Par Farida Tiemtore, Fondatrice des Héroïnes du Faso, Voix EssentiELLEs du Burkina Faso et Membre du Conseil des jeunes du Fonds mondial
Chaque 25 avril, la Journée mondiale de lutte contre le paludisme nous offre une occasion de marquer les progrès réalisés, mais aussi de rappeler que la maladie continue de tuer, notamment dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. L’année 2025 est une année décisive pour la lutte contre le paludisme. Plusieurs menaces convergent : gel des financements américains, multiplication des crises sanitaires et humanitaires, et l’enjeu de taille que représente la 8ᵉ reconstitution des ressources du Fonds mondial, prévue en fin d’année. Plus que jamais, il est crucial de placer les communautés, les femmes et les jeunes au cœur de la réponse mondiale.
C’est dans cet esprit que j’ai participé à la réunion GFAN (Global Fund Advocates Network), qui s’est tenue à Ottawa, du 7 au 10 avril 2025. Un moment fort de dialogue et de mobilisation, où j’ai rappelé en tant que Voix Essentielle l’importance de faire entendre les réalités des communautés dans les espaces de décision internationaux.
« La réunion du GFAN 2025 à Ottawa a montré une chose très claire : nous ne pouvons pas gagner cette bataille contre le paludisme, le VIH et la tuberculose sans l’engagement de toutes les parties prenantes. Des communautés aux parlementaires, des jeunes aux décideurs politiques, chacun a un rôle essentiel à jouer. La reconstitution à venir ne sera réussie que si elle reflète les voix, les besoins et les solutions portées depuis les communautés jusqu’aux plus hauts niveaux de décision. » a souligné Katy Kidd Wright, Directrice de GFAN.
Une pré-conférence francophone pour recentrer les priorités régionales
Avant la réunion principale du GFAN, j’ai participé à une pré-conférence francophone. Ce fut un moment fort de partage, de mobilisation et de coordination entre acteurs et actrices des pays francophones engagés dans la lutte contre les maladies. Nous y avons réfléchi à des moyens d’amplifier la voix des francophones au sein du GFAN, souvent sous-représentés dans les stratégies de plaidoyer globales.
Un point d’attention majeur a été la nécessité d’adapter les approches de plaidoyer aux contextes francophones, en prenant en compte les réalités culturelles, les barrières linguistiques, mais aussi les priorités spécifiques des pays concernés. J’ai souligné, à cette occasion, combien il était essentiel d’intégrer des enjeux transversaux comme l’autonomisation des femmes, la santé sexuelle et reproductive, et la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) dans les réponses contre le paludisme. Ces dimensions sont indissociables de la santé globale, notamment dans les contextes où les femmes et les filles font face à de multiples vulnérabilités.
Des communautés au centre de la réponse
Un message central de cette rencontre GFAN a été la nécessité de faire entendre les voix des communautés. Car ce sont elles qui connaissent les réalités de la maladie, qui en subissent les conséquences, mais aussi qui portent des solutions concrètes. Les Voix Essentielles, en particulier, ont été mises en avant pour rappeler leur rôle moteur dans la co-construction de stratégies efficaces. Les femmes et les jeunes jouent un rôle central dans cette réponse. Ce sont elles et eux qui assurent la prise en charge familiale, mènent des actions de prévention, et peuvent impulser des innovations locales. Il est donc impératif de les inclure activement dans les processus décisionnels internationaux, notamment dans la gouvernance du Fonds mondial.
« Si nous voulons véritablement venir à bout du paludisme, il est impératif de repenser la manière dont nous finançons la riposte. Les mécanismes traditionnels ne suffisent plus. L’initiative Voix EssentiELLEs en est une illustration concrète : elle permet non seulement de renforcer les capacités des femmes et des jeunes à la base, mais aussi de leur donner les moyens de proposer et de mettre en œuvre des solutions adaptées à leurs contextes. Ce modèle démontre qu’un financement centré sur les communautés, sensible au genre et fondé sur la confiance est non seulement possible, mais surtout efficace. Il est temps que ces approches soient intégrées de manière systématique dans la gouvernance internationale de la santé, notamment par le biais du Fonds mondial. » s’est ainsi exprimée Maelle Ba, Conseillère en Communication et relation externes chez Speak Up Africa et co-présidente du Groupe des partenaires pour le plaidoyer, la communication et la mobilisation de ressources du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme.
Des défis majeurs : financements gelés et crises multiples
L’un des obstacles majeurs évoqués pendant la réunion concerne le gel des financements américains pour la santé mondiale. Les États-Unis, acteur historique et principal bailleur du Fonds mondial, ont suspendu une partie de leur soutien. Cette situation met directement en péril les avancées réalisées dans la lutte contre le paludisme, mais aussi contre le VIH/sida et la tuberculose. Ce gel de financement survient dans un contexte de crises humanitaires et sanitaires simultanées : COVID-19, Mpox, conflits géopolitiques, déplacements de populations, et effets croissants du changement climatique. Ces facteurs réunis fragilisent les systèmes de santé et rendent encore plus urgente la nécessité d’un soutien international renforcé.
« Nous faisons face à une convergence de crises — sanitaires, humanitaires, climatiques et géopolitiques — qui exercent une pression sans précédent sur les systèmes de santé, en particulier dans les pays les plus vulnérables. Dans ce contexte complexe, les risques de régressions sont réels. Sans un engagement collectif renouvelé et des ressources à la hauteur des besoins, les avancées durement obtenues dans la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme pourraient être rapidement effacées. Il est impératif de renforcer nos efforts communs, de promouvoir des approches de financement plus durables et inclusives, et de soutenir les acteurs communautaires qui sont en première ligne. Plus que jamais, la solidarité internationale n’est pas une option, mais une nécessité vitale pour préserver les progrès accomplis et bâtir des systèmes de santé résilients. » a déclaré Françoise Vanni, Directrice des Relations extérieures et de la Communication du Fonds mondial.
Prioriser la lutte contre le paludisme au niveau national
Les pays d’Afrique, qui continuent de porter le fardeau le plus lourd du paludisme, doivent aujourd’hui réaffirmer leur leadership dans la lutte contre cette maladie. Alors que les financements internationaux tendent à se réduire, il devient essentiel de réinvestir davantage de ressources endogènes et de faire de la lutte contre le paludisme une priorité nationale. Cela implique un engagement politique fort, un financement accru par les budgets nationaux, ainsi qu’un renforcement durable des systèmes de santé.
Le thème de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme 2025, « Réinvestir, réimaginer et raviver nos efforts communs pour mettre fin au paludisme », rappelle l’urgence d’une mobilisation collective et renouvelée. Il s’agit non seulement de repenser les stratégies actuelles, mais aussi de raviver l’ambition d’éradiquer cette maladie avec des approches plus résilientes, adaptées aux réalités locales. Dans ce contexte, les initiatives comme Voix Essentielles ou les fonds catalytiques peuvent venir en appui, mais elles ne peuvent pas remplacer une vraie volonté des pays les plus touchés de s’engager eux-mêmes, en investissant des ressources domestiques et en prenant des décisions fortes. La 8ᵉ reconstitution des ressources du Fonds mondial, prévue en fin d’année, sera un moment important, non pour perpétuer une dépendance à l’aide extérieure, mais pour encourager un engagement renouvelé et équilibré entre partenaires techniques et pays endémiques.
