« La place des femmes est à la cuisine ». Ce préjugé à lui seul conteste à la femme la part contributive qu’elle peut apporter à la société en tant que membre à part entière de celle-ci. Et c’est ce contre quoi se bat Bénédicte Baillou, militante burkinabè des droits de la femme et coordinatrice du mouvement citoyen Femin-in, une association de promotion et de défense des droits des femmes créée en 2019 au Burkina Faso. Bénédicte et ses camarades agissent pour l’égalité genre et une présence renforcée des femmes dans les sphères décisionnelles. Elles font siennes le dicton : « les décisions qui sont prises sans nous pour nous, sont prises contre nous ».

Mousso News : Pourquoi avoir créé le mouvement citoyen Femin-in ? 

 Bénédicte Baillou : Nous avons créé ce mouvement parce que nous avons à cœur de contribuer à réduire les inégalités sociales avec une approche féministe. Nous croyons que pour changer la perception de la femme dans la société, il est primordial de mettre les mots sur les tares patriarcales dont sont victimes les femmes.

Au Burkina Faso, plusieurs préjugés sur les femmes émergent dans le débat public, quelles sont les actions spécifiques de votre organisation pour briser ces perceptions ? 

Déjà pour nous, il faut changer le narratif donc dans ce sens nous faisons de la sensibilisation grâce aux réseaux sociaux, ensuite nous faisons de la formation et de l’information parce que plus les filles et les femmes seront formées, mieux elles pourront participer à changer les choses.

02 ans de Femin-in, 02 ans d’actions dans le plaidoyer pour l’effectivité des droits des femmes, l’information et la communication sur les potentiels de la femme, quelles sont les réalisations de Femin-in qui constituent aujourd’hui une fierté pour vous ? 

La clinique juridique et psychologique qui accompagne de façon gratuite les filles et femmes victimes de VBG. Nous leur apportons un appui juridique et une assistance judiciaire pour qu’elles puissent obtenir réparation. La deuxième fierté pour nous est la mise en place de l’incubateur politique qui aujourd’hui est fonctionnel.

Qu’est ce qui suscite tant de fierté pour cet incubateur ? 

L’incubateur politique est une fierté pour nous parce que d’abord c’est la principale raison qui a conduit à la mise en place du mouvement. « Les décisions qui sont prises sans nous pour nous, sont prises contre nous ». Nous ne voulons plus être absentes des sphères décisionnelles, nous voulons avoir notre mot à dire dans l’élaboration des politiques publiques et dans leur mise en œuvre. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous mettons en œuvre une série d’activités de conduite de plaidoyer de prise en compte des besoins spécifiques dans la programmation des politiques sanitaires grâce à l’initiative Voix Essentielles de Speak Up Africa.

Quelles sont vos ambitions pour l’avenir ? 

La première ambition est de positionner le Mouvement Citoyen FEMIN-IN comme une organisation de la société civile qui travaille avec les communautés et pour elles. L’autre ambition c’est de participer à la mise en lumière d’une nouvelle génération de femmes et filles politiques. Enfin, nous voulons contribuer à l’émergence d’un mouvement féministe burkinabè.

Quel est votre message à l’endroit de la jeunesse qui comme vous a soif de changement social qualitatif ?

Pour un réel changement social, il est impératif de compter sur les femmes et avec elles. Parce qu’aucune nation ne se développera de façon durable sans une justice sociale équitable.

Entretien réalisé par Harouna Drabo,

Journaliste participant à l’initiative « Des lignes pour un impact » de Speak Up Africa.

REJOIGNEZ LA CONVERSATION : Burkina Faso ; Côte d’Ivoire ; Sénégal

Le 11 octobre dernier, nous avons célébré la Journée internationale de la fille, une journée visant à évoquer les défis auxquels font face les filles et encourager leur autonomisation. Cette année, le thème de cette journée portait sur « Génération numérique, Notre génération », un thème d’autant plus parlant dans le contexte de la COVID-19. 

Il est  important de soutenir les jeunes filles afin de leur permettre de réaliser leur plein potentiel et de prendre leurs propres décisions quant à leur avenir car les inégalités entre les femmes et les hommes démarrent dès le plus jeune âge. En effet, et alors que les femmes sont le moteur du développement économique en Afrique, il est estimé qu’il faudra 121,7 ans pour réduire les écarts en Afrique subsaharienne.

