana, directeur général pour l’Afrique du Commons Project, lors de notre conversation en ligne de haut niveau sur l’innovation dirigée par les femmes en Afrique
« Parvenir à une santé durable et à l’égalité entre les sexes sur le continent »
qui a eu lieu le deuxième jour du Forum African LeadHERs. Elle était organisée en partenariat avec la Fédération internationale des fabricants et associations pharmaceutiques (IFPMA), avec laquelle nous avons lancé le Prix des jeunes innovateurs africains en 2020 et le Women Innovators Incubator en septembre 2021. L’incubateur a pour but de combler les lacunes flagrantes en matière d’innovation dirigée par les femmes et de s’attaquer aux obstacles supplémentaires qu’elles doivent surmonter pour faire passer leurs idées commerciales du concept à la mise en œuvre.
Un message récurrent au cours du forum était l’importance de s’approprier ses propres récits, un thème qui revient souvent dans le cadre du travail de Speak Up Africa. Au cours de la deuxième journée du Forum, les discussions ont également porté sur les façons de faire progresser l’intégration de la dimension de genre, tout en mettant en avant la diversité.
« Des initiatives telles que le Forum African LeadHERs contribuent à souligner l’importance des mouvements positifs »,
a fait remarquer Ysaora Thibus escrimeuse et médaillée d’argent olympique de l’équipe 2021, qui s’exprimait sur l’importance de la représentation et du sport pour réaliser l’égalité entre les hommes et les femmes.
« La plupart du temps, les femmes sont conditionnées à absorber des messages néfastes sur leur place dans la société, tant au travail qu’à la maison. Quels que soient les lieux où elles se présentent, les femmes doivent voir qu’elles sont représentées et qu’elles prennent en main leur destin. »
En 2020, Ysaora a créé Essentielle stories pour renforcer le discours sur les femmes dans le sport en leur offrant une tribune pour s’exprimer et raconter leurs propres histoires. Lors de l’événement final du Forum qui avait pour thème « Sport, leadHERship et influence : le pouvoir de la représentation pour briser les préjugés », Ysaora se trouvait aux côtés de Diandra Tchouatchang, basketteuse française et médaillée d’argent olympique de l’équipe 2021 et de Cassandra Ngbolonga, chorégraphe professionnelle, fondatrice de Beafrika et phénomène Instagram. Le panel et les activités de l’après-midi se sont achevés par la peinture d’une fresque African LeadHERs, sur laquelle les trois femmes ont gravé leur message. Rajah Sy, directrice de Special Olympics Sénégal et Astou Ndiaye, championne WNBA ont également participé aux discussions en présence de 30 jeunes filles et femmes. « Il est important que nous cherchions à célébrer nos différences et que nous les considérions pour ce qu’elles sont : des forces. » a ajouté Rajah Sy.
Au cours du Forum African LeadHERs, Speak Up Africa a lancé sa stratégie en matière de genre et d’inclusion sociale. Elle comprend quatre orientations stratégiques et huit normes opérationnelles définies pour intégrer la dimension de genre, et détaille une approche à plusieurs volets pour apporter des solutions aux problèmes les plus critiques auxquels les populations africaines sont confrontées afin de créer un monde plus équitable.
À l’échelle mondiale, les inégalités entre hommes et femmes et le manque de parité se sont avérés préjudiciables à l’avancement des droits des femmes et de l’égalité. On peut en mesurer le coût en tenant compte de différents paramètres, notamment l’emploi, les opportunités, les moyens de subsistance et les perceptions sociales.
« Il est nécessaire d’agir contre la discrimination, mais aussi d’en faire prendre conscience et de reconnaître qu’elle existe. Nous avons identifié six principes directeurs clés et quatre orientations stratégiques principales qui orientent notre travail de promotion de l’intégration de la dimension de genre »
« Nous avons également établi un cadre de mise en œuvre solide, comprenant huit normes directrices minimums. Établir des objectifs clairs et réalistes permettra de réaliser ce plan et explique l’importance de chaque action. »
Yacine Djibo, fondatrice et directrice exécutive de Speak Up Africa.
Dans le cadre du African LeadHERs Forum et pour marquer la Journée internationale des droits de la femme, Speak Up Africa a réuni des organisations communautaires de l’initiative Voix essentielles à Ouagadougou, Abidjan et Dakar pour briser les préjugés et parvenir à l’égalité des genres.
L’initiative Voix EssentiELLEs a été lancée en 2021 pour avoir un impact positif et amplifier la voix, le leadership et le pouvoir de décision des femmes à différents niveaux. Elle célèbre la diversité des femmes et des filles et les implique activement dans des espaces d’autonomisation mis en place pour aider à lutter contre les conséquences néfastes des préjugés basés sur le genre.
Les préjugés basés sur le genre ont de fortes répercussions sur la carrière et la vie quotidienne des femmes. Dans le cas d’un travail souvent accompli par les femmes, ce travail est socialement sous-évalué. Malheureusement, les femmes sont confrontées à des résultats similaires en matière de discrimination lorsqu’elles effectuent un travail dans des domaines généralement sous-représentés. Ainsi, elles sont confrontées à la discrimination basée sur le genre dans divers domaines – y compris en terme de salaire et de la perception de leur engagement au travail.
