10 12 2023
Blog
L’Afrique affiche l’un des taux les plus élevés de violences basées sur le genre au niveau mondial, avec 31% des femmes déclarant avoir été victimes de violences de la part de partenaires intimes à un moment de leur vie. Selon le Fonds Monétaire International, pour chaque augmentation de 1% du nombre de femmes victimes de violences basées sur le genre, les activités économiques nationales diminuent jusqu’à 8%. La corrélation entre les violences basées sur le genre et le développement économique souligne l’urgence de combattre ce problème pour que l’Afrique prospère.
Le 10 décembre marque non seulement la Journée des droits de l’homme, mais symbolise également la fin de la campagne annuelle internationale « 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre envers les femmes et les filles ». Initiée en 1991 lors de l’inauguration de l’Institut international pour le leadership des femmes, cette campagne vise une mobilisation mondiale pour la prévention et l’élimination des violences envers les femmes et les filles. Le thème de la campagne des 16 jours pour cette année est « Investir pour prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles », soulignant l’importance d’investir dans différentes stratégies de prévention pour mettre fin à la violence dès le début.
En solidarité avec l’initiative mondiale, la Basketball African League et Speak Up Africa, à travers l’initiative Voix EssentiELLES, ont pris des mesures proactives pour lutter contre les violences basées sur le genre. Les deux organisations, qui collaborent depuis le début de l’année 2023, ont organisé une session de formation sur le genre pour les jeunes joueuses de basket et lancé une campagne de sensibilisation numérique disant « Non aux VBG ». Les objectifs étaient de renforcer le partage d’expériences entre les bénéficiaires de Voix EssentiELLES au Sénégal et les jeunes athlètes de la BAL, le renforcement des connaissances des participants sur les VBG et la « masculinité positive », et l’augmentation de la visibilité des 16 jours d’activisme grâce à des campagnes sur les réseaux sociaux.
L’experte en genre, Marietou DIA, mobilisée pour la formation, a souligné que peu d’athlètes sont sensibilisés de manière adéquate à la violence basée sur le genre lors des sessions de formation. Malgré les différentes formes de violence répandues dans la communauté sportive, les victimes restent souvent silencieuses par peur de représailles, de honte ou de tabous. Il est crucial que l’ensemble de la communauté sportive se mobilise efficacement et lutte contre toutes les formes de violences sexuelles et basées sur le genre.
Les activités comprenaient un camp de basket à l’Académie NBA, offrant l’occasion à la BAL d’identifier de jeunes filles talentueuses pour le camp U23 au Rwanda. Un atelier de formation sur le genre a réuni 20 jeunes joueuses de basket, cinq entraîneurs femmes de la BAL et deux représentantes de Voix EssentiELLES du Sénégal – Sylvie Diack, coordonnatrice du Club des jeunes filles de Kolda et Fatimata SY, activiste et Secrétaire Générale de l’Association Sénégalaise pour l’Avenir de la Femme et de l’Enfant (ASAFE) – en tant que co-animatrices. Les discussions ont porté sur des concepts liés au genre, les stéréotypes de genre, la dynamique du pouvoir, les normes sociales, les types de violences, les structures de référencement des victimes et survivantes de VBG, etc. Des groupes de discussion dirigés par les Voix EssentiELLES ont été formés, et des études de cas ont été réalisées sur un thème spécifique pour encourager l’échange et le partage d’expériences, motivant ainsi les joueuses à s’impliquer dans la lutte contre les VBG. Un des succès majeurs de cette activité a été de favoriser la création d’un espace de dialogue et de partage d’expériences entre les participantes. Les jeunes filles ont bénéficié d’outils pratiques de plaidoyer et de gestion des cas de VBG. À la fin, elles ont élaboré des slogans pour dire « Non aux VBG ».
En conclusion, il est primordial de créer des espaces propices au dialogue et au partage d’expériences entre les femmes provenant d’horizons différents. Les jeunes athlètes ont reçu des outils pratiques de plaidoyer et ont appris à gérer les cas de VBG. Il est impératif de mettre en place des mesures préventives, de former les encadrants sportifs et de promouvoir des valeurs d’égalité, de respect et de non-violence au sein de la communauté sportive.
Comme le déclare avec justesse la formatrice, « en travaillant ensemble, nous pouvons contribuer à mettre fin à ces violences et créer un environnement inclusif et sécuritaire pour tous. » Voix EssentiELLES ouvre la voie, signe d’espoir pour un avenir débarrassé des violences basées sur le genre.