Encore aujourd’hui, il existe des inégalités d’accès aux services de santé pour les jeunes filles et femmes liées à des facteurs culturels, sociaux et économiques et notamment dans les pays en développement : elles disposent de revenus plus faibles, dépendent d’un membre de leur famille, ont des charges familiales lourdes, n’ont pas accès à l’éducation ou encore souffrent de discrimination. Nous savons aussi que ces inégalités perdurent toutes leurs vies. Plus jeunes, on ne leur prête pas la même attention qu’aux garçons lorsqu’elles souffrent de maladies infantiles. Et lorsqu’elles sont adolescentes et en âge de procréer, elles n’ont pas des conseils et soins gynécologiques adaptés. Il est à noter que outre la mortalité maternelle, les mutilations génitales et les maladies sexuellement transmissibles, les femmes âgées de 15 à 49 ans sont en effet plus touchées par le VIH, la tuberculose et le paludisme.

Ces nombreux obstacles les empêchent d’être présentes à l’école ou au travail et donc d’être pleinement autonomes, alors qu’en parallèle, elles contribuent fortement au secteur de la santé, représentant 70% des effectifs des agents de santé communautaire au niveau mondial. 

L’éducation est un socle vital pour ces jeunes filles afin qu’elles puissent acquérir les connaissances nécessaires pour  participer par la suite aux processus d’élaboration des politiques et réduire les pesanteurs socioculturelles qui les suivent tout au long de leur vie.

Pour le Professeur Ndioro Ndiaye, Coordonnatrice du Réseau Francophone pour l’Égalité Femme-Homme et Présidente du Comité consultatif de  Voix EssentiELLES,  il est primordial de mettre en avant les femmes dans les espaces de prise de décision : « Alors que nous célébrons la Journée internationale de la fille, j’appelle à une plus grande représentation dans les systèmes politiques, et à ce que davantage de femmes s’impliquent dans la politique de proximité. » s’est-elle ainsi exprimée dans une tribune pour Face 2 Face Africa. Les femmes sont aussi les mieux placées pour élaborer des politiques qui permettront de répondre précisément aux problématiques qu’elles vivent au quotidien.  En effet, « les capacités des femmes à faire entendre leurs voix, à prendre des décisions, et à assumer leur leadership sont essentielles pour leur autonomisation. » a-t-elle précisé pour la BBC Afrique, dans une émission diffusée à l’occasion de la Journée.

L’initiative Voix EssentiELLES, lancée en juillet dernier par Speak Up Africa et cofinancée par le Fonds mondial et la Fondation CHANEL, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Sénégal, répond précisément à ces enjeux. Elle vise à soutenir et renforcer les capacités des organisations de femmes et jeunes filles afin qu’elles participent à l’élaboration de politiques de santé qui affectent leur santé et leur bien-être. Dans le cadre de Voix EssentiELLES, un fonds dédié a été mis en place et un soutien technique leur sera apporté à travers l’Université de l’ExcELLEnce afin de leur faire bénéficier de compétences organisationnelles, en leadership, plaidoyer et communication dans les trois pays.

Maelle Ba, Responsable de la Communication Stratégique chez Speak Up Africa est revenue en détail sur l’initiative pour Telesud.

« Je suis très heureuse de voir que Voix EssentiELLEs entend favoriser l’émergence des micro-organisations qui sont bien nombreuses au Burkina Faso et malheureusement manquent d’opportunité de financement pour mieux agir. Cette initiative marque une révolution dans le processus de mise en œuvre des programmes de développement en santé au Burkina Faso. »

Stevie Reine Yameogo, Vice-présidente du Réseau des Jeunes Ambassadeurs pour la Santé de la Reproduction et la Planification Familiale au Burkina (JASR-PF/Burkina).

La thématique du genre est indissociable de l’amélioration des conditions de santé des populations et elle doit être intégrée pour répondre précisément aux besoins des jeunes filles et femmes.

Toujours à l’occasion de la Journée internationale de la jeune fille, et afin de catalyser davantage d’attention et d’investissements sur l’impact du paludisme sur les jeunes filles et femmes, le Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme, le Fonds mondial, Speak Up Africa et ONU Femmes ont organisé un événement virtuel sur le thème «  Faire avancer l’égalité du genre pour en finir avec le paludisme ».

