16 Days of Activism against Gender-Based Violence: Statement of Voix EssentiELLES

As Voix EssentiELLES organizations from Senegal, Burkina Faso and Côte d’Ivoire, meeting in Abidjan from November 30, to December 1st of 2022, and as part of the the 16 Days of Activism Against Gender-Based Violence campaign, we urgently call on African governments and leaders to undertake firm actions to tackle socio-cultural stereotypes that fuel violence against women and girls.

While most governments acknowledge gender equality and women’s empowerment as key factors in the development of their countries, the social status and roles of women and girls in our societies remain very traditional. As women, we continue to assume a disproportionate share of domestic and rural work and child upbringing, and even when we are included in decision-making circles, our voices are not valued because of our gender, which unfortunately becomes an obstacle to fully expressing our leadership.

As organizations committed to achieve women’s rights, we work everyday to break down religious, economic and socio-cultural barriers to enable women and girls to achieve their full potential.

Within our communities, our commitment as feminists is still misperceived. We are seen as « promiscuous women », disconnected from our culture and under the influence of Western culture. Yet, our dedication to a fairer society remains indispensable to eliminate all forms of violence against women and girls.

Feminicide, rape, harassment, cyber harassment, physical, verbal, and sexual aggression, early marriage, social exclusion, menstrual precariousness… These forms of violence occur on a daily basis in our communities.

In West Africa, over 40% of women are victims of physical and/or sexual violence[1]. These act of abuse are so common that they tend to be normalized by women themselves. In Côte d’Ivoire, for instance, 34% of women believe that a husband has the right to beat his wife[2]. The proportion is 30% in Burkina Faso and 31% in Senegal. In terms of forced marriage, it is estimated that one girl under the age of 18 is married by force every two seconds in the world[3].

In addition to these forms of violence, menstrual precariousness is also a problem. We note that around 30% of women under 35 years of age are affected by menstrual precariousness, meaning lack of access to sanitary protection for economic reasons. The cultural taboo surrounding menstruation and the lack of information accentuate this precariousness among women and girls.

In our countries, women’s abilities to make decisions over their bodies, sexuality and reproductive health remains extremely low. As a result, contraceptive prevalence remains very low. In Côte d’Ivoire, for example, only 21% of women have access to contraceptive tools.

Lack of information, fear of side effects, the power of men to make decisions, religious prohibitions and socio-cultural contradictions prevent women from having access to these tools, which are vital for their health. The exclusion and under-representation are even more pronounced for certain groups of women, especially those living with a disability.

In this year’s 16 Days of Activism against Gender-Based Violence global campaign, we, the Voix EssentiELLES, reiterate that protecting women’s and girls’ rights is fundamental to sustainable development, economic growth, peace and security. We therefore call on African governments and leaders to respect their commitments to protect their citizens by eliminating all forms of inequality and discrimination against women.

Knowing that gender equality and women’s and girls’ empowerment are crucial for sustainable development, we call on African governments and leaders to ensure a safe socio-legal and institutional environment for women and girls to live free from female genital mutilation, early marriage, rape or any other form of sexual, physical or verbal violence.

We encourage them to maintain and strengthen their efforts to promote quality education, including sexual education, to build self-esteem and empower women and girls to defend their rights and take control of their health.

Recalling the need to invest in women’s leadership and empowerment, we call for the development and financial support of women’s and girls’ organizations that work to amplify women’s voices. These organizations are essential to creating the prosperous societies we want.

To capitalize on their potential and optimize their actions, we urge these women’s and girls’ organizations wherever they are, as well as all civil society organizations committed to protecting women’s rights, to work together, to unite their voices and their strengths for a fairer world to which we all aspire.

Abidjan, December 10th, 2022


[1] Report on gender-based violence  in Africa

[2] World Bank data

[3] Early and forced marriage: what is it? Plan International

Déclaration des Voix EssentiELLES dans le cadre de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre

Nous, Voix Essentielles du Sénégal, du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire, réunies à Abidjan ces 30 novembre et 1er décembre 2022 dans le cadre de la campagne mondiale 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, appelons d’urgence les gouvernements et leaders africains à des actions fortes afin de briser les stéréotypes socio-culturels qui nourrissent les violences faites aux femmes et aux jeunes filles.