Le multilatéralisme comme levier de solutions concrètes
J’ai également participé à un panel sur le multilatéralisme, où nous avons discuté de la manière dont la coopération internationale peut accélérer la lutte contre le paludisme. Le multilatéralisme permet aux gouvernements, aux organisations internationales, à la société civile et au secteur privé d’agir ensemble, de manière coordonnée, pour répondre aux défis de santé publique, mais ce modèle, tel qu’il est aujourd’hui, commence à s’essouffler. Les panélistes ont mis en avant des pistes concrètes : création de mécanismes de financement plus souples, renforcement des réseaux de soins communautaires, et intensification des efforts de sensibilisation dans les zones à haut risque. Mais surtout, il a été rappelé que les décisions doivent être prises avec les communautés, et non pour elles.
Renforcer les voix francophones et la participation aux espaces de gouvernance
Dans cet élan, les Voix Essentielles participent activement aux appels francophones du GFAN, qui sont devenus un espace stratégique de mise à jour, d’échange et de coordination pour le plaidoyer en santé mondiale. Ces appels sont essentiels pour s’assurer que les réalités des pays francophones soient prises en compte à tous les niveaux. Parmi les priorités à venir figure aussi la 53ᵉ réunion du Conseil d’administration du Fonds mondial, un moment-clé pour veiller à ce que les délégations qui nous représentent défendent effectivement nos voix, nos besoins et nos priorités. Il est essentiel que les décisions prises à ce niveau reflètent les réalités des communautés, et non uniquement des considérations politiques ou institutionnelles.
Ensemble pour un avenir sans paludisme
La lutte contre le paludisme ne pourra pas être gagnée sans un engagement collectif, un soutien renforcé aux communautés, et une volonté politique renouvelée. Les femmes, les jeunes et les communautés locales doivent être reconnus comme des acteurs à part entière, non comme de simples bénéficiaires. Pour réussir, il nous faut des financements durables, une coopération internationale ambitieuse et une représentation équitable des voix des communautés dans toutes les instances de décision. En cette Journée mondiale contre le paludisme, rappelons que la fin du paludisme est possible si nous plaçons l’humain, la justice sociale et l’équité au centre de notre action.
Voix EssentiELLES est une initiative ambitieuse coordonnée par Speak Up Africa, avec le soutien précieux de la Fondation CHANEL. Son objectif est d’amplifier la voix et la participation active des femmes et des jeunes filles dans les espaces décisionnels en matière de santé et de droits humains.
La première phase, qui s’est achevée en 2024, a permis à 38 organisations communautaires au Sénégal, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire de réaliser avec succès des actions de plaidoyer ainsi que des activités sur des enjeux clés tels que les violences basées sur le genre, la santé sexuelle et reproductive, le VIH, la tuberculose et le paludisme.
Lancement de la phase 2 au Sénégal, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire
Après une phase 1 réussie, l’initiative Voix EssentiELLES a entamé sa deuxième phase avec des ateliers stratégiques organisés au Sénégal, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire en février 2025. Ces rencontres ont permis aux organisations bénéficiaires d’échanger autour des résultats obtenus précédemment, de prendre connaissance des recommandations issues de l’évaluation de la première phase, et d’explorer ensemble les orientations stratégiques nécessaires pour poursuivre et amplifier leur impact.
Parmi les enjeux prioritaires identifiés lors de ces rencontres figuraient l’importance de mener des actions concertées en réseaux nationaux, le renforcement des synergies entre organisations, et une mobilisation collective accrue pour influencer efficacement les politiques publiques en faveur de la santé et l’équité des genres. De nouveaux objectifs collectifs ont également été définis, entre autres la nécessité d’intensifier les actions de plaidoyer pour influencer positivement les politiques publiques en faveur des femmes et des filles.
En Côte d’Ivoire, cette dynamique a été enrichie par des visites stratégiques complémentaires. Un entretien avec Dr Danielle Adjafi, Présidente du CCM, a permis de discuter des défis liés à la coordination des OSC et du renforcement de la collaboration. Par ailleurs, un échange avec le responsable du Programme National de Lutte contre les Violences Basées sur le Genre (PNLVBG) a permis d’explorer des opportunités de collaboration avec les organisations de Voix EssentiELLES autour d’évènements clés.
Voix EssentiELLES prend racine au Togo et au Bénin
Le projet a franchi une nouvelle étape en s’élargissant au Togo et au Bénin, avec au total 20 nouvelles organisations bénéficiaires (10 dans chaque pays). À Lomé, les 6 et 7 mars, puis à Cotonou, les 10 et 11 mars, les organisations nouvellement intégrées ont pu découvrir les stratégies et orientations de la deuxième phase. Ces rencontres ont également permis d’identifier des partenariats stratégiques avec des acteurs institutionnels, locaux et internationaux, consolidant ainsi une dynamique forte en faveur de l’inclusion des femmes dans ces deux nouveaux pays.
Avec cette expansion, Voix EssentiELLES confirme sa détermination à faire émerger une nouvelle génération de femmes leaders capables de peser dans les espaces décisionnels et d’influencer positivement les politiques de santé et les droits humains en Afrique francophone.
Grâce à l’engagement collectif des 60 organisations bénéficiaires et de nos partenaires, cette deuxième phase promet d’amplifier considérablement l’impact déjà tangible du projet jusqu’en 2027. Continuons ensemble à transformer l’avenir en donnant aux femmes et aux filles les moyens de participer pleinement aux décisions qui les concernent.
La campagne annuelle des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre (VBGs) offre une opportunité de rassembler les énergies, les voix et les idées autour d’un objectif commun : éliminer toutes les formes de violences faites aux femmes et aux filles. Afin de marquer cette mobilisation, Speak Up Africa, a en Novembre dernier, soutenu les membres du Réseau Voix EssentiELLES au Burkina Faso, au Sénégal et en Côte d’Ivoire dans la mise en œuvre d’actions de plaidoyer visant à valoriser la participation des femmes dans la lutte contre les violences qu’elles soient médicales, économiques, physiques ou sexuelles. Ces forums de discussions et d’échanges ont aussi permi de mettre en avant les partenariats privés et publics nécessaires pour mener le combat contre les VBGs et faciliter l’inclusion des perspectives féminines et communautaires dans le secteur de la santé et de la protection.
Qu’il s’agisse de panels, d’ateliers sportifs ou de plaidoyers juridiques, ces initiatives témoignent de la richesse des approches adoptées par des femmes leaders locales pour répondre à la diversité des défis rencontrés sur le terrain.