« Pendant trop longtemps la lutte contre le paludisme n’a pas tenu compte du genre. Il est temps de s’attaquer au poids caché que représente le paludisme pour les femmes et les filles. »

Ellen Johnson Sirleaf, co-Présidente du Conseil mondial pour mettre fin au paludisme, ancienne Présidente du Libéria et Fondatrice du Presidential Center for Women Leaders and Development.

Le paludisme présente de nombreuses conséquences pour des millions de femmes et les jeunes filles que ce soit en termes d’accès aux soins de santé, à l’école et à l’emploi. Ce fléau pèse notamment sur les femmes enceintes car il entraîne pendant la grossesse près de 10 % des décès maternels, 11 % des décès de nouveau-nés et 20 % des mortinaissances en Afrique subsaharienne. Les femmes sont à l’avant-garde de la lutte contre le paludisme, que ce soit dans les services de santé en tant qu’agents de santé, dans la sphère publique en tant que leaders communautaires ou à la maison en prenant soin des membres de leurs familles. Afin de leur permettre une meilleure gestion de la maladie, « Il faut d’abord renforcer leurs capacités et les mettre au-devant de scène en les aidant, en les soutenant moralement, physiquement et financièrement. » souligne Fatimata Sy, Présidente de l’Association Sénégalaise pour le Futur de la Femme et de l’Enfant dans le cadre d’une vidéo diffusée lors de l’événement et au sujet de l’initiative Voix EssentiELLES.

Cependant, la marche vers l’égalité des genres ne pourra se faire que si les garçons et les hommes sont intégrés.

La notion de masculinité positive doit être largement promue afin de leur permettre d’être des alliés dans cette lutte. Dans des espaces à dominante masculine, leur prise de position et leur engagement permettraient de faire changer les comportements, lutter contre les préjugés et redéfinir les rapports sociaux entre les hommes et les femmes.

La voix collective des femmes, lorsqu’elle est stratégiquement orientée, est essentielle à leur capacité à négocier un changement transformateur. La viabilité et la durabilité de cette voix collective dépendent des capacités de mobilisation des femmes pour une action stratégique et la formation de coalitions. À cet effet, le 1er juillet dernier, Speak Up Africa a lancé l’initiative « Voix EssentiELLES », financée par le Fonds mondial et la Fondation CHANEL, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Sénégal et afin de renforcer les organisations communautaires de femmes et de filles en investissant dans leurs capacités et leur leadership.

Dans le cadre de l’initiative, Speak Up Africa a regroupé à Abidjan, le 28 septembre,  les  parties prenantes œuvrant dans le secteur de la santé, des femmes, des filles et des jeunes afin d’échanger sur les différents défis et actions que l’initiative Voix EssentiELLES pourrait susciter à l’échelle nationale pour répondre aux inégalités de genre.

Plus spécifiquement, cette rencontre visait à (1) présenter le programme et la stratégie Voix EssentiELLES aux décideurs et acteurs nationaux, actifs dans le domaine de la santé publique, (2), inscrire le Programme Voix EssentiElles dans le calendrier des actions locales en matière de santé et genre et enfin (3) faciliter la mise en œuvre des actions à venir de l’initiative Voix EssentiELLES. 

« Le rôle des femmes au sein de nos sociétés africaines est indéniable et elles doivent être mise en avant pour pouvoir revendiquer les droits qui les concernent directement ! Il est primordial d’accompagner les organisations de femmes et de filles, financièrement et techniquement, afin d’accroître leur leadership et leur implication au sein des espaces de prises de décisions. Ce n’est que comme cela, c’est-à-dire tous et toutes ensemble, que l’on fera progresser concrètement l’égalité des genres. »

Yacine Djibo, Directrice exécutive de Speak Up Africa.

Créer des synergies entre acteurs est primordial pour que les femmes puissent prendre part aux espaces de décisions et que des politiques efficaces soient appliquées face aux problèmes de santé représentant toujours un obstacle pour les femmes et les filles. En effet, des solutions sont prises les concernant, sans qu’elles ne soient présentes, alors qu’elles sont les mieux à même de savoir ce qui leur correspond.

« Rien pour nous, sans nous. »

M. Djely Arthur Attea, Directeur exécutif de l’organisation Anonyme Côte d’Ivoire.

Les femmes contribuent de manière substantielle à l’économie du continent africain. Qu’elles soient agricultrices ou entrepreneuses, ces femmes sont plus actives économiquement que les femmes de toutes les autres régions du monde. Néanmoins, elles demeurent les plus vulnérables, notamment dans ce contexte de pandémie, aux niveaux socio-économique et sanitaire. Une attention particulière doit ainsi être portée à leurs besoins afin de pouvoir les soutenir face à ces conséquences.