La plupart des gouvernements reconnaissent la parité et l’émancipation des femmes comme des facteurs essentiels du développement de leur pays. Mais dans les faits, le statut social et le rôle qui sont dévolus aux femmes et aux jeunes filles dans nos sociétés restent très traditionnels.

Nous continuons d’assumer une part disproportionnée des travaux domestiques et champêtres, de l’éducation des enfants. Même lorsque nous sommes coptées dans les cercles de décision, nos voix sont peu valorisées en raison de notre statut de femme qui devient, malheureusement un frein à la pleine expression de notre leadership. En tant qu’organisations de femmes œuvrant pour le respect des droits des femmes, nous travaillons au quotidien à lever les barrières religieuses, économiques et socio-culturelles pour favoriser le plein épanouissement des femmes et filles.

Dans nos milieux, notre engagement en tant que féministes est encore mal perçu, certains nous considérant comme des « femmes de mœurs légères », déconnectées de nos coutumes et sous influence de la culture occidentale. Pourtant, notre dévotion pour une société plus juste reste indispensable pour éliminer toute forme de violence à l’égard des femmes et des filles.

Féminicides, viols, harcèlement, cyber harcèlement, agressions physiques, verbales et sexuelles, mariage précoce, exclusion sociale, précarité menstruelle… Ces formes de violences sont quotidiennes dans nos communautés.

En Afrique de l’Ouest, plus de 40% des femmes sont victimes de violence physiques et/ou sexuelles [1]. Ces violences sont tellement habituelles qu’elles tendent à être normalisées par les femmes elles-mêmes. En Côte d’Ivoire par exemple, 34% des femmes estiment qu’un mari a le droit de battre sa femme [2]. La proportion est de 30% au Burkina Faso et 31% au Sénégal. Dans le cas du mariage forcé, on estime qu’une fillette de moins de 18 ans est mariée de force chaque deux seconde dans le monde[3].

Outre ces formes de violence, nous avons aussi la précarité menstruelle. En effet, on note qu’environ 30% des femmes de moins de 35 ans sont concernées par la précarité menstruelle, c’est-à-dire le manque d’accès aux protections hygiéniques pour des raisons économiques. Le tabou culturel autour de la menstruation et le déficit d’informations accentue cette précarité chez les femmes et les filles.

Dans nos pays, le pouvoir de décision des femmes en ce qui concerne leur corps, leur sexualité et leur santé reproductive reste extrêmement faible. Conséquence : la prévalence contraceptive reste très faible. En Côte d’Ivoire par exemple, seulement 21% de femmes ont accès aux outils de contraception.

Le manque d’informations, la crainte des effets secondaires, le pouvoir décisionnel de l’homme, les interdictions religieuses et les contradictions socioculturelles empêchent les femmes d’avoir accès à ces outils pourtant vitaux pour leur santé. L’exclusion et la sous-représentation dont nous sommes victimes dans les instances de prise de décisions sont encore plus accentuées chez certains groupes de femmes notamment celles qui vivent avec un handicap.

A l’occasion de la campagne mondiale « 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre » de cette année, nous, organisations Voix Essentielles rappelons que la protection des droits des femmes et des jeunes filles est fondamentale pour le développement durable, la croissance économique, la paix et la sécurité.

Aussi, nous appelons les gouvernements et leaders africains à respecter leurs obligations à protéger leurs citoyennes en éliminant toutes formes d’inégalités et de discriminations faites aux femmes.

Conscientes que l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et jeunes filles sont primordiales pour un développement durable, nous demandons aux gouvernements et leaders africains de garantir aux femmes et aux jeunes filles un environnement socio-juridique et institutionnel sûr afin de leur permettre de vivre sans mutilations génitales, mariage forcé, viol ou tout autre forme de violences sexuelles, physiques ou verbales.

Nous les encourageons à maintenir et renforcer leurs efforts pour favoriser l’accès à une éducation de qualité, y compris l’éducation à la sexualité, afin de développer l’estime de soi et autonomiser les femmes et jeunes filles à défendre leurs droits et prendre en main leur santé.

Rappelant qu’il est indispensable d’investir dans le leadership féminin et l’autonomisation des femmes, nous appelons à développer et soutenir financièrement les organisations de Femmes et jeunes filles qui œuvrent à amplifier les voix des femmes. Ces organisations sont essentielles pour créer des sociétés prospères que nous souhaitons.

