Chaque année, la campagne des 16 jours d’activisme (du 25 novembre au 10 décembre) est l’occasion de mettre en avant des initiatives et des approches qui contribuent à la réduction et à l’éradication des violences basées sur le genre (VBG) dans nos communautés.
Les 7 et 8 décembre 2024, Speak Up Africa et la Basketball Africa League (BAL) ont renouvelé leur engagement en faveur de l’éradication des violences basées sur le genre en organisant la deuxième édition de leur action commune visant à mettre en lumière l’importance du leadership des jeunes et de la prévention de la violence dans le sport. L’événement de deux jours a réuni de jeunes basketteuses, âgées de 10 à 23 ans, pour une expérience engageante et éducative qui a transcendé les frontières du sport, démontrant comment l’autonomisation et la sensibilisation peuvent conduire au changement sociétal.
Reconnaissant le potentiel transformateur du sport, Speak Up Africa et la BAL ont conçu une initiative visant à tirer parti du basket-ball comme plateforme pour favoriser le leadership et sensibiliser les jeunes filles aux VBGs. Trois leaders de Voix EssentiELLEs — Sylvie Diack du Club de Jeunes Filles de Kolda, Fatoumata Sy de l’Association Sénégalaise pour l’Avenir de la Femme et de l’Enfant et Mbissine Ndior du Réseau des Jeunes pour la Promotion de l’Abandon des Mutilations Génitales Féminines et des Mariages d’Enfants (RJPA-MGF-ME), toutes expertes en prévention des VBG et en leadership des jeunes — ont joué un rôle essentiel en tant qu’animatrices pendant les ateliers de sensibilisation. Ces femmes inspirantes ont apporté sur le terrain de jeu leur riche expérience en matière de mobilisation des jeunes et de dialogue intergénérationnel, créant ainsi un espace unique où l’éducation rencontre l’autonomisation.
Mettre en avant la voix et l’expertise des femmes
L’implication des membres du réseau Voix EssentiELLEs a souligné l’importance de placer la voix et l’expertise des femmes au premier plan des efforts visant à créer des sociétés inclusives et équitables. Les animatrices ont mis l’accent sur des activités participatives et des exemples concrets pour s’assurer que les jeunes participantes puissent identifier et assimiler les leçons efficacement.
Le premier jour, 30 jeunes femmes de 18 à 23 ans ont été confrontées aux nombreuses formes, signes et impacts des VBGs, ainsi qu’aux stratégies visant à favoriser des environnements sûrs et favorables dans le sport, en comprenant des concepts tels que les limites et le consentement.
Le deuxième jour, une cohorte plus jeune de 85 filles âgées de 10 à 15 ans a rejoint le camp pour acquérir les outils nécessaires pour se défendre sur et hors du terrain, à travers des exercices permettant d’identifier des situations dans leur pratique quotidienne où la discrimination, les abus ou la violence peuvent avoir lieu. En menant les conversations, ces jeunes athlètes ont pu montrer leur confiance et leur force en tant que nouvelles championnes du changement au sein de leurs communautés.
Le basket-ball a été une force unificatrice et de solidarité pendant l’événement, un moyen d’enseigner le travail d’équipe, la communication et le plaidoyer. Avec l’appui des Voix EssentiELLEs, les joueuses ont non seulement appris des choses sur la violence sexiste et le leadership, mais ont également pu constater d’elles-mêmes comment d’autres femmes leaders conduisent le changement dans leurs communautés.
Inspirer la prochaine génération
À la fin de l’événement, les jeunes athlètes sont reparties avec plus que de simples compétences en basket-ball améliorées. Elles ont emporté avec elles des connaissances, de l’inspiration et un sens renouvelé de la détermination à défendre l’égalité et à lutter contre la violence sous toutes ses formes. Les animatrices de Voix EssentiELLEs ont prouvé que l’autonomisation des jeunes filles va au-delà de la salle de classe ou du terrain : il s’agit de les doter des compétences et de la confiance nécessaires pour mener le changement qu’elles souhaitent voir.
Ensemble, Speak Up Africa et la Basketball Africa League ont démontré comment des organisations partageant des valeurs communes peuvent amplifier leur impact en combinant leurs ressources, expertise et plateformes.
Basée sur interview avec Hawa Ba, Coordinatrice de l’antenne AMFE SENEGAL-Association pour le Maintien des Filles à l’École à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.
A l’occasion de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, Voix EssentiELLES donne la parole à Hawa Ba, jeune leader engagée dans la lutte contre les violences basées sur le genre au Sénégal et pour un accès équitable à l’éducation des filles. Hawa a d’abord été présidente de la cellule locale de l’Association pour le Maintien des Filles à l’École à Ansde Balla (Matam) et occupe aujourd’hui le poste de Coordinatrice de l’antenne AMFE SENEGAL à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Elle nous raconte son parcours.
En grandissant à Asnde Balla, j’ai été témoin d’une réalité troublante : les jeunes filles avaient rarement la chance d’aller à l’école secondaire, du fait qu’ elles étaient mariées dès l’âge de 13 ans, souvent à des hommes beaucoup plus âgés. Pour beaucoup de mes amies, tel était leur destin. Elles ont été obligées d’abandonner leurs études, d’abandonner leurs rêves et de se concentrer sur la fondation d’une famille avant d’avoir eu la possibilité de comprendre qui elles étaient ou même ce qu’elles voulaient devenir.
Cette injustice a été le feu qui a alimenté ma passion pour lutter en faveur de l’égalité des sexes et contre les violences basées sur le genre (VBG) au sein de l’association sénégalaise AMFE (Association pour le Maintien des Filles à l’École) engagée sous l’initiative Voix EssentiELLES. J’ai pu constater de mes propres yeux à quel point ces pratiques néfastes, le mariage précoce comme les mutilations génitales féminines (MGF), sont profondément ancrées dans la tradition, rendant presque impossible tout changement des normes socio-culturelles. Même avec le soutien de ma famille, il a été difficile de surmonter les stéréotypes. La violence sexiste est un sujet tabou dans de nombreuses communautés et il n’a pas été facile d’engager le dialogue.
Mais à force de persévérance, le dialogue a commencé et les barrières ont commencé à tomber. Il est essentiel d’impliquer les jeunes filles dans toutes les instances de décisions en matière de santé , car elles sont les premières à être touchées par la violence sexiste, et il est tout aussi important d’impliquer les jeunes hommes pour promouvoir la masculinité positive. Si les jeunes hommes comprennent l’ impact des VBG et le principe universel des droits humains, ils peuvent être d’excellents alliés pour nous aider à changer le discours dans nos communautés. La voix des jeunes, filles et garçons, est puissante et leur participation aux campagnes de sensibilisation et aux séances d’apprentissage entre pairs est essentielle pour créer un changement durable.