« Je salue l’initiative Voix EssentiELLES, dont la philosophie correspond à la recherche de solutions pérennes auxquelles nous, femmes de Dabou, voulons participer pour nous sortir de cette pauvreté rampante. »

Mme Colombe Tohbi, Présidente de l’AFUG2 (Dabou)

L’initiative Voix EssentiELLES mettra en place un fonds dédié offrant un soutien financier et un appui technique dispensé à travers l’Université de l’ExcELLEnce, sous la forme d’un programme de formation personnalisé destinés aux femmes vivant dans ces trois pays. Cette Université vise à renforcer leurs compétences organisationnelles, leurs capacités de plaidoyer, communication et leadership. Des modules de formation leur seront fournis, tout en étant adaptés aux besoins de chaque organisation sélectionnée, en fonction de l’évaluation des capacités et du contexte spécifique à chaque pays.


À propos de Speak Up Africa

Basée à Dakar, au Sénégal, Speak Up Africa est une organisation à but non lucratif de communication stratégique et de plaidoyer dédiée à catalyser le leadership africain, favoriser les changements de politiques et renforcer la sensibilisation autour du développement durable en Afrique. En maintenant l’amélioration de la santé publique au cœur de notre action, nous soutenons la réalisation des ODD 1 à 6, qui visent notamment à la transformation des sociétés africaines et à ce que chaque homme, femme et enfant soient en mesure de vivre une vie longue et saine.

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À propos du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

Le Fonds mondial est un partenariat conçu pour mettre plus rapidement un terme aux épidémies de sida, de tuberculose et de paludisme. En tant qu’organisation internationale, il mobilise et investit plus de 4 milliards de dollars US chaque année à l’appui de programmes dirigés par des spécialistes locaux dans plus de 100 pays. En partenariat avec les autorités publiques, la société civile, les institutions techniques, le secteur privé et les personnes touchées par les maladies, nous nous attaquons aux obstacles et nous encourageons l’innovation.

La voix collective des femmes, lorsqu’elle est stratégiquement orientée, est essentielle à leur capacité à négocier un changement transformateur. La viabilité et la durabilité de cette voix collective dépendent des capacités de mobilisation des femmes pour une action stratégique et la formation de coalitions. À cet effet, le 1er juillet dernier, Speak Up Africa a lancé l’initiative « Voix EssentiELLES », financée par le Fonds mondial et la Fondation CHANEL, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Sénégal et afin de renforcer les organisations communautaires de femmes et de filles en investissant dans leurs capacités et leur leadership.

Dans le cadre de l’initiative, Speak Up Africa a regroupé à Ouagadougou, le 21 septembre,  les  parties prenantes œuvrant dans le secteur de la santé, des femmes, des filles et des jeunes afin d’échanger sur les différents défis et actions que l’initiative Voix EssentiELLES pourrait susciter à l’échelle nationale pour répondre aux inégalités de genre.

Plus spécifiquement, cette rencontre visait à (1) présenter le programme et la stratégie Voix EssentiELLES aux décideurs et acteurs nationaux, actifs dans le domaine de la santé publique, (2), inscrire le Programme Voix EssentiElles dans le calendrier des actions locales en matière de santé et genre et enfin (3) faciliter la mise en œuvre des actions à venir de l’initiative Voix EssentiELLES. 

« Nous savons qu’il existe un nombre important d’organisation de femmes et de filles qui œuvrent avec, pour et auprès des communautés tous les jours. Ces organisations, souvent méconnues et peu considérées, par les instances décisionnaires à l’échelle nationale, sont pourtant les mieux placées pour répondre aux défis les plus criants et les plus pressants en matière d’égalité des genres. Pour les relever, nous devons renforcer leurs capacités mais également leurs opportunités que ce soit en matière de financement ou de représentation. »

Yacine Djibo, Directrice exécutive de Speak Up Africa

Créer des synergies entre acteurs est primordial pour que les femmes puissent prendre part aux espaces de décisions et que des politiques efficaces soient appliquées face aux problèmes de santé représentant toujours un obstacle pour les femmes et les filles. 