En tant qu’organisation de communication stratégique et de plaidoyer, Speak Up Africa se consacre à la promotion du changement de politique et à une plus grande sensibilisation au développement durable, notamment en ce qui concerne le paludisme, les maladies tropicales négligées, l’assainissement et la vaccination. L’organisation s’investit également pour catalyser le leadership, notamment au sein de la population féminine. Pour marquer la Journée internationale des droits de la femme, Speak Up Africa a lancé son tout premier African LeadHERs Forum, ou Forum des LeadHERs d’Afrique en françaisn, afin de célébrer et de promouvoir le leadership, les actions, les voix et les innovations des femmes sur le continent.
Le premier jour du Forum s’est concentré sur l’initiative Voix EssentiELLEs et son « Université de l’ExcELLEnce ». Des sessions en personne et en ligne ont été organisées au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Sénégal afin de fournir des plateformes aux voix des communautés, de souligner le pouvoir et la représentation cruciale d ces voix dans les dialogues nationaux, régionaux et mondiaux et de renforcer les capacités de leadership – en matière de communication, d’inclusion financière et de prise de parole en public.
La journée a débuté par une session animée par Harouna Drabo, journaliste et fact-checker au Burkina Faso, défenseur des droits des femmes et récipiendaire du Prix du Leadership Speak Up Africa 2021, à laquelle se sont jointes 23 organisations communautaires en personne. Le thème de la session « Briser les préjugés dans les médias : le pouvoir du storytelling et de la communication » a renforcé l’importance de la voix des femmes dans les médias ainsi que de la réappropriation du narratif.
« Le African LeadHERs Forum est une excellente plateforme pour développer le profil des femmes dans les médias. Notre session et nos discussions ont mis l’accent sur le besoin crucial d’un nouveau narratif qui révélera le plein potentiel des femmes, et surtout, mettra en lumière leurs contributions significatives au développement global de l’Afrique », a commenté Harouna Drabo.
En Côte d’Ivoire, la session consacrée à l’inclusion financière a été animée par Mariam Djibo, Directrice générale d’Advans Côte d’Ivoire et le Dr Emma Angoua, Présidente de la Plateforme mondiale des femmes entrepreneurs en Côte d’Ivoire. « En Côte d’Ivoire, 9 millions de femmes participent activement à l’économie du pays, mais seulement 1 million d’entre elles ont un compte bancaire. Fournir des services financiers à ces femmes est une étape cruciale pour leur autonomisation financière et générale » a ajouté Mariam Djibo.
La première journée du Forum s’est terminée par une session avec Nadia Mensah-Acogny, Directrice des opérations chez Acosphere. Rejoint par plus de 20 OSC et invités spéciales, dont Diandra Tchatchouang, joueuse de basket-ball française et gagnante de la médaille de bronze avec l’équipe de France lors des derniers jeux olympiques de Tokyo, Ysaora Thibus, escrimeuse, trois fois championne olympique et gagnante d’une médaille d’argent avec l’équipe de France à Tokyo, ainsi que Cassie Ngbolonga, chorégraphe et influenceuse originaire de la République centrafricaine. Lors de la session sur le pouvoir de la parole et la prise de parole en public, Nadia Mensah Acogny a souligné : « Prendre la parole, c’est prendre le pouvoir. Mais le pouvoir ne se donne pas, il se conquiert. Maîtriser l’art de la parole nous permet de transformer le regard que les autres portent sur nous, de briser les préjugés, de réécrire l’histoire et d’écrire notre avenir. »
Actuellement, les femmes sont fortement dissuadées d’assumer un rôle de leadership. Que ce soit sur le plan culturel ou économique, dans de nombreux pays, les normes culturelles tendent à privilégier la présence des femmes au foyer. Parallèlement, les jeunes filles sont souvent poussées à se marier tôt et découragées d’aller à l’école. Ces attitudes culturelles influencent donc les normes sociales et contribuent au nombre relativement faible de filles et de femmes dans les entreprises, nombre qui semble diminuer en fonction du poste dans l’entreprise.
Celles-ci ont des incidences tant sur le plan économique que sur celui de la santé publique, le manque d’éducation, de connaissances, d’émancipation et d’indépendance financière entraînant souvent une dégradation de la santé des femmes et des filles, notamment en ce qui concerne la santé maternelle, natale et sexuelle. En outre, les virus transmissibles par la communauté et d’autres grandes maladies de santé publique comme le paludisme, le VIH et la malaria sont un fléau persistant sous certains climats.
« À travers Voix EssentiELLEs, une partie de notre mission est de contribuer à briser ce préjugé », conclut Yacine Djibo, directrice exécutive de Speak Up Africa. « Cela implique la création d’un mouvement positif qui permet aux femmes non seulement de se voir représentées dans n’importe quelle pièce où elles entrent – mais aussi de participer de manière significative aux espaces de décision qui affectent leur santé. »