Mentorat et développement du leadership
Le mentorat a été une influence majeure dans mon parcours de leadership. Depuis 2020, j’ai eu le privilège d’être guidée par Woppa Diallo, la présidente fondatrice de l’AMFE. Sa confiance en moi m’a montré que je pouvais transformer mes rêves en réalité et, plus important encore, que j’avais la responsabilité d’agir et j’ai pu gravir les échelons au sein de l’association. En 2023, j’ai participé au programme « She for Her – Ambassadrice pour un jour », où j’ai rencontré l’ambassadrice finlandaise. La voir dans une telle position de leadership a été une révélation. Cela a réaffirmé ma conviction que les femmes sont tout aussi capables que les hommes d’occuper des rôles importants et de prendre des décisions impactantes.
Apporter un réel changement dans la communauté
Depuis que j’ai rejoint l’AMFE, j’ai vu nos efforts de plaidoyer commencer à porter leurs fruits. L’un des plus grands défis pour les filles de ma communauté était le manque d’accès aux écoles secondaires. Les parents n’étaient pas à l’aise d’envoyer leurs filles dans d’autres villes pour poursuivre leurs études, donc seuls les garçons étaient autorisés à poursuivre leurs études. Pour résoudre ce problème, AMFE a mis en place un système dans lequel les mères dans les écoles agissent comme tutrices de ces filles. Elles fournissent un logement sûr pendant la semaine et les filles rentrent chez elles le week-end. Ce système a rassuré les parents et, aujourd’hui, davantage de filles sont autorisées à poursuivre des études supérieures.
Une autre avancée majeure a été l’amélioration de la communication entre parents et enfants. Nos discussions sur les dangers du mariage précoce et des MGF ont ouvert un espace aux familles pour discuter de ces sujets en toute transparence. Les parents commencent à davantage comprendre les graves conséquences de ces pratiques sur la santé sexuelle et la psychologie des filles concernées, et nous les voyons reconsidérer des traditions ancrées depuis longtemps qui nuisent à leurs enfants.
Notre travail ne s’arrête pas là. Nous plaidons auprès des dirigeants politiques, des chefs de village et des autorités locales pour que des pratiques néfastes comme le mariage des enfants et les MGF soient définitivement abolies. Nous avons même fait appel aux Badienou Gokh, des marraines communautaires qui ont la confiance des habitants et qui peuvent intervenir lorsqu’elles constatent quelque chose d’anormal. Grâce à leur implication, nous avons pu mettre en place un système d’alerte et de prise en charge. Ainsi, nous restons vigilants et réactifs face aux cas de violences sexistes dans nos communautés.
Regard vers l’avenir : un avenir sans violence sexiste
Aujourd’hui, davantage de personnes participent à nos discussions, partagent leurs idées et contribuent à la cause. L’AMFE s’est développée et de nouvelles cellules se sont formées dans lesquelles les jeunes prennent la relève. Chacune de ces cellules dispose d’un mentor, une personne en qui les parents ont confiance, qui guide les membres et veille à ce qu’ils restent concentrés sur leurs objectifs. Ce système nous permet d’offrir des opportunités de leadership aux jeunes filles et aux jeunes garçons, et il fait une réelle différence dans la façon dont la communauté perçoit leur rôle. L’engagement civique, que l’on soit une jeune fille ou un jeune homme, est la clé de la justice sociale.
Ma vision du futur
En regardant vers l’avenir, je vois un avenir où les femmes et les filles du Sénégal – et du monde entier – seront autonomisées, où les pratiques néfastes comme le mariage précoce et les MGF seront éliminées et où tous les jeunes, quel que soit leur sexe, auront accès équitablement à l’éducation et à toutes opportunités. Mais pour que cette vision devienne réalité, les jeunes doivent s’impliquer.
À ceux qui veulent faire une différence dans leur communauté, je dis ceci : « Commencez par avoir confiance en vous-même. Croyez en votre capacité à créer le changement. Prenez le temps de comprendre votre communauté et soyez patient. Le changement prend du temps. Écoutez les expériences des gens, créez un dialogue et impliquez les autres dans la conversation. Enfin, n’hésitez pas à vous impliquer. Joignez-vous à des activités, participez à des discussions et devenez un acteur du mouvement pour la justice sociale. Ensemble, nous pouvons changer le monde. »
« Laissez les jeunes filles choisir ; chers parents, je vous en prie, Entendez [notre] volonté ! »
Par Farida Tiemtore, Fondatrice des Héroines du Faso, Voix EssentiELLES du Burkina Faso et Membre du conseil des Jeunes du Fonds mondial
Le mois d’octobre 2024 a été un concentré d’événements dynamiques et inspirants pour la santé mondiale, avec la jeunesse en première ligne. En tant que Voix Essentielles du Burkina et membre du Conseil des Jeunes du Fonds mondial, j’ai eu l’opportunité de participer au Sommet mondial de la Santé (World Health Summit) 2024 à Berlin et de prendre part au Sommet des jeunes pour la Santé (Youth Health Summit), une initiative qui rassemble des jeunes leaders d’horizons et de réseaux variés pour un objectif commun : soutenir la prochaine Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial prévue en 2025.
Youth Health Summit : Une co-création pour soutenir la lutte contre le paludisme et la 8ème Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial
Le Youth Health Summit a été organisé par le groupe de travail de la jeunesse du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme (RBM Youth Workstream) et le Fonds mondial. Cet événement a rassemblé des jeunes leaders de différents réseaux internationaux tels que The International Federation of Medical Students’Associations (IFMSA), The International Pharmaceutical Students Federation (IPSF), The Global Fund Advocates Network (GFAN) Afrique et Asie, ainsi que l’organisation ONE, afin de réfléchir ensemble à des stratégies pour unir la voix des jeunes en faveur de la lutte contre le paludisme et soutenir la prochaine reconstitution des ressources du Fonds Mondial.
Pour moi, cette expérience a révélé la force de la mobilisation de la jeunesse car il est évident que notre détermination et notre engagement constituent des éléments moteurs pour soutenir les ressources du Fonds, essentiels pour lutter contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. En tant que Voix EssentiELLES au Burkina Faso et Membre du Conseil des Jeunes du Fonds Mondial, ce sommet m’a offert une opportunité précieuse de partager la réalité de nombreux jeunes et femmes Burkinabè, touchés par le paludisme et confrontés aux défis de soins. J’ai pu mettre en avant l’importance de la participation des jeunes dans les processus décisionnels et l’accès aux plateformes internationales. J’ai également pu échanger avec les autres jeunes engagés de la manière dont nous pourrions nous impliquer et penser de nouvelles perspectives pour influencer positivement le financement mondial de la santé. Ensemble, nous avons identifié nos forces en tant que jeunes leaders et discuté de l’importance d’une part de mobiliser nos communautés à travers des campagnes de sensibilisation, d’autre part de défendre activement des causes au niveau national et international et enfin de participer à la recherche pour soutenir l’innovation en matière de santé.