« Je suis très heureuse de voir que Voix essentielle entend favoriser l’émergence des micros organisations qui sont bien nombreuses au Burkina Faso et malheureusement manque d’opportunité de financement pour mieux agir. Cette initiative marque une révolution dans le processus de mise en œuvre des programmes de développement en santé au Burkina Faso.  En effet, les  micros organisations à base communautaire, notamment celles dirigés par des jeunes et des femmes constituent une force de proposition, de redistribution d’actions pertinentes et durables faiblement prisent en compte dans le processus d’élaboration des politiques de santé.   Nous pensons qu’à terme, le projet Voix essentielles permettra d’atteindre  la démocratie sanitaire que nous convoitant tant. »

Stevie Reine Yameogo, Vice-présidente du Réseau des Jeunes Ambassadeurs pour la Santé de la Reproduction et la Planification Familiale au Burkina (JASR-PF/Burkina).

Les femmes contribuent de manière substantielle à l’économie du continent africain. Qu’elles soient agricultrices ou entrepreneuses, ces femmes sont plus actives économiquement que les femmes de toutes les autres régions du monde. Toutefois, à travers les âges, ces mêmes femmes ont été systématiquement exclues des espaces de prise de décision et des programmes qui affectent leur santé et leur bien-être.

Force est de constater que les hommes ne sont pas à exclure de la promotion de l’égalité des genres car ils ont leur rôle à jouer dans l’autonomisation des femmes, notamment au sujet de leur santé.

« L’approche d’intégration et de capacitation des organisations locales depuis la base est une belle initiative. Si cette  dynamique Voix EssentiELLEs est maintenue  je suis convaincue que le projet contribuera à promouvoir  une réelle capacité d’agir et de revendications par les femmes de leurs droits en santé. »

W. Cécile Thiombiano Yougbare, Juriste, Analyste des Politiques de Populations et Santé.

L’initiative Voix EssentiELLES mettra en place un fonds dédié offrant un soutien financier et un appui technique dispensé à travers l’Université de l’ExcELLEnce, sous la forme d’un programme de formation personnalisé destinés aux femmes vivant dans ces trois pays. Cette Université vise à renforcer leurs compétences organisationnelles, leurs capacités de plaidoyer, communication et leadership. Des modules de formation leur seront fournis, tout en étant adaptés aux besoins de chaque organisation sélectionnée, en fonction de l’évaluation des capacités et du contexte spécifique à chaque pays.


À propos de Speak Up Africa

Basée à Dakar, au Sénégal, Speak Up Africa est une organisation à but non lucratif de communication stratégique et de plaidoyer dédiée à catalyser le leadership africain, favoriser les changements de politiques et renforcer la sensibilisation autour du développement durable en Afrique. En maintenant l’amélioration de la santé publique au cœur de notre action, nous soutenons la réalisation des ODD 1 à 6, qui visent notamment à la transformation des sociétés africaines et à ce que chaque homme, femme et enfant soient en mesure de vivre une vie longue et saine.

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À propos du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

Le Fonds mondial est un partenariat conçu pour mettre plus rapidement un terme aux épidémies de sida, de tuberculose et de paludisme. En tant qu’organisation internationale, il mobilise et investit plus de 4 milliards de dollars US chaque année à l’appui de programmes dirigés par des spécialistes locaux dans plus de 100 pays. En partenariat avec les autorités publiques, la société civile, les institutions techniques, le secteur privé et les personnes touchées par les maladies, nous nous attaquons aux obstacles et nous encourageons l’innovation.

La voix collective des femmes, lorsqu’elle est stratégiquement orientée, est essentielle à leur capacité à négocier un changement transformateur. La viabilité et la durabilité de cette voix collective dépendent des capacités de mobilisation des femmes pour une action stratégique et la formation de coalitions. À cet effet, le 1er juillet dernier, Speak Up Africa a lancé l’initiative « Voix EssentiELLES », financée par le Fonds mondial et la Fondation CHANEL, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Sénégal et afin de renforcer les organisations communautaires de femmes et de filles en investissant dans leurs capacités et leur leadership.