La réalisation des droits des femmes ne peut être accomplie sans un accès à la santé. C’est sous cette philosophie que le Réseau Voix EssentiELLES du Burkina Faso a été invité à tenir une session lors de la conférence de lancement du Chapitre Burkina Faso de l’Association African Women Lawyer Association (Association des femmes africaines avocates); en Novembre dernier sous la thématique « L’impact de la santé dans l’autonomisation économique et sociale des femmes ». Les Voix EssentiELLEs burkinabés ont animé un panel mettant en exergue les différentes approches communautaires visant à faciliter l’autonomisation des femmes au travers d’interventions sur la santé. Parmi elles, Farida Sawadogo (IES Femmes) a insisté sur l’importance des initiatives axées sur la santé et le bien-être pour renforcer l’autonomie des femmes. Toé Nadine (Association contre les Grossesses en Milieu Scolaire) a sensibilisé à l’impact des grossesses précoces sur le développement des jeunes filles, tandis que Nana Pauline (Association pour le Soutien des Enfants et des Femmes Vulnerables) a mis en avant les efforts de lutte contre les VBGs et les défis en matière d’accompagnement des survivantes. Maïmouna Nacro de l’Association Des Femmes Handicapées Battantes du Burkina Faso (AFHBB) a rappelé les besoins spécifiques en santé des femmes en situation de handicap, souvent négligés dans les politiques de développement.
Ces échanges ont souligné l’importance de la santé comme pilier fondamental de l’autonomisation des femmes, tout en illustrant l’impact transformateur des actions locales menées par et pour les femmes.
Lors des Journées Scientifiques Sida 2024 qui se sont tenues du 26 au 28 Novembre 2024 à Dakar, le Réseau Voix EssentiELLES Sénégal a organisé deux panels interactifs sur les liens entre la santé communautaire et la lutte contre les VBGs. Les échanges ont permis de souligner le rôle crucial des femmes et des jeunes dans la prévention et le plaidoyer, en s’appuyant sur les expériences des organisations locales.
Le leadership féminin dans la santé n’est pas un choix, c’est une nécessité. Avec 70% de femmes dans nos associations, nous sommes la colonne vertébrale de l’action communautaire – issatou Mbaye Ndiaye, Présidente du CSVA
Des organisations comme ABOYA, le Comité de Suivi, de Veille et d’Alerte de la société civile (CSVA) et le Club des Jeunes Filles de Kolda ont présenté les bonnes pratiques retenues de leur activités sur le terrains, telles que l’intégration des services de santé reproductive dans la lutte contre le VIH ou encore la création d’outils numériques pour améliorer la prise en charge des survivantes de VBGs. Ces discussions ont aussi mis en évidence le rôle inattendu de ces organisations communautaires comme liens avec les autorités administratives et sanitaires pour faciliter l’accès aux services publics pour les jeunes, renforçant l’idée que l’accès à des soins de qualité est un pilier essentiel pour briser les cycles de stigmatisation et de violence.
Par ailleurs, les 7 et 8 décembre 2024, Speak Up Africa et la Basketball Africa League (BAL) ont réuni plus de 100 jeunes basketteuses pour un atelier alliant sport et sensibilisation. Les Voix EssentiELLES leaders, Sylvie Diack du Club des Jeunes Filles de Kolda, Fatoumata Sy de l’Association Sénégalaise pour l’Avenir de la Femme et de l’Enfant (ASAFE) et Mbissine Ndior du Réseau des Jeunes pour la Promotion de l’Abandon des Mutilations Génitales Féminines et des Mariages d’Enfants (RJPAMGF/ME) ont partagé leur expertise en matière de prévention des VBGs et de leadership, tout en sensibilisant les jeunes filles à l’importance du consentement, des limites et du respect dans le sport. Cette initiative a démontré comment le basket-ball peut servir de plateforme puissante pour promouvoir l’égalité et l’autonomisation, en outillant les jeunes athlètes pour qu’elles deviennent des championnes du changement dans leurs communautés.
En Côte d’Ivoire, le Réseau Voix Essentiel a organisé un panel axé sur la prise en charge holistique des femmes victimes de VBGs, réunissant des expertes, des leaders communautaires, et des représentants institutionnels. Les discussions ont révélé des défis tels que l’accès limité aux services psychosociaux et juridiques, tout en mettant en lumière des solutions basées sur la synergie entre acteurs.
La prise en charge holistique, ont souligné les panélistes, va bien au-delà du soutien psychologique : elle englobe également des dimensions sociales, sanitaires et économiques pour permettre aux survivantes de se reconstruire.
Marie Louise Yao, experte en genre, a également rappelé que la dénonciation est un levier essentiel pour réduire les cas de VBG, tout en appelant à une vigilance accrue des autorités locales et des acteurs sociaux pour renforcer la protection des victimes.
Cette initiative du Réseau Voix EssentiELLES, point culminant d’une campagne menée dans plusieurs villes ivoiriennes, a marqué un tournant dans les efforts de sensibilisation en Côte d’Ivoire, en encourageant les communautés à s’engager activement pour mettre fin aux VBGs. Elle illustre une fois de plus l’importance de mobiliser des approches locales et collectives pour faire avancer l’égalité de genre et protéger les droits fondamentaux des femmes.
Les initiatives menées dans ces trois pays reflètent la diversité des approches nécessaires ainsi que la force de l’action collective pour mettre fin aux VBGs. En soutenant des femmes leaders locales, Speak Up Africa contribue à bâtir des sociétés où la santé, l’égalité de genre et le bien-être des populations sont des priorités. Ces actions collectives rappellent qu’en unissant expertise, engagement et ressources, nous pouvons transformer les mentalités et construire un avenir plus juste et équitable.
Chaque année, la campagne des 16 jours d’activisme (du 25 novembre au 10 décembre) est l’occasion de mettre en avant des initiatives et des approches qui contribuent à la réduction et à l’éradication des violences basées sur le genre (VBG) dans nos communautés.
Les 7 et 8 décembre 2024, Speak Up Africa et la Basketball Africa League (BAL) ont renouvelé leur engagement en faveur de l’éradication des violences basées sur le genre en organisant la deuxième édition de leur action commune visant à mettre en lumière l’importance du leadership des jeunes et de la prévention de la violence dans le sport. L’événement de deux jours a réuni de jeunes basketteuses, âgées de 10 à 23 ans, pour une expérience engageante et éducative qui a transcendé les frontières du sport, démontrant comment l’autonomisation et la sensibilisation peuvent conduire au changement sociétal.
Reconnaissant le potentiel transformateur du sport, Speak Up Africa et la BAL ont conçu une initiative visant à tirer parti du basket-ball comme plateforme pour favoriser le leadership et sensibiliser les jeunes filles aux VBGs. Trois leaders de Voix EssentiELLEs — Sylvie Diack du Club de Jeunes Filles de Kolda, Fatoumata Sy de l’Association Sénégalaise pour l’Avenir de la Femme et de l’Enfant et Mbissine Ndior du Réseau des Jeunes pour la Promotion de l’Abandon des Mutilations Génitales Féminines et des Mariages d’Enfants (RJPA-MGF-ME), toutes expertes en prévention des VBG et en leadership des jeunes — ont joué un rôle essentiel en tant qu’animatrices pendant les ateliers de sensibilisation. Ces femmes inspirantes ont apporté sur le terrain de jeu leur riche expérience en matière de mobilisation des jeunes et de dialogue intergénérationnel, créant ainsi un espace unique où l’éducation rencontre l’autonomisation.