Le World Health Summit : Favoriser la confiance et l’innovation pour un monde en meilleure santé
Le World Health Summit, a mis en lumière des discussions importantes sur la santé mondiale. J’ai eu l’occasion d’assister à des sessions stratégiques comme l’impact de Gavi et du Fonds mondial, la santé dans le contexte du changement climatique, et l’importance d’investir dans la santé des femmes. Une session dédiée aux innovations dans la lutte contre le paludisme, menée en partenariat avec le secteur privé, a également révélé des solutions prometteuses pour éliminer cette maladie. J’ai également pris part à une rencontre avec Peter Sands, le Directeur Executif du Fonds Mondial. À l’occasion de cette session, organisée par les Amis du Fonds Allemagne, le Directeur Exécutif a tout d’abord présenté les priorités du Fonds mondial, dans le contexte de multiples crises actuelles, en amont de la prochaine Conférence de reconstitution des ressources mais aussi mis en avant le rôle clé de la société civile et des réseaux de jeunes pour mobiliser les pays endémiques au paludisme.
Dialogue intergénérationnel : Quand les jeunes et les dirigeants unissent leurs forces
Un des moments marquants du Sommet mondial de la santé a été le Dialogue intergénérationnel. Aux côtés de personnalités telles que le Dr Michael Adekunle Charles, CEO du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme, et Peter Sands, Directeur exécutif du Fonds mondial, nous avons discuté de comment renforcer la participation des jeunes dans la lutte contre le paludisme. Lors de mon intervention, j’ai souligné l’importance de considérer la jeunesse non pas comme une simple ressource mais comme un acteur stratégique, capable d’apporter des solutions innovantes et durables. En tant que Voix EssentiELLES, je me sens investie d’une responsabilité particulière : celle de faire résonner la voix des jeunes femmes Burkinabè et d’autres pays africains dans les hautes sphères de la santé mondiale. J’ai donc plaidé pour un soutien renforcé aux jeunes, notamment dans les domaines du numérique et du plaidoyer communautaire, afin que nous puissions impacter nos communautés de manière significative. Les réactions des dirigeants ont été encourageantes et ont montré que le potentiel des jeunes est reconnu, même si un soutien plus structuré et des financements restent nécessaires pour réaliser nos objectifs communs.
Forum Galien Afrique : Les femmes, les jeunes et la résilience climatique
Au Forum des Jeunes du Galien Afrique, qui s’est tenu à Dakar, j’ai eu l’honneur de participer à un panel sur le thème « Résilience climatique et sanitaire en Afrique : Les femmes et les jeunes ouvrent la voie » le 23 octobre 2024. Les discussions ont mis en lumière l’impact du changement climatique sur les maladies comme le paludisme, et comment les jeunes, en particulier les femmes, peuvent être au cœur de la résilience climatique de leurs communautés. Mon intervention a porté sur l’importance de mobiliser la jeunesse pour intégrer les défis climatiques dans la santé publique, avec un focus sur le paludisme. Cette discussion a renforcé mon engagement à poursuivre mes initiatives numériques, à travers mon blog notamment, pour amplifier la voix des femmes et promouvoir leur rôle dans la prévention des maladies. La participation à ce panel m’a permis de tisser des liens précieux avec d’autres jeunes engagés, partageant des perspectives et des solutions pour renforcer notre impact au niveau régional.
Ces événements ont souligné un point très important : les jeunes ne sont pas simplement l’avenir, ils sont le présent de la santé mondiale. Grâce à notre passion et à notre énergie, nous avons le potentiel de faire bouger les lignes et de contribuer activement à un monde plus sain. Cependant, pour que cet impact soit durable, des partenariats solides et un soutien structuré sont essentiels. En tant que membre du Conseil de la Jeunesse du Fonds mondial et Voix EssentiELLES du Burkina, je suis convaincue que nous avons non seulement la volonté, mais aussi le pouvoir d’impulser le changement dans la santé et plus largement l’écosystème du développement mondial.
Speak Up Africa a placé le leadership des femmes au centre de sa programmation stratégique et, à l’occasion de la Journée Internationale de la Femme Africaine (JIFA), s’associe aux communautés du réseau Voix EssentiELLEs pour réaffirmer l’engagement envers le développement et l’émancipation des femmes leaders à travers l’Afrique. Le thème de cette année, « Investir dans les femmes : Accélérer le progrès », appelle à une collaboration étendue entre gouvernements, entreprises, société civile et individus pour promouvoir l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes.
Illustrant ce progrès transformateur, nous célébrons, Anne-Cécile Konan, Présidente de l’Union Nationale des Femmes Handicapées de Côte d’Ivoire (UNAFEHCI) qui est engagée depuis près de 20 ans dans le combat pour l’insertion et l’inclusion des femmes vivant avec un handicap dans la société. Partant d’un constat d’une marginalisation accrue, du manque de représentation et d’accès aux ressources, Anne-Cécile a mené depuis 2006 un plaidoyer convaincant pour amplifier les préoccupations de ces populations et impliquer les communautés de sa région du centre en Côte D’Ivoire dans la prévention en matière de santé. Ses efforts lui ont valu la reconnaissance des autorités locales pour ses activités de sensibilisation s’agissant de la santé sexuelle et reproductive et de la lutte contre le paludisme. Avec le soutien et l’appui des chefs religieux,communautaires et autorités sanitaires de sa région, son association a pu déployer plus de visites sur le terrain dans les zones rurales afin de les sensibiliser aux besoins des personnes vivant avec un handicap et leur prise en compte dans l’accès aux services de santé. De plus, l’UNAFEHCI adresse aussi les questions de subsistance de ces populations avec des programmes de formation et des activités de génération de revenu. L’ association est aussi membre de la section féminine de la fédération ouest-africaine des personnes handicapées et est membre du réseau panafricain des femmes handicapées
Son activisme communautaire a été reconnu au niveau international par sa participation au Hive Africa Global Leaders Program – un atelier de 3 jours en immersion axé sur le leadership des communautés, et sa nomination au Hall of Fame de HIVE Africa lors de la cérémonie de récompenses le 11 juillet à Abidjan. HIVE Africa est une communauté mondiale qui soutient les leaders et entrepreneurs sociaux engagés à créer un monde meilleur par des programmes de leadership transformationnels. Cette distinction souligne son rôle influent dans l’amélioration des politiques de santé et l’émancipation des femmes en Afrique.