Dans le cadre de l’initiative, Speak Up Africa a regroupé à Dakar, le 14 septembre,  les  parties prenantes œuvrant dans le secteur de la santé, des femmes, des filles et des jeunes afin d’échanger sur les différents défis et actions que l’initiative Voix EssentiELLES pourrait susciter à l’échelle nationale pour répondre aux inégalités de genre. Plus spécifiquement, cette rencontre visait à (1) présenter le programme et la stratégie Voix EssentiELLES aux décideurs et acteurs nationaux, actifs dans le domaine de la santé publique, (2), inscrire le Programme Voix EssentiElles dans le calendrier des actions locales en matière de santé et genre et enfin (3) faciliter la mise en œuvre des actions à venir de l’initiative Voix EssentiELLES. 

« Par le biais de ces collaborations, nous pouvons concevoir des actions communes significatives et à fort impact dans le domaine de la santé publique afin de permettre aux femmes et jeunes filles d’avoir accès à des systèmes de santé de qualité. Les problématiques de genre et d’accès aux services de santé ne peuvent être dissociées. L’implication des communautés est d’autant plus indispensable que notre objectif final est de leur apporter des solutions répondant précisément à leurs besoins. »

Yacine Djibo,
Directrice exécutive de Speak Up Africa. 

Créer des synergies entre acteurs est primordial pour que les femmes puissent prendre part aux espaces de décisions et que des politiques efficaces soient appliquées face aux problèmes de santé représentant toujours un obstacle pour les femmes et les filles. 

« L’égalité des femmes et des hommes ne s’incarne dans la réalité que lorsque les femmes accèdent à l’autonomie économique. Et cette autonomie des femmes passe par l’accès à l’éducation. Il s’agit là d’un passage obligé, d’une condition nécessaire, encore que non suffisante. Voix EssentiELLES est une initiative qui arrive à point nommé et que je suis ravie de soutenir pour améliorer les conditions de vie de nos populations en Afrique de l’Ouest. »

Pr. Ndioro Ndiaye
Coordonnatrice du Réseau francophone pour l’égalité femme-homme de l’Organisation Internationale de la Francophonie

Les femmes contribuent de manière substantielle à l’économie du continent africain. Qu’elles soient agricultrices ou entrepreneuses, ces femmes sont plus actives économiquement que les femmes de toutes les autres régions du monde. Toutefois, à travers les âges, ces mêmes femmes ont été systématiquement exclues des espaces de prise de décision et des programmes qui affectent leur santé et leur bien-être.

Force est de constater que les hommes ne sont pas à exclure de la promotion de l’égalité des genres car ils ont leur rôle à jouer dans l’autonomisation des femmes, notamment au sujet de leur santé.

« Nous sommes conscients des inégalités auxquelles nous faisons face dans notre pays et l’accès des femmes aux instances de décision reste difficile. L’initiative Voix EssentiELLES a vu le jour pour apporter sa contribution à cette lutte contre les inégalités afin de permettre aux femmes et aux filles de vivre dans un bien-être et un développement durable. Sachant que l’accès aux soins est intrinsèquement lié aux déterminants sociaux de la santé, nous devons établir un dialogue multisectoriel ouvert sur les questions de genre pour avoir un impact sur le long terme. »

Mme Ndèye Mingué Ndiaye Gacko
Coordonnatrice de la Cellule Genre du Ministère de la Santé et de l’Action Sociale. 

L’initiative Voix EssentiELLES mettra en place un fonds dédié offrant un soutien financier et un appui technique dispensé à travers l’Université de l’ExcELLEnce, sous la forme d’un programme de formation personnalisé destinés aux femmes vivant dans ces trois pays. Cette Université vise à renforcer leurs compétences organisationnelles, leurs capacités de plaidoyer, communication et leadership. Des modules de formation leur seront fournis, tout en étant adaptés aux besoins de chaque organisation sélectionnée, en fonction de l’évaluation des capacités et du contexte spécifique à chaque pays.


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Basée à Dakar, au Sénégal, Speak Up Africa est une organisation à but non lucratif de communication stratégique et de plaidoyer dédiée à catalyser le leadership africain, favoriser les changements de politiques et renforcer la sensibilisation autour du développement durable en Afrique. En maintenant l’amélioration de la santé publique au cœur de notre action, nous soutenons la réalisation des ODD 1 à 6, qui visent notamment à la transformation des sociétés africaines et à ce que chaque homme, femme et enfant soient en mesure de vivre une vie longue et saine.