Mettre en avant la voix et l’expertise des femmes
L’implication des membres du réseau Voix EssentiELLEs a souligné l’importance de placer la voix et l’expertise des femmes au premier plan des efforts visant à créer des sociétés inclusives et équitables. Les animatrices ont mis l’accent sur des activités participatives et des exemples concrets pour s’assurer que les jeunes participantes puissent identifier et assimiler les leçons efficacement.
Le premier jour, 30 jeunes femmes de 18 à 23 ans ont été confrontées aux nombreuses formes, signes et impacts des VBGs, ainsi qu’aux stratégies visant à favoriser des environnements sûrs et favorables dans le sport, en comprenant des concepts tels que les limites et le consentement.
Le deuxième jour, une cohorte plus jeune de 85 filles âgées de 10 à 15 ans a rejoint le camp pour acquérir les outils nécessaires pour se défendre sur et hors du terrain, à travers des exercices permettant d’identifier des situations dans leur pratique quotidienne où la discrimination, les abus ou la violence peuvent avoir lieu. En menant les conversations, ces jeunes athlètes ont pu montrer leur confiance et leur force en tant que nouvelles championnes du changement au sein de leurs communautés.
Le basket-ball a été une force unificatrice et de solidarité pendant l’événement, un moyen d’enseigner le travail d’équipe, la communication et le plaidoyer. Avec l’appui des Voix EssentiELLEs, les joueuses ont non seulement appris des choses sur la violence sexiste et le leadership, mais ont également pu constater d’elles-mêmes comment d’autres femmes leaders conduisent le changement dans leurs communautés.
Inspirer la prochaine génération
À la fin de l’événement, les jeunes athlètes sont reparties avec plus que de simples compétences en basket-ball améliorées. Elles ont emporté avec elles des connaissances, de l’inspiration et un sens renouvelé de la détermination à défendre l’égalité et à lutter contre la violence sous toutes ses formes. Les animatrices de Voix EssentiELLEs ont prouvé que l’autonomisation des jeunes filles va au-delà de la salle de classe ou du terrain : il s’agit de les doter des compétences et de la confiance nécessaires pour mener le changement qu’elles souhaitent voir.
Ensemble, Speak Up Africa et la Basketball Africa League ont démontré comment des organisations partageant des valeurs communes peuvent amplifier leur impact en combinant leurs ressources, expertise et plateformes.
Basée sur interview avec Hawa Ba, Coordinatrice de l’antenne AMFE SENEGAL-Association pour le Maintien des Filles à l’École à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.
A l’occasion de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, Voix EssentiELLES donne la parole à Hawa Ba, jeune leader engagée dans la lutte contre les violences basées sur le genre au Sénégal et pour un accès équitable à l’éducation des filles. Hawa a d’abord été présidente de la cellule locale de l’Association pour le Maintien des Filles à l’École à Ansde Balla (Matam) et occupe aujourd’hui le poste de Coordinatrice de l’antenne AMFE SENEGAL à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Elle nous raconte son parcours.
En grandissant à Asnde Balla, j’ai été témoin d’une réalité troublante : les jeunes filles avaient rarement la chance d’aller à l’école secondaire, du fait qu’ elles étaient mariées dès l’âge de 13 ans, souvent à des hommes beaucoup plus âgés. Pour beaucoup de mes amies, tel était leur destin. Elles ont été obligées d’abandonner leurs études, d’abandonner leurs rêves et de se concentrer sur la fondation d’une famille avant d’avoir eu la possibilité de comprendre qui elles étaient ou même ce qu’elles voulaient devenir.
Cette injustice a été le feu qui a alimenté ma passion pour lutter en faveur de l’égalité des sexes et contre les violences basées sur le genre (VBG) au sein de l’association sénégalaise AMFE (Association pour le Maintien des Filles à l’École) engagée sous l’initiative Voix EssentiELLES. J’ai pu constater de mes propres yeux à quel point ces pratiques néfastes, le mariage précoce comme les mutilations génitales féminines (MGF), sont profondément ancrées dans la tradition, rendant presque impossible tout changement des normes socio-culturelles. Même avec le soutien de ma famille, il a été difficile de surmonter les stéréotypes. La violence sexiste est un sujet tabou dans de nombreuses communautés et il n’a pas été facile d’engager le dialogue.
Mais à force de persévérance, le dialogue a commencé et les barrières ont commencé à tomber. Il est essentiel d’impliquer les jeunes filles dans toutes les instances de décisions en matière de santé , car elles sont les premières à être touchées par la violence sexiste, et il est tout aussi important d’impliquer les jeunes hommes pour promouvoir la masculinité positive. Si les jeunes hommes comprennent l’ impact des VBG et le principe universel des droits humains, ils peuvent être d’excellents alliés pour nous aider à changer le discours dans nos communautés. La voix des jeunes, filles et garçons, est puissante et leur participation aux campagnes de sensibilisation et aux séances d’apprentissage entre pairs est essentielle pour créer un changement durable.
Mentorat et développement du leadership
Le mentorat a été une influence majeure dans mon parcours de leadership. Depuis 2020, j’ai eu le privilège d’être guidée par Woppa Diallo, la présidente fondatrice de l’AMFE. Sa confiance en moi m’a montré que je pouvais transformer mes rêves en réalité et, plus important encore, que j’avais la responsabilité d’agir et j’ai pu gravir les échelons au sein de l’association. En 2023, j’ai participé au programme « She for Her – Ambassadrice pour un jour », où j’ai rencontré l’ambassadrice finlandaise. La voir dans une telle position de leadership a été une révélation. Cela a réaffirmé ma conviction que les femmes sont tout aussi capables que les hommes d’occuper des rôles importants et de prendre des décisions impactantes.
Apporter un réel changement dans la communauté
Depuis que j’ai rejoint l’AMFE, j’ai vu nos efforts de plaidoyer commencer à porter leurs fruits. L’un des plus grands défis pour les filles de ma communauté était le manque d’accès aux écoles secondaires. Les parents n’étaient pas à l’aise d’envoyer leurs filles dans d’autres villes pour poursuivre leurs études, donc seuls les garçons étaient autorisés à poursuivre leurs études. Pour résoudre ce problème, AMFE a mis en place un système dans lequel les mères dans les écoles agissent comme tutrices de ces filles. Elles fournissent un logement sûr pendant la semaine et les filles rentrent chez elles le week-end. Ce système a rassuré les parents et, aujourd’hui, davantage de filles sont autorisées à poursuivre des études supérieures.
Une autre avancée majeure a été l’amélioration de la communication entre parents et enfants. Nos discussions sur les dangers du mariage précoce et des MGF ont ouvert un espace aux familles pour discuter de ces sujets en toute transparence. Les parents commencent à davantage comprendre les graves conséquences de ces pratiques sur la santé sexuelle et la psychologie des filles concernées, et nous les voyons reconsidérer des traditions ancrées depuis longtemps qui nuisent à leurs enfants.