Participer au Hall of Fame de HIVE Africa a renforcé ma conviction que l’émancipation des femmes, en particulier des femmes handicapées, est essentielle pour le progrès de notre continent. En investissant dans leur potentiel, nous bâtissons des communautés plus fortes et résilientes.
Anne Cécile Konan
L’action d’Anne-Cécile et de son organisation au sein de Voix EssentiELLES illustre l’effet catalytique de l’investissement dans les femmes leaders sur les changements socio-politiques et le développement durable. Leur engagement a permis d’offrir une voix aux groupes souvent marginalisés et de façonner des politiques ayant un impact direct sur leur vie.
En cette journée positionnant la femme africaine comme agent de changement et de développement, nous célébrons le leadership d’Anne-Cécile Konan et la force collective des femmes à travers notre réseau. Joignez-vous à la célébration de ces succès remarquables et continuez à encourager les femmes africaines dans leur parcours vers le leadership et l’autonomisation. Ensemble, œuvrons pour un changement significatif et l’unité à travers notre continent!
Lancée en juillet 2021, le réseau Voix EssentiELLES est une initiative qui rassemble actuellement 39 organisations au Burkina Faso, Côte D’Ivoire et Sénégal, autour du développement des capacités des organisations communautaires de base en matière de sensibilisation et de plaidoyer pour l’inclusion des femmes et leurs perspectives dans les décisions de santé. Adoptant une vision panafricaine du plaidoyer axé sur le genre, cette initiative prévoit de s’étendre à d’autres pays de la région francophone d’Afrique de l’Ouest et Centrale au cours des trois prochaines années. L’objectif est de renforcer encore l’accès des femmes aux instances de prise de décision, où des résultats déjà prometteurs ont été enregistrés.
Speak Up Afric’Art est une initiative dynamique qui embrasse l’art comme moyen d’expression et de changement, en encourageant les artistes africains à utiliser leur créativité pour mettre en lumière des enjeux sociaux critiques. Cet espace unique permet non seulement d’exposer les talents artistiques divers de l’Afrique, mais aussi de catalyser les discussions sur des thèmes essentiels tels que la santé publique, l’égalité des genres et les droits de l’homme.
Cette année, cette première édition est fier de présenter Fatimata Mamadou Lamine Sy, une militante passionnée, Voix EssentiELLES et Secrétaire Exécutive de l’Association Sénégalaise pour l’Avenir de la Femme et de l’Enfant (ASAFE). Son histoire personnelle et professionnelle est un témoignage poignant de la résilience et du pouvoir de l’activisme féminin. Fatimata, victime elle-même de mutilation génitale féminine, a transformé son expérience en une force motrice pour le changement, devenant une voix influente dans la lutte pour les droits des femmes et des filles en Afrique.
À travers Voix EssentiELLES, un programme dédié à l’autonomisation des femmes et des filles dans les sphères décisionnelles, notamment dans la gouvernance de la santé, Fatimata incarne l’esprit de leadership et d’engagement que Speak Up Afric’Art souhaite mettre en avant.
Speak Up Afric’Art invite le public à découvrir l’histoire de Fatimata Sy, à travers ses quelques lignes.
Fatimata Sy : Voix EssentiELLES
Je suis Fatimata Mamadou Lamine Sy, Secrétaire Exécutive de l’ASAFE. Mon chemin dans le monde de la santé publique et de l’humanitaire n’est pas seulement professionnel, il est profondément personnel. Victime de mutilation génitale féminine, j’ai pris ma douleur et ma colère et les ai transformées en une force motrice pour le changement, défendant passionnément les droits des femmes et des filles face à des adversités souvent écrasantes. Je dis souvent que : « Participer à l’émancipation des femmes et filles est un devoir de tout citoyen. »
Fatimata Sy : Voix EssentiELLES
Je suis Fatimata Mamadou Lamine Sy, Secrétaire Exécutive de l’ASAFE. Mon chemin dans le monde de la santé publique et de l’humanitaire n’est pas seulement professionnel, il est profondément personnel. Victime de mutilation génitale féminine, j’ai pris ma douleur et ma colère et les ai transformées en une force motrice pour le changement, défendant passionnément les droits des femmes et des filles face à des adversités souvent écrasantes. Je dis souvent que : « Participer à l’émancipation des femmes et filles est un devoir de tout citoyen. »
Originaire de Guédiawaye, une banlieue de Dakar, je viens d’un endroit où certaines traditions nuisibles tel que l’excision perdurent malheureusement. Ces traditions ont façonné ma jeunesse et ont semé les graines de ma future résistance. Mon engagement a apporté des changements positifs mais à un coût personnel élevé, me faisant souvent sentir isolée au sein de ma propre communauté.
En 2011, je me suis jointe à l’Association des jeunes pour le Développement (AJD/Pasteef) en tant qu’assistante chargée de programme. Depuis lors, j’ai mené avec audace plusieurs initiatives pour combattre les violences faites aux femmes. Mon rôle actuel à l’ASAFE me permet de toucher encore plus de vies, éduquant et luttant contre les pratiques traditionnelles dangereuses.
N’oublions pas que : « Pour vraiment lutter contre les mutilations génitales féminines, il est crucial d’impliquer les jeunes, futurs parents, dans cette conversation. »
Mes études en travail social, finance, gestion publique et droits de l’homme ont enrichi ma compréhension et ma capacité à agir. Élue récemment adjointe au maire de Guédiawaye, je continue à utiliser ma position pour amplifier les voix des marginalisés.
Sous ma présidence, l’ASAFE s’attaque à des enjeux cruciaux comme les mariages d’enfants, les grossesses précoces et les mutilations génitales féminines. Nous offrons soutien et sensibilisation, combattant également des fléaux contemporains comme la Covid-19 et le paludisme. L’ASAFE, composée majoritairement de jeunes femmes, incarne notre engagement pour un avenir où les femmes sont leaders et libres.
Au-delà de mon rôle à l’ASAFE, ma position politique me permet de plaider pour une meilleure représentation des jeunes et des femmes dans les décisions qui nous touchent tous. Je suis déterminée à continuer mon combat pour l’autonomie et la dignité de toutes les femmes.
Speak Up Afric’Art représente une convergence de ma passion pour l’art et mon engagement envers le changement social. Cette plateforme permet aux artistes, experts et décideurs de collaborer et d’exprimer les problématiques africaines à travers des œuvres créatives. L’art challenge les stéréotypes et célèbre notre diversité et notre identité, fournissant un puissant moyen de narration et de transformation sociale.