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À propos du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

Le Fonds mondial est un partenariat conçu pour mettre plus rapidement un terme aux épidémies de sida, de tuberculose et de paludisme. En tant qu’organisation internationale, il mobilise et investit plus de 4 milliards de dollars US chaque année à l’appui de programmes dirigés par des spécialistes locaux dans plus de 100 pays. En partenariat avec les autorités publiques, la société civile, les institutions techniques, le secteur privé et les personnes touchées par les maladies, nous nous attaquons aux obstacles et nous encourageons l’innovation.

Les organisations communautaires de femmes (dans toute leur diversité) du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal sont invitées à soumettre leur candidature pour bénéficier d’une subvention par le biais d’un nouveau fonds dédié

Dakar, le 1er juillet 2021 – Aujourd’hui, l’organisation de plaidoyer basé à Dakar, Speak Up Africa, en partenariat avec le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et la Fondation CHANEL, lance l’initiative Voix EssentiELLES qui vise à renforcer la parole des femmes et des jeunes filles et ainsi favoriser leur implication dans les processus et les espaces de prise de décision qui influencent les politiques et programmes de santé.

Lancée dans le cadre du Forum Génération égalité, un rassemblement mondial pour l’égalité des sexes organisé par les Nations Unies cette semaine, Voix EssentiELLES vise à favoriser l’implication des organisations, des leaders et des groupements féminins au sein des plateformes de prise de décision. Les candidatures sont désormais ouvertes et 50 organisations pourront bénéficier d’un appui technique et financier. Le projet aura pour but de renforcer leurs compétences et leurs aptitudes à influencer les politiques et les programmes qui concernent directement leur santé et leur bien-être.

Les organisations et les réseaux de femmes et de filles au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Sénégal sont invitées à soumettre leur demande de subvention à travers le nouveau fonds dédié. Dans un second temps, l’initiative se déclinera dans d’autres pays d’Afrique centrale et occidentale au cours des trois prochaines années. Chaque organisation peut demander une subvention d’un montant maximal de 5 millions de francs CFA (10 000 USD) afin de renforcer sa voix dans les programmes et politiques de santé de son pays et contribuer à leur conception. 

Grâce à cette initiative, les organisations à base communautaire retenues se verront proposer un programme de formation personnalisé qui permettra aux femmes et aux jeunes filles burkinabés, ivoiriennes et sénégalaises de renforcer leurs compétences en matière d’organisation, de leadership, de plaidoyer et de communication. Les modules de formation, adaptés aux besoins des organisations sélectionnées sur la base d’une évaluation et du contexte national, en collaboration avec un conseil consultatif, seront dispensés par l’Université d’excELLEnce dans les trois pays.

Les femmes et les filles continuent d’être affectées de manière disproportionnée par le VIH, la tuberculose et le paludisme et la pandémie de COVID-19 menace d’annuler nos gains et progrès durement gagnés vers l’égalité des sexes

a déclaré Caty Fall Sow, directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de Fonds mondial

Le Fonds mondial est honoré de faire partie de Voix EssentiELLES pour continuer à faire entendre la voix des femmes et des filles et à soutenir leur engagement significatif dans l’élaboration de politiques de santé qui affectent leur santé et leur bien-être.

En dépit des progrès réalisés, nos sociétés sont encore loin d’avoir fait de l’égalité des sexes une réalité définitive. D’après les estimations, les femmes ne parviendront pas à l’égalité professionnelle et salariale avant au moins 135,6 ans. Pourtant, l’égalité des sexes est essentielle à la construction de sociétés et d’écosystèmes politiques et économiques plus durables. 

Le développement durable de l’Afrique ne saura devenir une réalité sans la participation active des femmes et des jeunes filles. Il est crucial d’avoir des initiatives telles que Voix EssentiELLES, qui visent à fournir un point de ralliement aux organisations de la société civile et fédérer les énergies dans une dynamique endogène de réflexion basée sur différents vécus de femmes au niveau micro et/ou local.

a déclaré Pr. Ndioro Ndiaye, Coordonnatrice du réseau francophone pour l’égalité femme-homme, Organisation Internationale de la Francophonie.

En partenariat avec l’Université d’ExcELLEnce, Speak Up Africa organisera des réunions de plaidoyer dans chaque pays avec des parties prenantes clés et des organisations de femmes et de jeunes filles qui auront été sélectionnées au préalable. L’objectif est de maximiser leur inclusion dans les coalitions nationales et les espaces et processus décisionnels de leurs pays respectifs. 