Afin de capitaliser leurs potentiels et optimiser leurs actions, nous exhortons ces organisations de femmes et jeunes filles où qu’elles se trouvent, ainsi que toutes les organisations de la société civile engagées dans la défense des droits des femmes, à travailler de concert, à unir leurs voix et leurs forces pour un monde plus juste auquel nous aspirons toutes.

Fait à Abidjan, le 10 décembre 2022


[1] Rapport analytique sur la situation des violences faites aux femmes et aux filles et des avancées réalisées en Afrique

[2] Données Banque Mondiale

[3] Le mariage précoce et forcé : qu’est-ce que c’est ? Plan International

12 août 2022, Dakar, Sénégal – À l’occasion de la Journée internationale de la jeunesse, les jeunes à travers le continent exhortent leurs dirigeants à agir davantage, apporter des innovations et financer la lutte contre le paludisme. Dans une lettre ouverte, également soutenue par le Partenariat RBM pour en finir avec le Paludisme et Speak Up Africa, ces jeunes se sont engagés à éradiquer le paludisme et à poursuivre leur lutte afin de mettre fin à l’épidémie d’ici 2030.

L’objectif de l’Union africaine qui visait une diminution du taux d’incidence et de mortalité du paludisme de 40 % d’ici 2020, une étape capitale dans l’élimination du paludisme en Afrique d’ici 2030, n’a pas été atteint. En effet, les estimations de l’OMS indiquent que 96 % des cas et 98 % des décès dus au paludisme dans le monde surviennent en Afrique. En 2020, 611 802 Africains sont morts de cette maladie, dont 80 % étaient des enfants de moins de 5 ans. En outre, les estimations révisées de l’OMS dans le Rapport mondial sur le paludisme 2021 indiquent que le nombre de décès dus au paludisme était précédemment sous-estimé et que le fardeau est pire que ce que l’on croyait. Le paludisme, bien qu’il soit possible de le prévenir et de le traiter, est à l’origine d’une perte de productivité pouvant atteindre 12 milliards de dollars par an en Afrique, ce qui entrave considérablement la croissance économique et le progrès social.

En tant que jeunes, la malaria continue de sévir sur notre continent, faisant des millions de victimes. Malgré les progrès récents, un enfant meurt encore du paludisme chaque minute. La lettre ouverte est un appel à l’action adressé aux décideurs car nous, les jeunes, sommes convaincus que l’éradication du paludisme est un objectif réalisable si nous maintenons une action décisive.

Moses Kodah, Directeur Exécutif de Naye-Salone.

En réaction, les jeunes ont décidé d’agir. Dans cette lettre ouverte, les jeunes demandent aux dirigeants africains de contribuer à l’éradication du paludisme dans le cadre de l’Agenda 2063 pour la transformation socio-économique.  Il est ainsi demandé aux dirigeants de renouveler leur engagement à maintenir le paludisme au premier rang des priorités nationales de développement, de mobiliser des ressources supplémentaires (notamment auprès des secteurs public et privé nationaux), de donner aux communautés les moyens d’agir, de renforcer la gouvernance fondée sur des données et des preuves, d’accélérer le déploiement de nouveaux produits et interventions contre le paludisme, d’impliquer activement les jeunes leaders et de déployer rapidement les nouveaux outils permettant de faire face aux menaces croissantes de résistance aux insecticides et aux médicaments.

Les jeunes ont le potentiel de mettre définitivement fin au paludisme. Nous avons vu comment les jeunes peuvent plaider, mobiliser des ressources, participer et diriger la riposte contre le paludisme alors que la maladie menace leur brillant avenir et freine leur développement. C’est pourquoi, pour faire les bons investissements dans les programmes de lutte contre le paludisme, la recherche et l’innovation et adapter les interventions antipaludiques pour sauver des millions de vies, nous devons intégrer l’appropriation par les jeunes dans la lutte contre cette maladie.

Dr Corine Karema, PDG par intérim du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme.