Notre travail ne s’arrête pas là. Nous plaidons auprès des dirigeants politiques, des chefs de village et des autorités locales pour que des pratiques néfastes comme le mariage des enfants et les MGF soient définitivement abolies. Nous avons même fait appel aux Badienou Gokh, des marraines communautaires qui ont la confiance des habitants et qui peuvent intervenir lorsqu’elles constatent quelque chose d’anormal. Grâce à leur implication, nous avons pu mettre en place un système d’alerte et de prise en charge. Ainsi, nous restons vigilants et réactifs face aux cas de violences sexistes dans nos communautés.
Regard vers l’avenir : un avenir sans violence sexiste
Aujourd’hui, davantage de personnes participent à nos discussions, partagent leurs idées et contribuent à la cause. L’AMFE s’est développée et de nouvelles cellules se sont formées dans lesquelles les jeunes prennent la relève. Chacune de ces cellules dispose d’un mentor, une personne en qui les parents ont confiance, qui guide les membres et veille à ce qu’ils restent concentrés sur leurs objectifs. Ce système nous permet d’offrir des opportunités de leadership aux jeunes filles et aux jeunes garçons, et il fait une réelle différence dans la façon dont la communauté perçoit leur rôle. L’engagement civique, que l’on soit une jeune fille ou un jeune homme, est la clé de la justice sociale.
Ma vision du futur
En regardant vers l’avenir, je vois un avenir où les femmes et les filles du Sénégal – et du monde entier – seront autonomisées, où les pratiques néfastes comme le mariage précoce et les MGF seront éliminées et où tous les jeunes, quel que soit leur sexe, auront accès équitablement à l’éducation et à toutes opportunités. Mais pour que cette vision devienne réalité, les jeunes doivent s’impliquer.
À ceux qui veulent faire une différence dans leur communauté, je dis ceci : « Commencez par avoir confiance en vous-même. Croyez en votre capacité à créer le changement. Prenez le temps de comprendre votre communauté et soyez patient. Le changement prend du temps. Écoutez les expériences des gens, créez un dialogue et impliquez les autres dans la conversation. Enfin, n’hésitez pas à vous impliquer. Joignez-vous à des activités, participez à des discussions et devenez un acteur du mouvement pour la justice sociale. Ensemble, nous pouvons changer le monde. »
« Laissez les jeunes filles choisir ; chers parents, je vous en prie, Entendez [notre] volonté ! »
Par Farida Tiemtore, Fondatrice des Héroines du Faso, Voix EssentiELLES du Burkina Faso et Membre du conseil des Jeunes du Fonds mondial
Le mois d’octobre 2024 a été un concentré d’événements dynamiques et inspirants pour la santé mondiale, avec la jeunesse en première ligne. En tant que Voix Essentielles du Burkina et membre du Conseil des Jeunes du Fonds mondial, j’ai eu l’opportunité de participer au Sommet mondial de la Santé (World Health Summit) 2024 à Berlin et de prendre part au Sommet des jeunes pour la Santé (Youth Health Summit), une initiative qui rassemble des jeunes leaders d’horizons et de réseaux variés pour un objectif commun : soutenir la prochaine Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial prévue en 2025.
Youth Health Summit : Une co-création pour soutenir la lutte contre le paludisme et la 8ème Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial
Le Youth Health Summit a été organisé par le groupe de travail de la jeunesse du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme (RBM Youth Workstream) et le Fonds mondial. Cet événement a rassemblé des jeunes leaders de différents réseaux internationaux tels que The International Federation of Medical Students’Associations (IFMSA), The International Pharmaceutical Students Federation (IPSF), The Global Fund Advocates Network (GFAN) Afrique et Asie, ainsi que l’organisation ONE, afin de réfléchir ensemble à des stratégies pour unir la voix des jeunes en faveur de la lutte contre le paludisme et soutenir la prochaine reconstitution des ressources du Fonds Mondial.
Pour moi, cette expérience a révélé la force de la mobilisation de la jeunesse car il est évident que notre détermination et notre engagement constituent des éléments moteurs pour soutenir les ressources du Fonds, essentiels pour lutter contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. En tant que Voix EssentiELLES au Burkina Faso et Membre du Conseil des Jeunes du Fonds Mondial, ce sommet m’a offert une opportunité précieuse de partager la réalité de nombreux jeunes et femmes Burkinabè, touchés par le paludisme et confrontés aux défis de soins. J’ai pu mettre en avant l’importance de la participation des jeunes dans les processus décisionnels et l’accès aux plateformes internationales. J’ai également pu échanger avec les autres jeunes engagés de la manière dont nous pourrions nous impliquer et penser de nouvelles perspectives pour influencer positivement le financement mondial de la santé. Ensemble, nous avons identifié nos forces en tant que jeunes leaders et discuté de l’importance d’une part de mobiliser nos communautés à travers des campagnes de sensibilisation, d’autre part de défendre activement des causes au niveau national et international et enfin de participer à la recherche pour soutenir l’innovation en matière de santé.
Le World Health Summit : Favoriser la confiance et l’innovation pour un monde en meilleure santé
Le World Health Summit, a mis en lumière des discussions importantes sur la santé mondiale. J’ai eu l’occasion d’assister à des sessions stratégiques comme l’impact de Gavi et du Fonds mondial, la santé dans le contexte du changement climatique, et l’importance d’investir dans la santé des femmes. Une session dédiée aux innovations dans la lutte contre le paludisme, menée en partenariat avec le secteur privé, a également révélé des solutions prometteuses pour éliminer cette maladie. J’ai également pris part à une rencontre avec Peter Sands, le Directeur Executif du Fonds Mondial. À l’occasion de cette session, organisée par les Amis du Fonds Allemagne, le Directeur Exécutif a tout d’abord présenté les priorités du Fonds mondial, dans le contexte de multiples crises actuelles, en amont de la prochaine Conférence de reconstitution des ressources mais aussi mis en avant le rôle clé de la société civile et des réseaux de jeunes pour mobiliser les pays endémiques au paludisme.
Dialogue intergénérationnel : Quand les jeunes et les dirigeants unissent leurs forces
Un des moments marquants du Sommet mondial de la santé a été le Dialogue intergénérationnel. Aux côtés de personnalités telles que le Dr Michael Adekunle Charles, CEO du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme, et Peter Sands, Directeur exécutif du Fonds mondial, nous avons discuté de comment renforcer la participation des jeunes dans la lutte contre le paludisme. Lors de mon intervention, j’ai souligné l’importance de considérer la jeunesse non pas comme une simple ressource mais comme un acteur stratégique, capable d’apporter des solutions innovantes et durables. En tant que Voix EssentiELLES, je me sens investie d’une responsabilité particulière : celle de faire résonner la voix des jeunes femmes Burkinabè et d’autres pays africains dans les hautes sphères de la santé mondiale. J’ai donc plaidé pour un soutien renforcé aux jeunes, notamment dans les domaines du numérique et du plaidoyer communautaire, afin que nous puissions impacter nos communautés de manière significative. Les réactions des dirigeants ont été encourageantes et ont montré que le potentiel des jeunes est reconnu, même si un soutien plus structuré et des financements restent nécessaires pour réaliser nos objectifs communs.