Voici une pensée que j’ai partagé pour l’initiative Lingueer :
« Dans une société qui confine souvent les femmes à des rôles restreints, il est crucial qu’elles se lèvent pour briser ces barrières. En tant que femme, je refuse de me plier aux diktats qui limitent mon épanouissement personnel et ma liberté d’expression. L’art nous permet de lever nos voix, transformons notre société et mettons fin aux injustices subies par les femmes et les filles en Afrique. »
Avec les initiatives Speak Up Afric’Art et Voix EssentiELLES, j’ai découvert une synergie puissante entre l’art et l’activisme. Alors que Speak Up Afric’Art utilise le langage universel de l’art pour défier les stéréotypes et favoriser le dialogue, Voix EssentiELLES autonomise les femmes et les filles en leur donnant les moyens de participer activement à la formation des politiques et des décisions qui affectent leur vie. Ensemble, ces initiatives amplifient l’impact de chacune — Voix EssentiELLES fournit le programme substantiel du changement, et Speak Up Afric’Art offre une plateforme créative pour exprimer et promouvoir ce changement. En intégrant les objectifs des deux initiatives, nous ne nous contentons pas de relever les défis immédiats auxquels sont confrontées les femmes et les filles, mais nous créons également des changements culturels durables qui célèbrent et font progresser l’égalité des genres. Cette approche illustre comment l’art et le plaidoyer peuvent se croiser pour créer des transformations significatives et durables dans la société.
May 10, 2024, Arusha, Tanzania – The 18th International Conference on Community-Based Adaptation to Climate Change (CBA18) took place from 6 May to 9 May 2024 in Arusha, Tanzania. In To increase co-creation and collaboration between climate and health actors, the Global Fund convened representatives of civil-society organizations and impacted communities working on HIV, TB, Malaria, health and climate response from various regions of Africa to the Conference.
Of the three diseases at the core of the Global Fund’s mission, malaria is the most affected by climate change. Eighty-seven percent of the global malaria burden and Global Fund resources are focused in the same 50 most vulnerable countries. Climate change, in addition to drug- and insecticide-resistance and conflict, poses an urgent threat to malaria control and elimination efforts. Climate change also jeopardizes the fight against HIV and TB. Its impact on food security, as well as extreme weather events, are driving population displacement, which increases communities’ vulnerability to disease. Floods, cyclones and other climate disasters also interrupt access to healthcare.
Climate change presents a profound threat to the reversal of gains and achievements of the Global Fund’s partnership in climate-impacted countries and communities. Impacted and vulnerable communities and people are at the center of the Global Fund strategy. Sub-Saharan Africa and South Asia have lowest per capita greenhouse gas emissions but have many of the most climate-vulnerable countries.
CBA18 brings together community of practitioners, grassroots representatives, local and national government planners, policymakers and donors working at all levels and scales to reimagine solutions that enable transformative outcomes, through the agency of communities driving climate action. CBA is a space for the climate adaptation community to share learning on community-based and locally led adaptation approaches, and to explore how to put the principles for locally led adaptation (LLA) into practice, recognizing the complexities, innovations and challenges that must be overcome. The Global Fund and its community and civil society partners- ALMA, EANNASO, HEPS Uganda, ITPC, Lensational, RAME and Speak Up Africa co-created two sessions at the conference focused on “Resilient Communities, Health Futures” and “Community engagement and advocacy in climate-health decision-making spaces”.
Climate change is increasing existing social and economic vulnerabilities, including amongst key, vulnerable and underserved populations affected by HIV, Tuberculosis or malaria, with most significant impacts occurring in Africa, Asia and parts of Latin America and the Caribbean.
By 2030s, models indicate that potentially an additional 50-62 million people will be at increased risk for endemic malaria transmission, and 37-48 million people at risk for seasonal transmission, in Central, Eastern, and Southern Africa.
The African Leaders Malaria Alliance (ALMA) is working to keep the issues of climate change and health, including malaria and Neglected Tropical Diseases (NTDs), high on the agenda of the Heads of States and Governments of Africa, the quarterly report being a good example and we are working to provide support for countries to integrate climate change and health indicators to the scorecard tools of accountability, advocacy and action.
Aloyce Urassa, Public Health Scientist and Chairperson of the ALMA Youth Advisory Council.
Climate inequities disproportionately affect low-income and marginalized communities, worsening the existing inequalities in political power, policy, practice, and funding that also contribute to health disparities. Climate change impacts people and communities ability to access health services differently depending on a wide range of climate-related and societal factors including gender and age, and this is why “Support for the adaptation of communities-led solutions to climate change must focus on raising their awareness in order for them to find tailored and context-specific solutions.” Simon Kaboré, Regional Executive Director of RAME.
Incorporating gender considerations into climate change and disaster risk reduction projects can help ensure the projects’ effectiveness and improve women’s, and their families’, resilience to climate change. By addressing gender, adaptation, and mitigation together, we can come up with approaches on the ground that have multiple development benefits. Women are already more vulnerable to undernutrition, health vulnerabilities and have less access to medical services than men; climate change can exacerbate this situation. Changing temperatures alter vectors for diseases like malaria, higher sea-surface temperatures are correlated with cholera epidemics, and more frequent droughts and floods will worsen sanitation and hygiene. Since 2021, Speak Up Africa, an advocacy and strategic communications organization, is working with the Global Fund on the Voix EssentiELLES initiative, a project strengthening women and girls’ capacity, in all of their diversity, by meaningfully engaging them in decision-making processes and spaces that influence health policies and programs.
This conference is a perfect opportunity for Speak Up Arica and our Voix EssentiELLES initiative to delve into the climate world and actors and understand the challenges and adaptation mechanisms or programs in place that are critical for climate resilience. It is even more essential for us to understand community-led gender-sensitive solutions implemented by our climate counterparts and think about how to best co-create climate health resilient gender considerations in Africa. I was delighted to attend sessions like the « Turning the tide: how to enable gender and locally led adaptation action for good » which was particularly insightful.
Maelle Ba, Senior Communications Manager at Speak Up Africa and co-Chair of the RBM Partnership to End Malaria Strategic Communications Partner Committee.
To date, climate and health risks are often viewed in silos in decision making. This is why, as part of the Conference, Lensational, a non-profit social enterprise, with the mission of equipping women from underrepresented groups and communities with cameras and photography training so they can express themselves and represent themselves with dignity, Speak Up Africa and the Global Fund, organized a session on « Community engagement and advocacy in climate-health decision-making spaces » to take stock of best practices and learnings in advancing community engagement and advocacy in health and climate adaptation policy, programming and financing. The interactive session further explored approaches that have worked in strengthening capacities and leadership to improve advocacy and meaningful engagement of communities most impacted by climate change.
With a focus on acquiring new skills, sharing experiences and connecting with peers, the CBA18 conference offers participants four days of discussion, debate, peer-to-peer ‘skill-shares’ and knowledge exchange, through an innovative, dynamic and interactive space, enabling participants to promote community-led climate action.