Une diminution du financement serait désastreuse pour la riposte mondiale, ouvrant la voie à une forte augmentation des cas de paludisme, et pour réaliser des progrès significatifs contre la maladie, une augmentation du financement est essentielle. C’est pourquoi la lettre ouverte exhorte les chefs d’État et de gouvernement africains à se battre pour ce qui compte et souligne l’importance d’une reconstitution réussie du Fonds mondial en 2022, qui vise à obtenir au moins 18 milliards de dollars US des dirigeants mondiaux pour sauver 20 millions de vies et remettre le monde sur la voie de l’éradication du VIH, de la tuberculose et du paludisme. Le Fonds mondial est essentiel au maintien des services de santé et de lutte contre le paludisme qui permettent de sauver des vies.

En raison du fardeau que les femmes et les filles continuent de supporter à cause  de maladies telles que le paludisme, il est crucial qu’elles soient représentées dans les espaces de prise de décision. « Il est crucial d’amplifier la voix des jeunes femmes et des filles dans les principaux espaces de décision, en particulier lorsqu’il s’agit de notre santé et de notre bien-être. Avec une participation politique active des femmes et des filles ainsi qu’un soutien financier aux associations dirigées par des femmes, nous serons la génération qui pourra atteindre l’objectif de mettre fin au paludisme d’ici 2030. Je lutte pour ce qui compte et je continuerai de le faire jusqu’à l’élimination de cette épidémie. » Farida Tiemtore, Présidente,  les Héroïnes du Faso et récipiendaire du Fonds Voix EssentiELLES mise en œuvre par Speak Up Africa au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Sénégal, avec le soutien du Fonds mondial et de la Fondation CHANEL.

Le paludisme empêche les jeunes, leurs futurs enfants et les économies africaines d’atteindre leur plein potentiel, nous devons donc toutes et tous lutter pour ce qui compte, et lutter maintenant.

On the occasion of International Youth Day, young people across the continent are calling upon their leaders for more sustained action, innovation, and funding to fight back against malaria. In an open letter, also supported by The RBM Partnership to End Malaria and Speak Up Africa, young people vow to be the generation to end malaria, and to not stop fighting until they end this disease as an epidemic by 2030.

The African Union goal of reducing malaria incidence and mortality by 40% by 2020, a key milestone to eliminating malaria in Africa by 2030, was missed. According to the World Health Organization (WHO) estimates, 96% of global malaria cases and 98% of malaria deaths occur on the continent. In 2020, 611,802 Africans died from this disease of which 80% were children under the age of 5. Furthermore, revised estimates by the WHO in the 2021 World Malaria Report indicate that the number of malaria deaths was previously underestimated, and the burden is worse than previously understood. Malaria is a driver for up to $12 billion in lost productivity in Africa annually, drastically impeding economic growth and societal progress despite it being preventable and treatable.

As young people we are concerned that Malaria continues to plague our continent taking millions of lives and despite recent progress, a child still dies from malaria every minute.  The open letter is a call-to-action to decision makers because we, young people, believe that ending malaria is an attainable goal if we sustain decisive

Moses Kodah, Executive Director, Naye-Salone.

In response, young people have decided to take action. The open letter turns up the pressure on African leaders to achieve a malaria-free world in line with Agenda 2063 for socio-economic transformation.  Calling on leaders to recommit to keeping malaria high on national development agendas, mobilize additional resources (especially from the domestic public and private sector), empower communities to act, strengthen data and evidence-based governance, accelerate the deployment of new malaria commodities and interventions, actively engage youth leaders and rapidly deploy the new tools to address the growing threats of insecticide and drug resistance.

Young people have the potential to end malaria for good. We have seen how young people can advocate, mobilize resources, participate in, and lead the malaria response as the disease threatens their bright future and holds back their development. That is why, to make the right investments in malaria programs, research, and innovation and tailor malaria interventions to save millions of lives, we must integrate youth ownership into the fight against malaria.

Dr. Corine Karema, Interim CEO of the RBM Partnership to End Malaria.

A decrease in financing would be dire for the global response, paving the way for a steep rise in malaria cases, and in order to make significant progress against the disease, an increase in financing is critical. This is why the open letter urges African Heads of States and Governments to fight for what counts and reinforces the importance of a successful replenishment of the Global Fund in 2022, which  seeks to secure at least US$18 billion from global leaders to save 20 million lives and get the world back on track toward ending HIV, TB and malaria. The Global Fund is critical to sustaining life-saving malaria and health services.