Forum Galien Afrique : Les femmes, les jeunes et la résilience climatique
Au Forum des Jeunes du Galien Afrique, qui s’est tenu à Dakar, j’ai eu l’honneur de participer à un panel sur le thème « Résilience climatique et sanitaire en Afrique : Les femmes et les jeunes ouvrent la voie » le 23 octobre 2024. Les discussions ont mis en lumière l’impact du changement climatique sur les maladies comme le paludisme, et comment les jeunes, en particulier les femmes, peuvent être au cœur de la résilience climatique de leurs communautés. Mon intervention a porté sur l’importance de mobiliser la jeunesse pour intégrer les défis climatiques dans la santé publique, avec un focus sur le paludisme. Cette discussion a renforcé mon engagement à poursuivre mes initiatives numériques, à travers mon blog notamment, pour amplifier la voix des femmes et promouvoir leur rôle dans la prévention des maladies. La participation à ce panel m’a permis de tisser des liens précieux avec d’autres jeunes engagés, partageant des perspectives et des solutions pour renforcer notre impact au niveau régional.
Ces événements ont souligné un point très important : les jeunes ne sont pas simplement l’avenir, ils sont le présent de la santé mondiale. Grâce à notre passion et à notre énergie, nous avons le potentiel de faire bouger les lignes et de contribuer activement à un monde plus sain. Cependant, pour que cet impact soit durable, des partenariats solides et un soutien structuré sont essentiels. En tant que membre du Conseil de la Jeunesse du Fonds mondial et Voix EssentiELLES du Burkina, je suis convaincue que nous avons non seulement la volonté, mais aussi le pouvoir d’impulser le changement dans la santé et plus largement l’écosystème du développement mondial.
Speak Up Africa a placé le leadership des femmes au centre de sa programmation stratégique et, à l’occasion de la Journée Internationale de la Femme Africaine (JIFA), s’associe aux communautés du réseau Voix EssentiELLEs pour réaffirmer l’engagement envers le développement et l’émancipation des femmes leaders à travers l’Afrique. Le thème de cette année, « Investir dans les femmes : Accélérer le progrès », appelle à une collaboration étendue entre gouvernements, entreprises, société civile et individus pour promouvoir l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes.
Illustrant ce progrès transformateur, nous célébrons, Anne-Cécile Konan, Présidente de l’Union Nationale des Femmes Handicapées de Côte d’Ivoire (UNAFEHCI) qui est engagée depuis près de 20 ans dans le combat pour l’insertion et l’inclusion des femmes vivant avec un handicap dans la société. Partant d’un constat d’une marginalisation accrue, du manque de représentation et d’accès aux ressources, Anne-Cécile a mené depuis 2006 un plaidoyer convaincant pour amplifier les préoccupations de ces populations et impliquer les communautés de sa région du centre en Côte D’Ivoire dans la prévention en matière de santé. Ses efforts lui ont valu la reconnaissance des autorités locales pour ses activités de sensibilisation s’agissant de la santé sexuelle et reproductive et de la lutte contre le paludisme. Avec le soutien et l’appui des chefs religieux,communautaires et autorités sanitaires de sa région, son association a pu déployer plus de visites sur le terrain dans les zones rurales afin de les sensibiliser aux besoins des personnes vivant avec un handicap et leur prise en compte dans l’accès aux services de santé. De plus, l’UNAFEHCI adresse aussi les questions de subsistance de ces populations avec des programmes de formation et des activités de génération de revenu. L’ association est aussi membre de la section féminine de la fédération ouest-africaine des personnes handicapées et est membre du réseau panafricain des femmes handicapées
Son activisme communautaire a été reconnu au niveau international par sa participation au Hive Africa Global Leaders Program – un atelier de 3 jours en immersion axé sur le leadership des communautés, et sa nomination au Hall of Fame de HIVE Africa lors de la cérémonie de récompenses le 11 juillet à Abidjan. HIVE Africa est une communauté mondiale qui soutient les leaders et entrepreneurs sociaux engagés à créer un monde meilleur par des programmes de leadership transformationnels. Cette distinction souligne son rôle influent dans l’amélioration des politiques de santé et l’émancipation des femmes en Afrique.
Participer au Hall of Fame de HIVE Africa a renforcé ma conviction que l’émancipation des femmes, en particulier des femmes handicapées, est essentielle pour le progrès de notre continent. En investissant dans leur potentiel, nous bâtissons des communautés plus fortes et résilientes.
Anne Cécile Konan
L’action d’Anne-Cécile et de son organisation au sein de Voix EssentiELLES illustre l’effet catalytique de l’investissement dans les femmes leaders sur les changements socio-politiques et le développement durable. Leur engagement a permis d’offrir une voix aux groupes souvent marginalisés et de façonner des politiques ayant un impact direct sur leur vie.
En cette journée positionnant la femme africaine comme agent de changement et de développement, nous célébrons le leadership d’Anne-Cécile Konan et la force collective des femmes à travers notre réseau. Joignez-vous à la célébration de ces succès remarquables et continuez à encourager les femmes africaines dans leur parcours vers le leadership et l’autonomisation. Ensemble, œuvrons pour un changement significatif et l’unité à travers notre continent!
Lancée en juillet 2021, le réseau Voix EssentiELLES est une initiative qui rassemble actuellement 39 organisations au Burkina Faso, Côte D’Ivoire et Sénégal, autour du développement des capacités des organisations communautaires de base en matière de sensibilisation et de plaidoyer pour l’inclusion des femmes et leurs perspectives dans les décisions de santé. Adoptant une vision panafricaine du plaidoyer axé sur le genre, cette initiative prévoit de s’étendre à d’autres pays de la région francophone d’Afrique de l’Ouest et Centrale au cours des trois prochaines années. L’objectif est de renforcer encore l’accès des femmes aux instances de prise de décision, où des résultats déjà prometteurs ont été enregistrés.
Speak Up Afric’Art est une initiative dynamique qui embrasse l’art comme moyen d’expression et de changement, en encourageant les artistes africains à utiliser leur créativité pour mettre en lumière des enjeux sociaux critiques. Cet espace unique permet non seulement d’exposer les talents artistiques divers de l’Afrique, mais aussi de catalyser les discussions sur des thèmes essentiels tels que la santé publique, l’égalité des genres et les droits de l’homme.
Cette année, cette première édition est fier de présenter Fatimata Mamadou Lamine Sy, une militante passionnée, Voix EssentiELLES et Secrétaire Exécutive de l’Association Sénégalaise pour l’Avenir de la Femme et de l’Enfant (ASAFE). Son histoire personnelle et professionnelle est un témoignage poignant de la résilience et du pouvoir de l’activisme féminin. Fatimata, victime elle-même de mutilation génitale féminine, a transformé son expérience en une force motrice pour le changement, devenant une voix influente dans la lutte pour les droits des femmes et des filles en Afrique.
À travers Voix EssentiELLES, un programme dédié à l’autonomisation des femmes et des filles dans les sphères décisionnelles, notamment dans la gouvernance de la santé, Fatimata incarne l’esprit de leadership et d’engagement que Speak Up Afric’Art souhaite mettre en avant.