It is only through integration, adaptation and innovation that we will be able to address the climate crisis and ensure healthy futures for all. This Conference has provided a platform, even within the Global Fund partnership, to hold crucial conversations on how to best integrate climate resilience into community systems. Our amazing partners are coming up with powerful and impactful solutions and enabling us to increase knowledge translations.
Seonmi Choi, Senior Advisor- Climate Change and Environment at the Global Fund
As the impacts of climate change cause ripples through communities worldwide, scaled-up efforts that support those most impacted by the climate crisis are urgently needed. Breaking down the silos between climate and health is imperative for effective decision-making, and community voices on adaptation are key in understanding how climate and health are interlinked, which will eventually allow for development of holistic strategies that address both climate resilience and health equity.
Pour bâtir des communautés plus fortes, il faut créer des systèmes de soutien solides qui peuvent combler les lacunes lorsque les ressources publiques font défaut. En l’honneur de la Journée internationale de la femme et des un an d’anniversaire de l’ouverture de son centre d’accueil, nous mettons en lumière les efforts remarquables d’Irad Gbazalé, la dirigeante visionnaire et présidente de Femmes en Action. Sous sa direction inébranlable, son refuge d’Agboville, en Côte d’Ivoire, est devenu un sanctuaire d’espoir et de guérison pour les survivantes de violences sexuelles et sexistes.
Femme en Action a transcendé la notion traditionnelle d’ONG. Depuis sa création en 2023, son centre a fourni non seulement un refuge mais aussi un lieu de renaissance aux femmes et aux filles qui ont fait face à des difficultés inimaginables. Irad, autrefois une voix renommée sur les ondes locales, a consacré sa vie à la lutte contre la violence sexiste, menant cette charge avec une détermination et une compassion sans précédent.
Notre visite dans ce lieu d’exception, aux côtés des partenaires de la Fondation CHANEL et du Fonds Mondial, met en lumière l’importance de l’initiative Voix EssentiELLES. Ce projet souligne l’importance vitale de la voix des femmes dans les espaces de décision et vise à éradiquer les violences faites aux femmes et aux filles.
Chaque femme qui arrive au centre s’engage dans un parcours transformateur, qui commence par un geste simple mais profond : accueillir et écouter. Ici, elles trouvent plus qu’un abri ; elles découvrent un chemin vers la guérison et l’autonomie, structuré par un processus complet en cinq étapes :
Au-delà de l’aide immédiate, le centre s’engage dans l’éducation et l’autonomisation. Par le biais de cours d’alphabétisation, de formations professionnelles, de causeries éducatives, d’ateliers de pâtisserie et d’activités commerciales et communautaires, les femmes reçoivent les outils dont elles ont besoin pour se forger un nouvel avenir et parvenir à une réinsertion sociale et économique.
En seulement un an, le centre a transformé la vie de 106 femmes et filles, offrant à beaucoup d’entre elles un foyer temporaire et un nouveau départ. L’impact de Femmes en Action s’étend au-delà de ses murs, soutenu par les autorités locales et servant de modèle à d’autres régions.
Cette visite à Agboville était plus qu’un constat ; c’était une immersion profonde dans une lutte qui exige notre engagement collectif. À travers l’expérience de Femmes en Action, nous nous rappelons l’importance de l’unité dans la lutte contre les violences basées sur le genre, une lutte partagée qui mène à la victoire collective.
Grâce à l’engagement indéfectible d’Irad et de son équipe dévouée, Le centre est devenu un pilier de force pour les femmes d’Agboville. Il symbolise le pouvoir de la solidarité et du soutien mutuel, nous incitant toutes à poursuivre la lutte pour un avenir où chaque femme puisse vivre sans violence.
En cette Journée internationale des femmes, célébrons la résilience et le leadership de femmes comme Irad Gbazalé, qui œuvrent sans relâche pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes partout dans le monde.
Imaginez un monde où nous, les femmes, premières concernées et actrices de la santé des familles, sont enfin entendues et représentées dans les plus hautes sphères de décision. C’est le combat que je mène depuis mon élection comme membre suppléante du groupe constitutif « Femmes, jeunes filles et enfants » de l’Instance de Coordination Nationale (CCM) du Fonds mondial au Burkina Faso.
Le CCM, un rôle crucial mais peu de femmes à la table
Le CCM est un comité national qui présente les demandes de financement de notre pays au Fonds mondial et assure le suivi stratégique des subventions pour lutter contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme. Un rôle crucial dans lequel nous, les femmes, restons pourtant sous-représentées.
Mon implication active au sein du CCM
C’est pour changer cette situation que je me suis engagée, avec le soutien du programme Voix Essentielles qui promeut le leadership féminin. Au sein du CCM, je ne me contente pas d’être présent. Je m’implique activement dans les processus clés, comme les négociations avec les instances décisionnelles du Fonds mondial.
En tant que membre de l’équipe focale, je travaille avec mes pairs à l’acquisition d’une nouvelle subvention qui sera déterminante pour renforcer le système de santé de notre pays et surtout garantir l’accès des malades aux soins et médicaments essentiels. C’est une immense responsabilité que je suis fière d’assumer en tant que jeune femme leader issue d’une organisation à base communautaire. Mon engagement dans ce comité témoigne de ma volonté de porter la voix des femmes afin d’influencer les décisions stratégiques qui impactent nos vies.
L’atelier Voix Essentielles à Abidjan, une expérience inspirante
En février dernier, j’ai eu la chance de participer à un atelier de renforcement des capacités et de partage d’expériences organisé par l’initiative Voix Essentielles à Abidjan. Pendant quatre jours, j’ai été nourrie humainement et intellectuellement grâce aux belles rencontres avec d’autres jeunes femmes leaders du Sénégal et de la Côte d’Ivoire.
Un des temps forts a été l’événement de haut niveau sur « l’importance des plateformes, des espaces de dialogues et de la représentation dans le cadre de la lutte contre les violences basées sur le genre et pour l’atteinte de l’égalité Femme-Homme ». J’ai eu l’honneur d’y intervenir en tant que panéliste pour partager mon expérience au sein du CCM et ma vision pour renforcer le leadership des femmes dans ces instances.
Porter les préoccupations spécifiques des femmes à tous les niveaux
Car au-delà de ma présence au sein du CCM que j’espère inspirante, je veille surtout à ce que nos préoccupations et besoins spécifiques soient pris en compte à tous les niveaux. Nous, les femmes, sommes aux deux bouts de la chaîne sanitaire. La prise en compte de notre voix est indispensable pour accélérer le contrôle et l’élimination des pandémies combattues par le Fonds mondial.