En tant qu’organisation africaine dirigée par des femmes, les questions abordées par Voix EssentiELLES nous passionnent particulièrement, c’est pourquoi nous sommes ravies de contribuer à la gestion et à l’organisation de cet important projet. Il est essentiel que les femmes et les filles s’approprient les sujets qui touchent leur santé et soient habilitées à jouer leur rôle dans les espaces de décision pour élaborer des politiques efficaces pour elles et les générations futures. Nous nous réjouissons de travailler avec les organisations à base communautaire de femmes du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal, et j’espère que beaucoup d’entre elles profiteront de cette opportunité pour changer la donne en soumettant leur candidature dès maintenant.

a conclu Yacine Djibo, directrice exécutive de Speak Up Africa. 

Pour marquer le lancement de cette initiative et de ce Fonds transformateur, Speak Up Africa a organisé une table ronde intergénérationnelle et intersectorielle, avec un discours liminaire prononcé par le Professeur Ndioro Ndiaye, ancienne ministre de la Femme, de l’Enfant et de la Famille au Sénégal et Coordonnatrice du Réseau francophone pour l’égalité femme-homme à l’Organisation internationale de la Francophonie. La table ronde a réuni les intervenants suivants :

Les organisations de la société civile sont essentielles pour faire entendre la voix du peuple. Des projets tels que Voix EssentiELLES contribueront grandement à soutenir les femmes et les filles dans les communautés locales, en veillant à ce qu’elles aient l’influence voulue dans les politiques et programmes de santé plus larges.

a déclaré Nogaye Sow, Bajenu Gox (marraine de quartier), Thienaba, Sénégal

Dans le cadre du lancement du projet Voix Essentielles, des dialogues communautaires seront organisés à Thienaba au Sénégal, à Ouagadougou au Burkina Faso et à Dabou en Côte d’Ivoire. Ces dialogues favoriseront notre engagement auprès des communautés et nous aideront à obtenir des retours d’expérience sur le projet Voix EssentiELLES et comment l’initiative peut servir au mieux les communautés.

Voix EssentiELLES soutient directement l’objectif de développement durable 5 et l’engagement de la coalition d’action du Forum Génération égalité pour le leadership et les mouvements féministes. L’objectif est d’accroître la participation et le pouvoir décisionnel des femmes, des jeunes filles et des leaders féministes, y compris celle des femmes trans, intersexes et non binaires, d’ici 2026. 

Pour plus d’informations sur les modalités de candidature à Voix Essentielles, visitez le site web : www.voixessentielles.org ou contactez-nous par WhatsApp au +221 77 187 76 94.  

Notes aux rédacteurs 

A propos de Speak Up Africa

Basé à Dakar, Sénégal, Speak Up Africa est un groupe d’action politique et de plaidoyer qui se consacre à catalyser le leadership, à favoriser le changement de politique et à accroître la sensibilisation au développement durable en Afrique. Avec la santé et le bien-être de tous au cœur de nos préoccupations, nous soutenons les ODD 1 à 6 en transformant les sociétés à travers l’Afrique et en veillant à ce que chaque homme, femme et enfant ait les moyens de vivre une vie longue et saine. Grâce à nos plates-formes et à nos relations, et avec l’aide de nos partenaires, nous veillons à ce que les décideurs rencontrent les responsables de la mise en œuvre, à ce que les solutions soient présentées et à ce que chaque secteur – des citoyens individuels et des groupes de la société civile aux donateurs mondiaux et aux chefs d’entreprise – contribue de manière critique au dialogue et s’efforce d’élaborer les plans d’une action concrète pour la santé publique et le développement durable.

Pour en savoir plus :

À propos du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

Le Fonds mondial est un partenariat conçu pour accélérer la fin des épidémies que sont le sida, la tuberculose et le paludisme. En tant qu’organisation internationale, le Fonds mondial mobilise et investit plus de 4 milliards de dollars US par an pour soutenir des programmes gérés par des experts locaux dans plus de 100 pays. En partenariat avec les gouvernements, la société civile, les agences techniques, le secteur privé et les personnes touchées par ces maladies, le Fonds mondial s’attaque aux obstacles et favorise l’innovation. L’élimination des obstacles liés au genre et aux droits humains est l’une des priorités stratégiques du Fonds mondial ; avec un engagement communautaire significatif au cœur de sa stratégie et des processus connexes. Pour plus d’informations : www.theglobalfund.org.