Speak Up Afric’Art invite le public à découvrir l’histoire de Fatimata Sy, à travers ses quelques lignes.
Fatimata Sy : Voix EssentiELLES
Je suis Fatimata Mamadou Lamine Sy, Secrétaire Exécutive de l’ASAFE. Mon chemin dans le monde de la santé publique et de l’humanitaire n’est pas seulement professionnel, il est profondément personnel. Victime de mutilation génitale féminine, j’ai pris ma douleur et ma colère et les ai transformées en une force motrice pour le changement, défendant passionnément les droits des femmes et des filles face à des adversités souvent écrasantes. Je dis souvent que : « Participer à l’émancipation des femmes et filles est un devoir de tout citoyen. »
Fatimata Sy : Voix EssentiELLES
Je suis Fatimata Mamadou Lamine Sy, Secrétaire Exécutive de l’ASAFE. Mon chemin dans le monde de la santé publique et de l’humanitaire n’est pas seulement professionnel, il est profondément personnel. Victime de mutilation génitale féminine, j’ai pris ma douleur et ma colère et les ai transformées en une force motrice pour le changement, défendant passionnément les droits des femmes et des filles face à des adversités souvent écrasantes. Je dis souvent que : « Participer à l’émancipation des femmes et filles est un devoir de tout citoyen. »
Originaire de Guédiawaye, une banlieue de Dakar, je viens d’un endroit où certaines traditions nuisibles tel que l’excision perdurent malheureusement. Ces traditions ont façonné ma jeunesse et ont semé les graines de ma future résistance. Mon engagement a apporté des changements positifs mais à un coût personnel élevé, me faisant souvent sentir isolée au sein de ma propre communauté.
En 2011, je me suis jointe à l’Association des jeunes pour le Développement (AJD/Pasteef) en tant qu’assistante chargée de programme. Depuis lors, j’ai mené avec audace plusieurs initiatives pour combattre les violences faites aux femmes. Mon rôle actuel à l’ASAFE me permet de toucher encore plus de vies, éduquant et luttant contre les pratiques traditionnelles dangereuses.
N’oublions pas que : « Pour vraiment lutter contre les mutilations génitales féminines, il est crucial d’impliquer les jeunes, futurs parents, dans cette conversation. »
Mes études en travail social, finance, gestion publique et droits de l’homme ont enrichi ma compréhension et ma capacité à agir. Élue récemment adjointe au maire de Guédiawaye, je continue à utiliser ma position pour amplifier les voix des marginalisés.
Sous ma présidence, l’ASAFE s’attaque à des enjeux cruciaux comme les mariages d’enfants, les grossesses précoces et les mutilations génitales féminines. Nous offrons soutien et sensibilisation, combattant également des fléaux contemporains comme la Covid-19 et le paludisme. L’ASAFE, composée majoritairement de jeunes femmes, incarne notre engagement pour un avenir où les femmes sont leaders et libres.
Au-delà de mon rôle à l’ASAFE, ma position politique me permet de plaider pour une meilleure représentation des jeunes et des femmes dans les décisions qui nous touchent tous. Je suis déterminée à continuer mon combat pour l’autonomie et la dignité de toutes les femmes.
Speak Up Afric’Art représente une convergence de ma passion pour l’art et mon engagement envers le changement social. Cette plateforme permet aux artistes, experts et décideurs de collaborer et d’exprimer les problématiques africaines à travers des œuvres créatives. L’art challenge les stéréotypes et célèbre notre diversité et notre identité, fournissant un puissant moyen de narration et de transformation sociale.
Voici une pensée que j’ai partagé pour l’initiative Lingueer :
« Dans une société qui confine souvent les femmes à des rôles restreints, il est crucial qu’elles se lèvent pour briser ces barrières. En tant que femme, je refuse de me plier aux diktats qui limitent mon épanouissement personnel et ma liberté d’expression. L’art nous permet de lever nos voix, transformons notre société et mettons fin aux injustices subies par les femmes et les filles en Afrique. »
Avec les initiatives Speak Up Afric’Art et Voix EssentiELLES, j’ai découvert une synergie puissante entre l’art et l’activisme. Alors que Speak Up Afric’Art utilise le langage universel de l’art pour défier les stéréotypes et favoriser le dialogue, Voix EssentiELLES autonomise les femmes et les filles en leur donnant les moyens de participer activement à la formation des politiques et des décisions qui affectent leur vie. Ensemble, ces initiatives amplifient l’impact de chacune — Voix EssentiELLES fournit le programme substantiel du changement, et Speak Up Afric’Art offre une plateforme créative pour exprimer et promouvoir ce changement. En intégrant les objectifs des deux initiatives, nous ne nous contentons pas de relever les défis immédiats auxquels sont confrontées les femmes et les filles, mais nous créons également des changements culturels durables qui célèbrent et font progresser l’égalité des genres. Cette approche illustre comment l’art et le plaidoyer peuvent se croiser pour créer des transformations significatives et durables dans la société.
May 10, 2024, Arusha, Tanzania – The 18th International Conference on Community-Based Adaptation to Climate Change (CBA18) took place from 6 May to 9 May 2024 in Arusha, Tanzania. In To increase co-creation and collaboration between climate and health actors, the Global Fund convened representatives of civil-society organizations and impacted communities working on HIV, TB, Malaria, health and climate response from various regions of Africa to the Conference.
Of the three diseases at the core of the Global Fund’s mission, malaria is the most affected by climate change. Eighty-seven percent of the global malaria burden and Global Fund resources are focused in the same 50 most vulnerable countries. Climate change, in addition to drug- and insecticide-resistance and conflict, poses an urgent threat to malaria control and elimination efforts. Climate change also jeopardizes the fight against HIV and TB. Its impact on food security, as well as extreme weather events, are driving population displacement, which increases communities’ vulnerability to disease. Floods, cyclones and other climate disasters also interrupt access to healthcare.
Climate change presents a profound threat to the reversal of gains and achievements of the Global Fund’s partnership in climate-impacted countries and communities. Impacted and vulnerable communities and people are at the center of the Global Fund strategy. Sub-Saharan Africa and South Asia have lowest per capita greenhouse gas emissions but have many of the most climate-vulnerable countries.
CBA18 brings together community of practitioners, grassroots representatives, local and national government planners, policymakers and donors working at all levels and scales to reimagine solutions that enable transformative outcomes, through the agency of communities driving climate action. CBA is a space for the climate adaptation community to share learning on community-based and locally led adaptation approaches, and to explore how to put the principles for locally led adaptation (LLA) into practice, recognizing the complexities, innovations and challenges that must be overcome. The Global Fund and its community and civil society partners- ALMA, EANNASO, HEPS Uganda, ITPC, Lensational, RAME and Speak Up Africa co-created two sessions at the conference focused on “Resilient Communities, Health Futures” and “Community engagement and advocacy in climate-health decision-making spaces”.
Climate change is increasing existing social and economic vulnerabilities, including amongst key, vulnerable and underserved populations affected by HIV, Tuberculosis or malaria, with most significant impacts occurring in Africa, Asia and parts of Latin America and the Caribbean.