Mon expertise de terrain, ma mission et ma vision
Nous, les jeunes filles issues de la communauté, avons notre place dans ces instances car nous connaissons les réalités du terrain. Nous saurons porter les vrais problèmes là où il faudra et même proposer des solutions adéquates.
Représenter dignement ma communauté, faire entendre la voix des femmes au plus haut niveau, inspirer d’autres jeunes filles à prendre des responsabilités est la mission que je me suis donnée. Elle est immense mais ô combien essentielle pour une couverture sanitaire universelle.
Construisons ensemble l’avenir de la lutte contre les pandémies
Des rencontres comme celle d’Abidjan renforcent ma détermination. Ensemble, nous, jeunes femmes leaders, ouvrons la voie à une nouvelle génération d’activistes engagés pour faire de l’égalité femmes-hommes et de la santé pour toutes une réalité. Et si c’était ça, l’avenir de la lutte contre les grandes pandémies ? Je veux le croire. Avec votre soutien, tout est possible. Ensemble, faisons entendre la voix des femmes !
Amanda Sawadogo
Secrétaire Générale de l’Association Soutien aux enfants et femmes vulnérables
Membre de l’Instance de Coordination Nationale du Fonds mondial
22 février 2024, Abidjan, Côte d’Ivoire – Les partenariats public-privé, la collaboration multisectorielle, l’estime de soi, les violences basées sur le genre, l’intersection entre le genre et la santé publique et la masculinité positive, autant de sujets abordés lors de l’événement « L’importance des plateformes, des espaces de dialogue et de la représentation dans le cadre de la lutte contre les violences basées sur le genre et pour l’atteinte de l’égalité Femme-Homme » organisé dans le cadre de l’initiative Voix EssentiELLES à Abidjan, le 20 février 2024. Une initiative visant à renforcer les organisations dirigées par des femmes et des filles, dans toute leur diversité, en les engageant de manière significative dans les processus et espaces décisionnels qui influencent les politiques et programmes de santé. Mise en œuvre par Speak Up Africa et co-financée par le Fonds mondial et la Fondation CHANEL, l’initiative, lancée en 2021, regroupe à date 39 organisations à base communautaire en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Burkina Faso.
Nous savons que si nous voulons mettre un terme aux maladies et fléaux qui affectent nos communautés et nos économies, il est essentiel que les politiques visant à lutter contre les problèmes de santé prennent en compte efficacement la problématique genre en y intégrant l’expérience, et le vécu des femmes et des filles.
Professeur Mamadou Samba, Directeur Général de la Santé de Côte d’Ivoire en lors de son discours inaugural
L’événement a mis en lumière des échanges et des discussions de panel entre le Dr. Danielle Adjafi, Présidente du CCM (Country Coordination Mechanism en anglais) de Côte d’Ivoire, Yacine Djibo, Directrice Exécutive de Speak Up Africa, Ghislain Coulibaly, Sociologue Président du Réseau des Hommes Engagés pour l’Égalité Femmes-Hommes en Côte d’Ivoire, Nene Fofana, Fondatrice du Groupe de Conseil Africa Forward, Aïssata Sidibé, Fondatrice et PDG d’Afrique Femme, Amanda Savadogo, Secrétaire générale de l’Association d’Appui aux Enfants et Femmes Vulnérables, Sylvie Diack, Coordonnatrice du Club des jeunes filles de Kolda et Aicha Ouédraogo de l’Association Tends-moi la main.
Voix EssentiELLES incarne notre engagement à amplifier les voix des femmes et des filles dans les espaces décisionnels. Leur leadership est essentiel pour façonner des politiques de santé inclusives et équitables.
Yacine Djibo, Directrice exécutive de Speak Up Africa lors du premier panel sur « Leadership, représentation et collaboration : Le pouvoir de la connectivité pour accélérer l’égalité des genres et la santé des femmes et des filles en Afrique de l’Ouest ».
Les femmes, au cœur de leurs communautés, doivent être intégrées dans les espaces décisionnels, car elles sont plus à même de parler des problématiques de terrain.
Amanda Savadogo, membre du CCM du Burkina Faso.
Le Gouvernement du Canada est un fervent partisan du Fonds Mondial et champion de l’égalité des genres. En novembre 2022, à l’occasion de la campagne des « 16 jours d’activisme » Son Excellence Monsieur Anderson Blanc, Ambassadeur du Canada en Côte d’Ivoire avait, avec son équipe, rencontré une équipe de Voix EssentiELLES du Sénégal, du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire. Champion #LuiPourElle, il a ainsi déclaré lors de son allocution à l’événement :
Le Canada, par le biais de sa politique d’aide internationale féministe, est profondément engagé dans la promotion de l’égalité des sexes et soutient activement l’autonomisation des femmes et des filles. À ce titre, nous appuyons l’initiative Voix EssentiELLES, car le Canada croit fermement que les femmes et les filles doivent être placées au cœur des processus décisionnels, en les encourageant notamment à contribuer à l’élaboration des politiques et des programmes de santé. Les femmes ont droit à la parole. Entendons leur voix ! Pour elles, pour le développement inclusif et la prospérité de leurs communautés !
Son Excellence Monsieur Anderson Blanc, Ambassadeur du Canada en Côte d’Ivoire
La violence contre les femmes et les filles constitue aujourd’hui l’un des défis les plus répandus en matière de droits humains dans le monde. Une femme sur trois est victime d’une forme de violence physique ou sexuelle au cours de sa vie. La violence contre les femmes et les filles est enracinée dans l’inégalité du genre, la discrimination et les normes culturelles et sociales néfastes qui mettent l’accent sur la supériorité des hommes sur les femmes, normalisent la violence à l’égard des femmes et permettent aux auteurs d’agir en toute impunité.
Durant le second panel sur les « Plateformes, partenaires et coalitions travaillant ensemble pour mettre fin aux violences basées sur le genre en Côte d’Ivoire et en Afrique », Ghislain Coulibaly, Président fondateur du Réseau des Hommes Engagés pour l’Égalité de Genre, également sociologue et Spécialiste Genre, a discuté de la masculinité positive comme alternative pour réduire les violences basées sur le genre en Afrique : « La masculinité positive est une alternative nouvelle pour une réduction efficace des violences basées sur le genre en Afrique. ».
La France, membre Fondateur du Fonds Mondial, était représentée par Mme Emmanuelle Espié, Conseillère régionale en santé mondiale à l’Ambassade de France en C’ôte d’Ivoire, qui a réaffirmé l’engagement du pays pour la santé globale mais aussi la santé des femmes : « Le soutien aux femmes africaines est fondamental pour construire des communautés résilientes et promouvoir l’égalité de genre. Nous devons prendre conscience de nos réalités et nos responsabilités. ». Lors de la précédente Conférence de reconstitution des ressources en septembre 2022, la France a promis 1,596 milliard d’euros, soit une augmentation de 23 % par rapport à sa contribution précédente. Cet engagement témoigne de l’engagement fort du pays à positionner la santé mondiale comme une priorité de la politique de développement française, ce qui se reflète également dans sa récente stratégie mondiale de santé pour 2023-2027.