Due to the burden that women and girls continue to bear as a result of diseases such as malaria, it is crucial that they are represented in decision making spaces. “It is crucial to amplify the voices of young women and girls in key decision-making spaces, especially when it comes to our health and well-being. With active political participation of women and girls and financial support for women-led organizations, we will be the generation that can achieve the goal of ending malaria by 2030. I am fighting for what matters and will continue to do so until this epidemic is eliminated.” Farida Tiemtore, President, Les Héroïnes du Faso and recipient of the Voix EssentiELLES Fund implemented by Speak Up Africa in Burkina Faso, Côte d’Ivoire and Senegal, with the support of the Global Fund and the Fondation CHANEL.

The disease is stopping young people, their future children, and African economies from reaching their full potential, we therefore all must fight for what counts, and fight now.

Le temps est à l’action, aux engagements financiers et à une réponse concertée. À quelques semaines de sa 7ème Conférence de reconstitution des ressources, le Fonds mondial tire la sonnette d’alarme en matière de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme.

Montréal – Ouagadougou – Dakar – Plus de 9 500 personnes se sont donné rendez-vous à Montréal au Canada, du 29 juillet au 2 aout 2022 pour participer et assister à la 24ème Conférence internationale sur le VIH/Sida, première plateforme globale en matière de réponse contre la maladie. Communautés, personnes vivant avec le VIH/Sida, décideurs politiques, médias, activistes et organisations de la société civile, sont unanimes, les progrès réalisés en matière de lutte contre le VIH/Sida sont au point mort. À l’échelle mondiale, le nombre d’infections s’est stabilisé à 1,5 million en 2021, soit le même chiffre qu’en 2020. À qui la faute ? La pandémie de COVID-19 ? Certainement, mais avant même que celle-ci ne frappe, le monde s’était déjà écarté de la trajectoire des objectifs de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme.

Les progrès dans la réduction du nombre de personnes nouvellement infectées par le VIH ralentissent. Entre 2020 et 2021, le monde a connu la plus faible baisse annuelle des nouvelles infections à VIH depuis 2016. En 2021, les femmes et les filles représentaient la majorité des nouvelles infections en Afrique subsaharienne et plus de 3 nouvelles infections sur 4 chez les jeunes concernent des adolescentes et des jeunes femmes.

Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA

Il est urgent d’agir. À cet effet, et peu après la cérémonie d’ouverture de la Conférence VIH, le Fonds mondial a organisé un session satellite, le 29 juillet 2022 intitulée « Lutter pour ce qui compte : maximiser l’équité pour la santé, l’égalité des genres et les droits humains dans la lutte contre le VIH ». Ouvert par Peter Sands, Directeur exécutif du Fonds mondial, ce symposium est revenu sur les résultats obtenus, après 20 ans de mises à l’échelle des programmes et interventions du Fonds, mais également sur les défis restants et émergents. Deux panels, modérés par Maelle Ba, Responsable de la communication stratégique chez Speak Up Africa, ont mis en évidence les partenariats probants mais aussi l’importance du leadership communautaire. Farida Tiemtore, jeune activiste de 23 ans, Présidente des Héroïnes du Faso et récipiendaire du Fonds Voix EssentiELLEs, s’est également joint aux discussions sur le premier panel « 20 ans d’impact, qu’est-ce qui a marché et pourquoi ? », en ligne depuis son Burkina natal : « Face à l’urgence d’éradiquer le VIH/Sida, les Voix EssentiELLES du Burkina luttent pour ce qui comptent en sensibilisant, en informant, en renforçant le plaidoyer pour une meilleure prévention et riposte des jeunes filles et femmes face à la maladie et je suis convaincue que nous parviendrons à l’éliminer d’ici 2030. » Lancée en 2021 et forte de 35 organisations à bases communautaires dirigées par des femmes au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Sénégal, l’initiative Voix EssentiELLEs, mise en œuvre par Speak Up Africa en partenariat avec le Fonds mondial et la Fondation CHANEL, vise à soutenir et stimuler l’impact des politiques et programmes de santé en assurant l’engagement des femmes et des filles, dans toute leur diversité, dans les espaces de prise de décision.