By 2030s, models indicate that potentially an additional 50-62 million people will be at increased risk for endemic malaria transmission, and 37-48 million people at risk for seasonal transmission, in Central, Eastern, and Southern Africa.
The African Leaders Malaria Alliance (ALMA) is working to keep the issues of climate change and health, including malaria and Neglected Tropical Diseases (NTDs), high on the agenda of the Heads of States and Governments of Africa, the quarterly report being a good example and we are working to provide support for countries to integrate climate change and health indicators to the scorecard tools of accountability, advocacy and action.
Aloyce Urassa, Public Health Scientist and Chairperson of the ALMA Youth Advisory Council.
Climate inequities disproportionately affect low-income and marginalized communities, worsening the existing inequalities in political power, policy, practice, and funding that also contribute to health disparities. Climate change impacts people and communities ability to access health services differently depending on a wide range of climate-related and societal factors including gender and age, and this is why “Support for the adaptation of communities-led solutions to climate change must focus on raising their awareness in order for them to find tailored and context-specific solutions.” Simon Kaboré, Regional Executive Director of RAME.
Incorporating gender considerations into climate change and disaster risk reduction projects can help ensure the projects’ effectiveness and improve women’s, and their families’, resilience to climate change. By addressing gender, adaptation, and mitigation together, we can come up with approaches on the ground that have multiple development benefits. Women are already more vulnerable to undernutrition, health vulnerabilities and have less access to medical services than men; climate change can exacerbate this situation. Changing temperatures alter vectors for diseases like malaria, higher sea-surface temperatures are correlated with cholera epidemics, and more frequent droughts and floods will worsen sanitation and hygiene. Since 2021, Speak Up Africa, an advocacy and strategic communications organization, is working with the Global Fund on the Voix EssentiELLES initiative, a project strengthening women and girls’ capacity, in all of their diversity, by meaningfully engaging them in decision-making processes and spaces that influence health policies and programs.
This conference is a perfect opportunity for Speak Up Arica and our Voix EssentiELLES initiative to delve into the climate world and actors and understand the challenges and adaptation mechanisms or programs in place that are critical for climate resilience. It is even more essential for us to understand community-led gender-sensitive solutions implemented by our climate counterparts and think about how to best co-create climate health resilient gender considerations in Africa. I was delighted to attend sessions like the « Turning the tide: how to enable gender and locally led adaptation action for good » which was particularly insightful.
Maelle Ba, Senior Communications Manager at Speak Up Africa and co-Chair of the RBM Partnership to End Malaria Strategic Communications Partner Committee.
To date, climate and health risks are often viewed in silos in decision making. This is why, as part of the Conference, Lensational, a non-profit social enterprise, with the mission of equipping women from underrepresented groups and communities with cameras and photography training so they can express themselves and represent themselves with dignity, Speak Up Africa and the Global Fund, organized a session on « Community engagement and advocacy in climate-health decision-making spaces » to take stock of best practices and learnings in advancing community engagement and advocacy in health and climate adaptation policy, programming and financing. The interactive session further explored approaches that have worked in strengthening capacities and leadership to improve advocacy and meaningful engagement of communities most impacted by climate change.
With a focus on acquiring new skills, sharing experiences and connecting with peers, the CBA18 conference offers participants four days of discussion, debate, peer-to-peer ‘skill-shares’ and knowledge exchange, through an innovative, dynamic and interactive space, enabling participants to promote community-led climate action.
It is only through integration, adaptation and innovation that we will be able to address the climate crisis and ensure healthy futures for all. This Conference has provided a platform, even within the Global Fund partnership, to hold crucial conversations on how to best integrate climate resilience into community systems. Our amazing partners are coming up with powerful and impactful solutions and enabling us to increase knowledge translations.
Seonmi Choi, Senior Advisor- Climate Change and Environment at the Global Fund
As the impacts of climate change cause ripples through communities worldwide, scaled-up efforts that support those most impacted by the climate crisis are urgently needed. Breaking down the silos between climate and health is imperative for effective decision-making, and community voices on adaptation are key in understanding how climate and health are interlinked, which will eventually allow for development of holistic strategies that address both climate resilience and health equity.
Pour bâtir des communautés plus fortes, il faut créer des systèmes de soutien solides qui peuvent combler les lacunes lorsque les ressources publiques font défaut. En l’honneur de la Journée internationale de la femme et des un an d’anniversaire de l’ouverture de son centre d’accueil, nous mettons en lumière les efforts remarquables d’Irad Gbazalé, la dirigeante visionnaire et présidente de Femmes en Action. Sous sa direction inébranlable, son refuge d’Agboville, en Côte d’Ivoire, est devenu un sanctuaire d’espoir et de guérison pour les survivantes de violences sexuelles et sexistes.
Femme en Action a transcendé la notion traditionnelle d’ONG. Depuis sa création en 2023, son centre a fourni non seulement un refuge mais aussi un lieu de renaissance aux femmes et aux filles qui ont fait face à des difficultés inimaginables. Irad, autrefois une voix renommée sur les ondes locales, a consacré sa vie à la lutte contre la violence sexiste, menant cette charge avec une détermination et une compassion sans précédent.
Notre visite dans ce lieu d’exception, aux côtés des partenaires de la Fondation CHANEL et du Fonds Mondial, met en lumière l’importance de l’initiative Voix EssentiELLES. Ce projet souligne l’importance vitale de la voix des femmes dans les espaces de décision et vise à éradiquer les violences faites aux femmes et aux filles.
Chaque femme qui arrive au centre s’engage dans un parcours transformateur, qui commence par un geste simple mais profond : accueillir et écouter. Ici, elles trouvent plus qu’un abri ; elles découvrent un chemin vers la guérison et l’autonomie, structuré par un processus complet en cinq étapes :
Au-delà de l’aide immédiate, le centre s’engage dans l’éducation et l’autonomisation. Par le biais de cours d’alphabétisation, de formations professionnelles, de causeries éducatives, d’ateliers de pâtisserie et d’activités commerciales et communautaires, les femmes reçoivent les outils dont elles ont besoin pour se forger un nouvel avenir et parvenir à une réinsertion sociale et économique.
En seulement un an, le centre a transformé la vie de 106 femmes et filles, offrant à beaucoup d’entre elles un foyer temporaire et un nouveau départ. L’impact de Femmes en Action s’étend au-delà de ses murs, soutenu par les autorités locales et servant de modèle à d’autres régions.
Cette visite à Agboville était plus qu’un constat ; c’était une immersion profonde dans une lutte qui exige notre engagement collectif. À travers l’expérience de Femmes en Action, nous nous rappelons l’importance de l’unité dans la lutte contre les violences basées sur le genre, une lutte partagée qui mène à la victoire collective.
Grâce à l’engagement indéfectible d’Irad et de son équipe dévouée, Le centre est devenu un pilier de force pour les femmes d’Agboville. Il symbolise le pouvoir de la solidarité et du soutien mutuel, nous incitant toutes à poursuivre la lutte pour un avenir où chaque femme puisse vivre sans violence.
En cette Journée internationale des femmes, célébrons la résilience et le leadership de femmes comme Irad Gbazalé, qui œuvrent sans relâche pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes partout dans le monde.