Pour conclure la session d’échanges, Irad Gbazale, Voix EssentiELLES de la Côte d’Ivoire, activiste et Présidente de l’organisation Femmes en Action, basée à Agboville a déclaré : « Nous devons être prêtes et prêts à relever les défis et à inspirer le changement à travers l’Afrique. Les violences basées sur le genre sont un fléau pour nous toutes et tous. N’ayons pas peur de dire la vérité. La honte doit changer de camp. »
Lorsque les femmes et les filles sont habilitées et soutenues pour jouer un rôle dans le processus de prise de décision, des politiques et des programmes de santé véritablement efficaces qui tiennent compte des différences entre les sexes et des sensibilités culturelles peuvent être élaborés et mis en œuvre, en s’appuyant sur l’expérience vécue des femmes et des filles. Ainsi, Voix EssentiELLES vise à renforcer le leadership féminin et à soutenir les femmes et les filles dans leur diversité, en investissant dans les capacités des organisations de base pour améliorer la santé et l’égalité.
February 22, 2024, Abidjan, Ivory Coast – Public-private partnerships, multisectoral collaboration, self-esteem, gender-based violence, the intersection between gender and public health, and positive masculinity were among the topics discussed at the event « The Importance of Platforms, Dialogue Spaces, and Representation in the Fight Against Gender-Based Violence and for Achieving Gender Equality » organized as part of the Voix EssentiELLES initiative in Abidjan, on February 20, 2024. An initiative aimed at strengthening organizations led by women and girls, in all their diversity, by engaging them meaningfully in decision-making processes and spaces that influence health policies and programs. Implemented by Speak Up Africa and co-financed by the Global Fund and the CHANEL Foundation, the initiative, launched in 2021, now includes 39 community-based organizations in Ivory Coast, Senegal, and Burkina Faso.
We know that if we want to end the diseases and scourges affecting our communities and economies, it is essential that health policies effectively address gender issues by integrating the experiences and lived realities of women and girls.
Professor Mamadou Samba, Director General of Health of Ivory Coast during his opening speech
The event highlighted exchanges and panel discussions between Dr. Danielle Adjafi, President of the CCM (Country Coordination Mechanism) of Ivory Coast, Yacine Djibo, Executive Director of Speak Up Africa, Ghislain Coulibaly, Sociologist President of the Network of Men Committed to Gender Equality in Ivory Coast, Nene Fofana, Founder of Africa Forward Consulting Group, Aïssata Sidibé, Founder and CEO of Afrique Femme, Amanda Savadogo, General Secretary of the Support Association for Vulnerable Children and Women, Sylvie Diack, Coordinator of the Kolda Young Girls’ Club, and Aicha Ouédraogo from the Association Tends-moi la main.
Voix EssentiELLES embodies our commitment to amplifying the voices of women and girls in decision-making spaces. Their leadership is essential to shaping inclusive and equitable health policies.
Yacine Djibo, Executive Director of Speak Up Africa during the first panel on « Leadership, Representation, and Collaboration: The Power of Connectivity to Accelerate Gender Equality and the Health of Women and Girls in West Africa. »
Women, at the heart of their communities, must be integrated into decision-making spaces, as they are better able to speak about field issues.
Amanda Savadogo, a member of the CCM of Burkina Faso.
The Government of Canada is a staunch supporter of the Global Fund and a champion of gender equality. In November 2022, during the « 16 Days of Activism » campaign, His Excellency Mr. Anderson Blanc, Ambassador of Canada to Ivory Coast, and his team met with a team of Voix EssentiELLES from Senegal, Burkina Faso, and Ivory Coast. A #HeForShe champion, he stated during his speech at the event:
Canada, through its feminist international aid policy, is deeply committed to promoting gender equality and actively supports the empowerment of women and girls. As such, we support the Voix EssentiELLES initiative, because Canada firmly believes that women and girls must be at the heart of decision-making processes, encouraging them to contribute to the development of health policies and programs. Women have the right to speak up. Let’s hear their voices! For them, for inclusive development, and the prosperity of their communities!
His Excellency Mr. Anderson Blanc, Ambassador of Canada to Ivory Coast
Violence against women and girls is today one of the most widespread human rights challenges in the world. One in three women is a victim of some form of physical or sexual violence in her lifetime. Violence against women and girls is rooted in gender inequality, discrimination, and harmful cultural and social norms that emphasize men’s superiority over women, normalize violence against women, and allow perpetrators to act with impunity.
During the second panel on « Platforms, Partners, and Coalitions Working Together to End Gender-Based Violence in Ivory Coast and Africa, » Ghislain Coulibaly, Founder and President of the Network of Men Committed to Gender Equality, also a sociologist and Gender Specialist, discussed positive masculinity as an alternative to reducing gender-based violence in Africa
Positive masculinity is a new alternative for effective reduction of gender-based violence in Africa.
Ghislain Coulibaly, Founder and President of the Network of Men Committed to Gender Equality, also a sociologist and Gender Specialist
France, a Founding Member of the Global Fund, was represented by Ms. Emmanuelle Espié, Regional Health Advisor at the French Embassy in Ivory Coast, who reaffirmed the country’s commitment to global health, and to women’s health:
Supporting African women is fundamental to building resilient communities and promoting gender equality. We must be aware of our realities and responsibilities.
Ms. Emmanuelle Espié, Regional Health Advisor at the French Embassy in Ivory Coast
At the previous Resource Replenishment Conference in September 2022, France pledged 1.596 billion euros, a 23% increase over its previous contribution. This commitment demonstrates the country’s strong commitment to positioning global health as a priority of French development policy, which is also reflected in its recent global health strategy for 2023-2027.
To conclude the exchange session, Irad Gbazale, a Voix EssentiELLES from Ivory Coast, activist, and President of the organization Women in Action, based in Agboville, stated: « We must be ready to face challenges and inspire change throughout Africa. Gender-based violence is a scourge for all of us. Do not be afraid to speak the truth. Shame must change sides. » When women and girls are empowered and supported to play a role in the decision-making process, truly effective health policies and programs that take into account gender differences and cultural sensitivities can be developed and implemented, building on the lived experience of women and girls. Thus, Voix EssentiELLES aims to strengthen female leadership and support women and girls in their diversity, by investing in the capacities of grassroots organizations to improve health and equality.