Cette initiative rentre en droite ligne avec la nouvelle stratégie du Fonds mondial « Combattre les pandémies et bâtir un monde plus sain et plus équitable », qui place les personnes et les communautés au cœur de la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. Lors du second panel « Quelles sont nos prochaines étapes et comment pouvons-nous nous assurer d’atteindre les Objectifs de développement durable ? », Grace Ngulube, Fondatrice de Youth Health Connect 360 et Ambassadrice du Fonds HERVOICE pour le Malawi a réaffirmé l’importance d’un Fonds mondial entièrement financé :

Le Fonds mondial nous invite toutes et tous à lutter pour ce qui compte. Je compte, vous comptez, les jeunes femmes comptent. Il est maintenant temps de le prouver. Financer le Fonds mondial, c’est montrer que nos vies ont de la valeur. J’espère qu’avec un financement significatif, nous pourrons faire plus pour lutter contre les inégalités de genres, défendre les droits des adolescentes et des jeunes femmes et veiller à ce que les filles soient exemptes du VIH.

Grace Ngulube, Fondatrice de Youth Health Connect 360 et Ambassadrice du Fonds HERVOICE pour le Malawi

En 2021, l’augmentation du nombre de personnes sous traitement anti-VIH a été la plus faible depuis plus de dix ans. Bien que les trois quarts de toutes les personnes séropositives aient accès à un traitement antirétroviral, ce n’est pas le cas pour environ 10 millions d’autres, et seule la moitié des enfants séropositifs ont accès à des médicaments vitaux. La même année, l’épidémie de sida a été responsable en moyenne d’un décès par minute, soit 650 000 décès dus au sida malgré l’existence d’un traitement efficace du VIH et d’outils pour prévenir, détecter et soigner les infections opportunistes.

Autour de Peter Sands, Farida Tiemtore et Grace Ngulube, le Fonds mondial a également réuni les avis, expertises et commentaires de Son Excellence Stéphanie Seydoux, Ambassadrice pour la santé mondiale de la France, Dr. Joe Phaahla, Ministre de la Santé de l’Afrique du Sud, Winnie Byanyima, Directrice exécutive d’ONUSIDA, Joshua Tabah, Directeur Général de la Santé et de la nutrition aux Affaires Globales du Canada, Dr. Angeli Achrekar, Coordonnatrice Adjointe principale au Programme Global VIH des États-Unis, Javier Hourcade Bellocq de la Délégation des communautés au Conseil d’Administration du Fonds mondial et enfin Lindsay Glassco, Présidente et CEO de Plan International Canada.

2022 est une année cruciale et marque un tournant dans la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. Alors que les communautés ont fait preuve d’une résilience remarquable et ont modifié leurs programmes pour s’assurer que les personnes vivant avec le VIH et les populations clés ne soient pas laissées pour compte, leur engagement et détermination a clairement montré à quel point un soutien soutenu et accru de la part du Fonds mondial est nécessaire. Le Fonds mondial a également fait preuve d’une flexibilité remarquable, et a agi rapidement pour aider les pays à renforcer leurs systèmes de santé, à accéder aux intrants d’urgence, à répondre à la COVID-19 et à ajuster leurs programmes de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. L’avenir est incertain mais l’objectif est clair : le Fonds mondial doit être entièrement financé, avec au moins 18 milliards de dollars pour la période 2023-2025.

Soit nous augmentons le financement, soit nous abandonnons tout espoir de mettre fin à ces épidémies d’ici 2030

Peter Sands, Directeur exécutif du Fonds mondial

The time is for action, financial commitments and a concerted response. A few weeks before its 7th Replenishment Conference, the Global Fund is sounding the alarm in the fight against HIV, tuberculosis and malaria.

Montreal – Ouagadougou – Dakar – More than 9,500 people met in Montreal, Canada, from July 29 to August 2, to attend the 24th International Conference on HIV/AIDS, the first global platform in terms of disease response. Communities, people living with HIV/AIDS, policymakers, media, activists and civil society organizations are unanimous: the progress made in the fight against HIV/AIDS has stalled. Globally, the number of infections stabilized at 1.5 million in 2021, the same number as in 2020. But whose at fault? The COVID-19 pandemic? Certainly, but even before it hit, the world had already strayed from the trajectory of the HIV, TB and malaria targets.

Progress in reducing the number of people newly infected with HIV is slowing down. Between 2020 and 2021, the world has seen the smallest annual decline in new HIV infections since 2016. In 2021, women and girls accounted for the majority of new infections in sub-Saharan Africa and more than 3 in 4 new infections among young people concern adolescent girls and young women.

Winnie Byanyima, Executive Director of UNAIDS.

We need to act, now. To this end, and shortly after the opening ceremony of the HIV Conference, the Global Fund organized a satellite session on July 29, 2022 entitled « Fighting for what counts: maximizing health equity, gender equality and human rights in the fight against HIV”. Opened by Peter Sands, Executive Director of the Global Fund, this symposium looked back on the results obtained after 20 years of scaling up the Fund’s programs and interventions, but also on the remaining and emerging challenges. Two panels, moderated by Maelle Ba, Speak Up Africa’s Strategic Communications Manager, highlighted successful partnerships but also the importance of community leadership. Farida Tiemtore, a 23-year-old young activist, President of “Les Héroïnes Faso” and recipient of the Voix EssentiELLES’ Fund, remotely joined the first panel “20 years of impact, what worked and why? « : « Faced with the urgency of eradicating HIV/AIDS, the Voix EssentiELLEs of Burkina fight for what counts by raising awareness, informing, strengthening advocacy for better prevention and response of young girls and women facing the disease and I am convinced that we will end it by 2030.” Launched in 2021 and strong of 35 community-based women-led organizations in Burkina Faso, Côte d’Ivoire and in Senegal, the Voix EssentiELLEs initiative, implemented by Speak Up Africa in partnership with the Global Fund and the CHANEL Foundation, aims to support and stimulate the impact of health policies and programs by ensuring the commitment of women and girls, in all their diversity, in decision-making spaces.

This initiative is in line with the Global Fund’s new strategy « Fighting pandemics and building a healthier and more equitable world », which puts people and communities at the heart of the fight against HIV, tuberculosis and malaria. During the second panel “What are our next steps and how can we ensure we achieve the Sustainable Development Goals?” Grace Ngulube, Founder of Youth Health Connect 360 and HERVOICE Fund Ambassador for Malawi reaffirmed the importance of a fully funded Global Fund:

The Global Fund invites us all to fight for what counts. I count, you count, young women count. Now is the time to prove it. Financing the Global Fund is showing that our lives are valued. I hope that with significant funding, we can do more to address gender inequalities, uphold the rights of adolescent girls and young women, and ensure that girls are free from HIV.

Grace Ngulube, Founder of Youth Health Connect 360 and HERVOICE Fund Ambassador for Malawi

In 2021, the increase in the number of people on HIV treatment was the lowest in more than a decade. Although three-quarters of all HIV-positive people have access to antiretroviral treatment, about 10 million others do not, and only half of HIV-positive children have access to life-saving drugs. In the same year, the AIDS epidemic was responsible for an average of one death per minute, or 650,000 AIDS deaths despite the existence of effective treatment for HIV and tools to prevent, detect and treat HIV infections. opportunistic infections.

Around Peter Sands, Farida Tiemtore and Grace Ngulube, the Global Fund brought together the opinions, expertise and comments of Her Excellency Stéphanie Seydoux, Ambassador for Global Health of France, Dr. Joe Phaahla, Minister of Health of South Africa, Winnie Byanyima, Executive Director of UNAIDS, Joshua Tabah, Director General of Health and Nutrition at Global Affairs of Canada, Dr. Angeli Achrekar, Principal Deputy U.S. Global AIDS Coordinator, Javier Hourcade Bellocq from the Communities Delegation of the Global Fund’s Board  and finally Lindsay Glassco, President and CEO of Plan International Canada.

2022 is a crucial year and marks a turning point in the fight against HIV, tuberculosis and malaria. While communities have shown remarkable resilience and changed their programs to ensure that people living with HIV and key populations are not left behind, their commitment and determination has clearly shown how sustained and increased support from the Global Fund is needed. The Global Fund has also shown remarkable flexibility and moved quickly to help countries strengthen their health systems, access emergency supplies, respond to COVID-19 and adjust their HIV, malaria, and tuberculosis programs. The future is uncertain but the goal is clear: the Global Fund must be fully funded, with at least $18 billion for the period 2023-2025.

Either we increase funding or we give up hope of ending these epidemics by 2030

Peter Sands, Executive Director of the Global Fund